NOTES. 219
des tourbillons de fumée s'e'levant en bases horizontales au-dessus
du foyer de cet embrasement. Tantôt cette fumée stationnait au-
dessus du volcan comme un nuage noir; tantôt elle s'évanouis-
sait en vapeurs légères , d'une teinte bleuâtre ou violacée. Une
lave brûlante ruisselait du sommet du cône et sillonnait les nua-
ges et les montagnes. Mais bientôt les feux de ce volcan fantas-
tique s'éteignirent dans les cimes neigeuses de la Patagonie, qui
se couvrirent d'orages et de frimats.
Comme nous longions de fort près la côteN. 0. de l'île Elisa-
beth, nous reçûmes une bouffée de fumée que nous supposâmes
venir des feux allumés sur la côte par les Pécherais. Le temps
était trop sombre pour qu'il nous fût possible de rien distin-
guer.
[M. Roquemaurel.)
Note 36, page 88.
A huit heures et demie, notre attention est attirée par le plus
beau coucher du soleil que j'aie encore vu. D'éclatantes couleurs
rouges de feu et dorées ressortaient sur les teintes plus pâles et
bistres de l'horizon. Une nuance insaisissable d'un violet plus ou
moins foncé aidait au reflet des plus brillants contrastes de la
lumière. Un immense incendie dans un temps calme, une gigan-
tesque éruption volcanique ne pouvaient donner qu'une faible
idée de ce magnifique spectacle. Longtemps nous avons pu suivre
les dégradations des belles couleurs pourpres qui entouraient la
place où le soleil avait disparu, comme autant de faisceaux par-
tant du même centre. A dix heures, on put encore voir les teintes
jaunâtres qui avaient succédé aux primitives splendeurs ; bien
avant dans la nuit, on aurait pu indiquer la place du coucher
par le pâle rayon qui y demeura longtemps fixé.
(M. Desgraz.)
des tourbillons de fumée s'e'levant en bases horizontales au-dessus
du foyer de cet embrasement. Tantôt cette fumée stationnait au-
dessus du volcan comme un nuage noir; tantôt elle s'évanouis-
sait en vapeurs légères , d'une teinte bleuâtre ou violacée. Une
lave brûlante ruisselait du sommet du cône et sillonnait les nua-
ges et les montagnes. Mais bientôt les feux de ce volcan fantas-
tique s'éteignirent dans les cimes neigeuses de la Patagonie, qui
se couvrirent d'orages et de frimats.
Comme nous longions de fort près la côteN. 0. de l'île Elisa-
beth, nous reçûmes une bouffée de fumée que nous supposâmes
venir des feux allumés sur la côte par les Pécherais. Le temps
était trop sombre pour qu'il nous fût possible de rien distin-
guer.
[M. Roquemaurel.)
Note 36, page 88.
A huit heures et demie, notre attention est attirée par le plus
beau coucher du soleil que j'aie encore vu. D'éclatantes couleurs
rouges de feu et dorées ressortaient sur les teintes plus pâles et
bistres de l'horizon. Une nuance insaisissable d'un violet plus ou
moins foncé aidait au reflet des plus brillants contrastes de la
lumière. Un immense incendie dans un temps calme, une gigan-
tesque éruption volcanique ne pouvaient donner qu'une faible
idée de ce magnifique spectacle. Longtemps nous avons pu suivre
les dégradations des belles couleurs pourpres qui entouraient la
place où le soleil avait disparu, comme autant de faisceaux par-
tant du même centre. A dix heures, on put encore voir les teintes
jaunâtres qui avaient succédé aux primitives splendeurs ; bien
avant dans la nuit, on aurait pu indiquer la place du coucher
par le pâle rayon qui y demeura longtemps fixé.
(M. Desgraz.)