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https://doi.org/10.11588/diglit.17628#0009
MM
LOYS ME I G R ET.
AVX LECTEVRS.
•E tien pour tout certain qu'vne partie de ceux qui osst la crainte, l'hon
SÎ^M neur> & reuerence de Dieu deuant les yeux, & en asfection grandes
pourra de prime face tenir pour exécrable celte prefente ceuured'Al-
||^£bert Durer, touchantles proportions delà pourtraiéteure de l'homme,
àSgSp commeattainte de crime delese maiefté Diuine :&par confequence,
ceste mienne tranlîation, comme saite d'vn mefme consentementde
l^j^Jp coulpe. Alaveritéauiliilefteicritau xx. chapitre d'Exode. Tu n'auras
pointautre Dieu que moy. Tune te feras images de chofe qui/oit la lus au ciel,ouça bas
en terre, ou es eaues soubs terre:ny ne les honoreras,ou leurportcras reuerancercar iesuis
ton Seigneur &: Dieu, qui ne soussre poindt de compagnon rvengeant au surplus la coulpe
des pères sur les ensans iusquesàla quatrième génération de mes malueillans : la ou ie
vfe de cleméce iusques à la millienne, cnuers ceux qui me portent amour, & gardent mes
commâdemens. Somme qu'il n'est point de crime si fouuant défendu , ne puny de sigran-
de rigueur, ne il fouuent répété en la fain&e efcritige. Quel crime auftifcauroit on ima-
giner plus grand que la mecognoifiance de celuy qui eft ton Créateur, ta Vie, ta sunilan -
ce, & ton falutrpour en (on lieu recognoiftre l'artifice d'vn homme, ou bien quelque
créature qui ne peut eftre que fous lapuifsance & volonté diuine? Ou a iamais eftélafa-
ueur d'vn Roy fîgrande enuers Ton mignon, quelque grand pouuoir qu'il luy ait donné
qu'il ne fe foit toufioursreserué celle prééminence Royale, par laquelle tous fesfubiettz
le recognoiffentpour leur fouuerain Seigneur, Or fembleroitil doncsuyuantla rigueur
des parolles de ce fainct. commandement, que l'artisice des images ne fuft aucunement li-
cite à l'homme, comme mauuais de foy : fi ce n'eftoit que nous trouuons d'autres paffages
enlafaincfe efcriture par lefquelz nous voyons aucunes images auoirefté ordonnées de
Dieu:comme celles des Chérubins d'or maiîif fur fon arche, & autres de nffure dedans les
courtines du tabernacle: dontileftefcritau xxv. d'Exode- Quands Chérubins auffiont
efté dresfez au temple de Salomon auec palmes, & sseurs? Que diron. nous de celle tant
grande cuue de fonte porteé fur douze bœufs? &: d'asîez d'autres images: corne des Lions,
grenades, dontil efl fait mention au viij.chapitre du premier liurc desRoys? Parquoyil
eft euidét que l'artifice des images, n'eft pas de foy vicieux : &:quela defcnce faite deDieu
de ne les faire, fe doit refraindre, en tant que fon hôneur, ou ses loix, y font osfencées. veu
quenous trouuons(commeil eft efcritau xxj„ chapitre des Nombres)que quandlesluifs
le mutinèrent contre Dieu,& Moyle, à la defcente du mont d'Hore, & qu'à celle occafion.
Dieu leur euft enuoyé des ferpens, dont cêux qui en eftoient picquez mouroient, il or-
donna à Moyfe(en exauçant la prière) de faire vn Serpant d'erain,&de lefîeuer hautfur
vnetronche de boys:difant que quicôque de ceux qui feroient picquez le regardèrent,
rcceuroient par ce moyenguari/on. Mais comme ce Serpent fe fuft conferuéiufques au
temps du Roy Ezechias, & q ue le peuple d'ifrael luy feift des facrifices,il le feit brifer tout
ainfiqueles autres ftatues & images, Pour autant qu'ils en abufoient. ConfefTons donc
que le feul abuz des hommes en la reuerence deûe à Dieu qu'ils portent aux images &fta-
tues, eftreprouueé de luy, & non par l'artifice.Et combien que par auanture on me pourra
mettre en auant que les images donnent occafion de cefte façon d'idolâtrie, fî eft ce tou-
tesfois que la faute ne prouientpas de l'image • mais plus toft delafauce opinion qu'vn
aueugiemcnt d'entendement caufeenlhomme, par vne négligence en la recherche de la
A i; cognoiiïance
LOYS ME I G R ET.
AVX LECTEVRS.
•E tien pour tout certain qu'vne partie de ceux qui osst la crainte, l'hon
SÎ^M neur> & reuerence de Dieu deuant les yeux, & en asfection grandes
pourra de prime face tenir pour exécrable celte prefente ceuured'Al-
||^£bert Durer, touchantles proportions delà pourtraiéteure de l'homme,
àSgSp commeattainte de crime delese maiefté Diuine :&par confequence,
ceste mienne tranlîation, comme saite d'vn mefme consentementde
l^j^Jp coulpe. Alaveritéauiliilefteicritau xx. chapitre d'Exode. Tu n'auras
pointautre Dieu que moy. Tune te feras images de chofe qui/oit la lus au ciel,ouça bas
en terre, ou es eaues soubs terre:ny ne les honoreras,ou leurportcras reuerancercar iesuis
ton Seigneur &: Dieu, qui ne soussre poindt de compagnon rvengeant au surplus la coulpe
des pères sur les ensans iusquesàla quatrième génération de mes malueillans : la ou ie
vfe de cleméce iusques à la millienne, cnuers ceux qui me portent amour, & gardent mes
commâdemens. Somme qu'il n'est point de crime si fouuant défendu , ne puny de sigran-
de rigueur, ne il fouuent répété en la fain&e efcritige. Quel crime auftifcauroit on ima-
giner plus grand que la mecognoifiance de celuy qui eft ton Créateur, ta Vie, ta sunilan -
ce, & ton falutrpour en (on lieu recognoiftre l'artifice d'vn homme, ou bien quelque
créature qui ne peut eftre que fous lapuifsance & volonté diuine? Ou a iamais eftélafa-
ueur d'vn Roy fîgrande enuers Ton mignon, quelque grand pouuoir qu'il luy ait donné
qu'il ne fe foit toufioursreserué celle prééminence Royale, par laquelle tous fesfubiettz
le recognoiffentpour leur fouuerain Seigneur, Or fembleroitil doncsuyuantla rigueur
des parolles de ce fainct. commandement, que l'artisice des images ne fuft aucunement li-
cite à l'homme, comme mauuais de foy : fi ce n'eftoit que nous trouuons d'autres paffages
enlafaincfe efcriture par lefquelz nous voyons aucunes images auoirefté ordonnées de
Dieu:comme celles des Chérubins d'or maiîif fur fon arche, & autres de nffure dedans les
courtines du tabernacle: dontileftefcritau xxv. d'Exode- Quands Chérubins auffiont
efté dresfez au temple de Salomon auec palmes, & sseurs? Que diron. nous de celle tant
grande cuue de fonte porteé fur douze bœufs? &: d'asîez d'autres images: corne des Lions,
grenades, dontil efl fait mention au viij.chapitre du premier liurc desRoys? Parquoyil
eft euidét que l'artifice des images, n'eft pas de foy vicieux : &:quela defcnce faite deDieu
de ne les faire, fe doit refraindre, en tant que fon hôneur, ou ses loix, y font osfencées. veu
quenous trouuons(commeil eft efcritau xxj„ chapitre des Nombres)que quandlesluifs
le mutinèrent contre Dieu,& Moyle, à la defcente du mont d'Hore, & qu'à celle occafion.
Dieu leur euft enuoyé des ferpens, dont cêux qui en eftoient picquez mouroient, il or-
donna à Moyfe(en exauçant la prière) de faire vn Serpant d'erain,&de lefîeuer hautfur
vnetronche de boys:difant que quicôque de ceux qui feroient picquez le regardèrent,
rcceuroient par ce moyenguari/on. Mais comme ce Serpent fe fuft conferuéiufques au
temps du Roy Ezechias, & q ue le peuple d'ifrael luy feift des facrifices,il le feit brifer tout
ainfiqueles autres ftatues & images, Pour autant qu'ils en abufoient. ConfefTons donc
que le feul abuz des hommes en la reuerence deûe à Dieu qu'ils portent aux images &fta-
tues, eftreprouueé de luy, & non par l'artifice.Et combien que par auanture on me pourra
mettre en auant que les images donnent occafion de cefte façon d'idolâtrie, fî eft ce tou-
tesfois que la faute ne prouientpas de l'image • mais plus toft delafauce opinion qu'vn
aueugiemcnt d'entendement caufeenlhomme, par vne négligence en la recherche de la
A i; cognoiiïance