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AU POLE SUD. 19

tillard me conduit d'abord au cabinet de curiosités
que j'avais déjà visité en 1826. Je désirais cette fois
examiner plus en détail ces débris de l'ancienne in-
dustrie des indigènes pour mes études ethnographi-
ques, mais la maison était complètement fermée.
Ayant témoigné le désir de visiter un des beaux jar-
dins du pays, afin d'avoir quelque idée du génie des
habitants en horticulture, M. Bretillard me conduisit
à celui du capitaine du port qui se trouva fermé.
Alors nous nous rabattîmes sur celui de M. Mangri,
qui avait aussi sa renommée dans le pays. M. Mangri,
ancien secrétaire de la municipalité sous le régime
absolu, s'était signalé par des opininions exagérées
qui lui avaient fait nombre d'ennemis dans la faction
opposée. Aussi quand la constitution fut proclamée
de nouveau, sa maison fut assaillie à coups de pierre,
et pour sa propre sûreté il fut longtemps obligé de
se cacher. Il n'y avait que quelques mois qu'il com-
mençait à se remontrer, et il passait presque tout son
temps dans son jardin. Sans doute celui-ci avait dû
souffrir de l'absence forcée de son maître; cependant
il est facile de juger que même aux jours de sa pros-
périté, c'était fort peu de chose. C'était tout simple-
ment un enclos à peine d'un arpent de surface, en-
touré d'un mauvais mur. Au dedans régnait, tout le
long de ce mur, une chétive tonnelle, et dans le milieu
s'élevaient sans ordre et clair-semés, quelques bana-
niers, papayers, mangoustans, manguiers et figuiers,
etc., d'un aspect misérable. Une plantation de millet
complétait ces tristes cultures. Tout cela était bien
 
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