Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Überblick
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
288 NOTES.

des tentes et plusieurs mangeaient des moules et des patelles
qu'ils faisaient cuire au feu. Ils ont tous des flèches, mais ils pa-
raissent tenir beaucoup à leurs arcs. L'un d'eux voulut, je crois,
nous faire comprendre qu'il tenait autant à son arc que nous à
nos fusils.

La manière de vivre de ces Indiens me fit penser qu'ils tenaient
peut-être autant des Pécherais que desPatagons. Ils doivent aussi
se servir de la fronde, car plusieurs en avaient suspendues au
cou.

Cinq des tentes étaient sur un même rang, la sixième était de
l'arrière. En entrant dans cette tente, j'entendis dans un coin des
gémissements. Plusieurs jeunes femmes et enfants qui se chauf-
faient autour du feu me firent entendre que c'était quelqu'un
qui allait mourir.

Enfin je vis sortir de dessous les peaux qui étaient dans le coin
de la tente deux vieilles femmes. Toutes deux pleuraient, et la
plus jeune me fit signe qu'elle allait mourir. Pour cela, elle por-
tait la main fermée à la bouche et la dirigeait vers le ciel en
l'ouvrant et en souflant. Voulait-elle faire entendre que son âme
allait s'envoler ? Cette femme malade me fit aussi signe de la sai-
gner. Tous me le demandaient avec instance pour elle, mais je
n'avais aucun instrument. Je me contentai de la consoler de mon
mieux et de lui faire entendre que son mal n'était pas grand. Les
jeunes qui étaient dans la tente paraissaient s'inquiéter peu des
souffrances qu'endurait cette malheureuse. La vieille femme seule
continua à se lamenter.

Dans la case où était la malade, nous remarquâmes un petit
garçon plus blanc que les autres, et bien déluré, avec des yeux
bleus et des cheveux bouclés ; le père de cet enfant n'était sans
doute pas un Patagon.

Nous restâmes peu dans cette tribu et nous nous acheminâmes
vers le bord.

(il/. Gourdin.)
 
Annotationen