HONIR
“se souiller” (ca. 1280- 14es., BaudCondS 14,390
[Quant il se cuide mius tenir, Si nel puet li peus
soustenir, Ains brise, et cil ciet en la boe, Si se
hounist tous et emboe, avec note, v. la remarque ci-
dessus]; SLouisPathMirF VIII 19 [et aucune foiz
il aloit seul apuiant soi d’un baston, et aucune foiz
cheoit en la boe et se honissoit tout, et le leva
aucune foiz Jehan le Chandelier de la boe]-, Gil-
MuisK 2,234,8 [Il n’est plus grans meskiés que de
se clartet (“vue”) pierdre; S’on kiet, s’on se hon-
nist, on ne se poet seul tierdre]-, GlBNhébrl243
LevyTrés 130b(10), TL 4,1141).
• [*hon m. “honte” est enregistré dans Gdf
4,489b; TL 4,1133 et FEW 16,183b. Le mot est
tiré de YsllR 1,37 Qui est en compaignie D’un
crüel plain d’envie Ne puet avoir fors hon: Quant
il a gaagnié Et il est haut et lié, Si vient son com-
pagnon, Qui prent tout en sa part Et l’apele mu-
sart Et traître et glouton. L'att. correspond à YsllB
IX 39, où l’on lit cependant honte, seule leçon
possible dans ce texte, puisque le mot y rime avec
conte et monte, et non avec compagnon ou glou-
ton qui font partie de la strophe suivante. Hon de
l’éd. R est apparemment une mauvaise leçon; le
mot n’a jamais existé, les dictionnaires sont à cor-
riger.]
• *honi p.p. substantivé [cp. honi sous HONIR
3° ci-dessus]
(honni déb. 14es. ISQuentO G 148)
♦ “action qui cause du dommage” (déb. 14es., JS-
QuentO G 148 [(Le dit du povre chevalier) qui la
(Nostre-Dame] sert de cuer, il a bon guerredon;
Mais qui sert l’ennemi, qui ne fait se mal non, Il
en a en la fin le honni du baston], TL 4,1139( 11 * ’;
Gdf 4,490a; FEW 16,183b).
• honie f.
♦ “honte, déshonneur” (ca. 1320; 1339;
3eq. 14es., OvMorB IV 3997 [De richesce vienent
li vice: Orgueulz, envie et avarice, La tristesce et
la glotonie Et luxure, la vilz honie, C’est li vices
qui tout honistfi doc. 1339 RotParl4R p. 286 [v. la
remarque ci-dessus]; [francoit. AttilaS XIII 439]);
♦ “action apte à causer de la honte” (3et 13es.,
(I0)Attestation incertaine. Levy définit “se cou-
vrir les jambes pour aller à la selle, se salir”, ce
qui n’est pas très clair en soi, et le mot hébreux
glosé, D10, signifie en général “oindre”, cf. Gese-
nius 604a. Faute de connaître le passage, auquel
se réfère la glose, nous ne saurions préciser da-
vantage.
( 11 ’TL considère avoir le honi du baston comme
dicton («Redensart»), opinion qui ne s’impose
pas.
SidracH p. 19 [Chose qui ne te touche ne t’en
chaille que que avenche d’elle, car chascuns
respondera a Dieu des honies que il fera]].
• honement m.
♦ “honte, déshonneur” (déb. 13es., SJulianeF
1011 [Quant li paiens l’at revideie, Et vive et
saine l’at troveie, 'Or voi, dist il, grant honement,
Et mervillos enchantement. Ge la vi tote demem-
breie, Et s’est si tost resusciteie’], Gdf 4,489b; TL
4,1133; FEW 16,183b).
• agn. huniement m.
♦ “honte, déshonneur” (ca. 1170, HornP 385 [sz
est mut e humbles e leal, Qu’il ne f(e)reit de sun
cors huniement (ms. de base hunissement^] ver-
gundal Pur tut l’or ki onc fust trové en un jornal]-,
886 [ms. de base hunissement]-, 1194; 1921var.
[ms. de base honissement]; 4765 [Or li est avenu
huniement vergundal], TL 4,1133; Gdf 4,490a;
Stone 357b; FEW 16,183b).
• honissement m.
(honissement ca. 1170 HornP 1921; GautArr-
I11C 2570; BibleMacéP 16088; OvMorB II 2324,
bannissement OvMor[B II 2324] var. BartschHor-
ning 650,21, hunissement WaldefH 20594; HornP
385var.; 886var., hunisement ca. 1170 TristThomL
1565)
♦ “honte, déshonneur” (ca. 1170 - Pom 1700,
TristThomL 1565; HornP 1921; GautArrlllC
2570; WaldefH 20594 [Mes Deus, qui est e pere
e mestre, Me duinst ma mort hastivement Ainz ke
soie a hunissement]-, HornP 385var.; 886var.; Bi-
bleMacéP 16088 [Lors le mistrent a tel meschief
Qu’il li trestrent les eaux dou chiefi ... li firent
tant de vité, De honissement et de honte Que je
ne le sé métré en conte]-, OvMorB IV 2324 [C’est
la périlleuse fontaine Qui les baignans corront et
maine A honte et a honissement D'ame et de cors
finablement], TL 4,1142; Gdf 4,490c; Stone 357b;
FEW 16,183b).
• honeison f.
(honeison ThomKentF 3272; ChronPLanglT
940, honeyson LReisEnglF 117,45(13), honeysoun
NicBozCharV 406; ChronPLanglT 696var., ho-
(l2,Cette émendation, qui donne la préférence au
mot considéré comme le dérivé plus ancien, est
justifiée HornP t. 1, p.xxxviii. La graphie hunie-
ment «graphical presumably for boniment» (ib.)
rend les hémistiches respectifs hypermétriques,
mais il ne s’agit pas de cas isolés, cp. p. ex. 4746
definiement pour definement.
(13iTL 4,1142,16 donne pour cette graphie en-
core une att. de «Cod. Digby 86,7» [= Stengel-
Digby], mais il s’agit là d’un faux renvoi.
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“se souiller” (ca. 1280- 14es., BaudCondS 14,390
[Quant il se cuide mius tenir, Si nel puet li peus
soustenir, Ains brise, et cil ciet en la boe, Si se
hounist tous et emboe, avec note, v. la remarque ci-
dessus]; SLouisPathMirF VIII 19 [et aucune foiz
il aloit seul apuiant soi d’un baston, et aucune foiz
cheoit en la boe et se honissoit tout, et le leva
aucune foiz Jehan le Chandelier de la boe]-, Gil-
MuisK 2,234,8 [Il n’est plus grans meskiés que de
se clartet (“vue”) pierdre; S’on kiet, s’on se hon-
nist, on ne se poet seul tierdre]-, GlBNhébrl243
LevyTrés 130b(10), TL 4,1141).
• [*hon m. “honte” est enregistré dans Gdf
4,489b; TL 4,1133 et FEW 16,183b. Le mot est
tiré de YsllR 1,37 Qui est en compaignie D’un
crüel plain d’envie Ne puet avoir fors hon: Quant
il a gaagnié Et il est haut et lié, Si vient son com-
pagnon, Qui prent tout en sa part Et l’apele mu-
sart Et traître et glouton. L'att. correspond à YsllB
IX 39, où l’on lit cependant honte, seule leçon
possible dans ce texte, puisque le mot y rime avec
conte et monte, et non avec compagnon ou glou-
ton qui font partie de la strophe suivante. Hon de
l’éd. R est apparemment une mauvaise leçon; le
mot n’a jamais existé, les dictionnaires sont à cor-
riger.]
• *honi p.p. substantivé [cp. honi sous HONIR
3° ci-dessus]
(honni déb. 14es. ISQuentO G 148)
♦ “action qui cause du dommage” (déb. 14es., JS-
QuentO G 148 [(Le dit du povre chevalier) qui la
(Nostre-Dame] sert de cuer, il a bon guerredon;
Mais qui sert l’ennemi, qui ne fait se mal non, Il
en a en la fin le honni du baston], TL 4,1139( 11 * ’;
Gdf 4,490a; FEW 16,183b).
• honie f.
♦ “honte, déshonneur” (ca. 1320; 1339;
3eq. 14es., OvMorB IV 3997 [De richesce vienent
li vice: Orgueulz, envie et avarice, La tristesce et
la glotonie Et luxure, la vilz honie, C’est li vices
qui tout honistfi doc. 1339 RotParl4R p. 286 [v. la
remarque ci-dessus]; [francoit. AttilaS XIII 439]);
♦ “action apte à causer de la honte” (3et 13es.,
(I0)Attestation incertaine. Levy définit “se cou-
vrir les jambes pour aller à la selle, se salir”, ce
qui n’est pas très clair en soi, et le mot hébreux
glosé, D10, signifie en général “oindre”, cf. Gese-
nius 604a. Faute de connaître le passage, auquel
se réfère la glose, nous ne saurions préciser da-
vantage.
( 11 ’TL considère avoir le honi du baston comme
dicton («Redensart»), opinion qui ne s’impose
pas.
SidracH p. 19 [Chose qui ne te touche ne t’en
chaille que que avenche d’elle, car chascuns
respondera a Dieu des honies que il fera]].
• honement m.
♦ “honte, déshonneur” (déb. 13es., SJulianeF
1011 [Quant li paiens l’at revideie, Et vive et
saine l’at troveie, 'Or voi, dist il, grant honement,
Et mervillos enchantement. Ge la vi tote demem-
breie, Et s’est si tost resusciteie’], Gdf 4,489b; TL
4,1133; FEW 16,183b).
• agn. huniement m.
♦ “honte, déshonneur” (ca. 1170, HornP 385 [sz
est mut e humbles e leal, Qu’il ne f(e)reit de sun
cors huniement (ms. de base hunissement^] ver-
gundal Pur tut l’or ki onc fust trové en un jornal]-,
886 [ms. de base hunissement]-, 1194; 1921var.
[ms. de base honissement]; 4765 [Or li est avenu
huniement vergundal], TL 4,1133; Gdf 4,490a;
Stone 357b; FEW 16,183b).
• honissement m.
(honissement ca. 1170 HornP 1921; GautArr-
I11C 2570; BibleMacéP 16088; OvMorB II 2324,
bannissement OvMor[B II 2324] var. BartschHor-
ning 650,21, hunissement WaldefH 20594; HornP
385var.; 886var., hunisement ca. 1170 TristThomL
1565)
♦ “honte, déshonneur” (ca. 1170 - Pom 1700,
TristThomL 1565; HornP 1921; GautArrlllC
2570; WaldefH 20594 [Mes Deus, qui est e pere
e mestre, Me duinst ma mort hastivement Ainz ke
soie a hunissement]-, HornP 385var.; 886var.; Bi-
bleMacéP 16088 [Lors le mistrent a tel meschief
Qu’il li trestrent les eaux dou chiefi ... li firent
tant de vité, De honissement et de honte Que je
ne le sé métré en conte]-, OvMorB IV 2324 [C’est
la périlleuse fontaine Qui les baignans corront et
maine A honte et a honissement D'ame et de cors
finablement], TL 4,1142; Gdf 4,490c; Stone 357b;
FEW 16,183b).
• honeison f.
(honeison ThomKentF 3272; ChronPLanglT
940, honeyson LReisEnglF 117,45(13), honeysoun
NicBozCharV 406; ChronPLanglT 696var., ho-
(l2,Cette émendation, qui donne la préférence au
mot considéré comme le dérivé plus ancien, est
justifiée HornP t. 1, p.xxxviii. La graphie hunie-
ment «graphical presumably for boniment» (ib.)
rend les hémistiches respectifs hypermétriques,
mais il ne s’agit pas de cas isolés, cp. p. ex. 4746
definiement pour definement.
(13iTL 4,1142,16 donne pour cette graphie en-
core une att. de «Cod. Digby 86,7» [= Stengel-
Digby], mais il s’agit là d’un faux renvoi.
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