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Ziętkiewicz-Kotz, Joanna: Un psautier-livre d'heures enluminé franc̨ais du XIII siècle dans la Bibliothèque Czartoryski de Cracovie (ms. 3466)
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.20619#0026
4. Nativite, psautier-livre cTheures. Cracovie, Bibl. Czartoryski,
ms. 3466, fol. 8 Cphoto R. Rymut)
5. Crucifixion, psautier-livre d’heures. Cracovie, Bibl. Czartoryski,
ms. 3466, fol. 15 (photo R. Rymut)
tion pour montrer 1’hostie transsubstantialisee au com-
mun des fideles21.
Le Christ dans la creche est une allusion au pain sur
1’autel,22 et dans un sens plus large, a Son sacrifice sur la
Croix. Cest des le XIIe siecle qu’en France fut etabli un
lien entre la naissance du Christ et Sa mort sur la Croix,
et ce culte nouveau du sacrement se repandit largement
apres le concile du Latran IV en 1215. Selon les theolo-
giens du Moyen Age, la nativite du Redempteur est tou-
jours a nouveau presente dans le Sacrement de 1’autel,
et, dans une dimension mystiąue, egalement dans Parne
des croyants. De la decoule 1’idee de 1’union mystiąue
avec le Christ presente dans rimage de la Nativite2i. alors
que la presence, aux cótes de 1’Enfant, de deux animaux
identifies au commun des fideles est une expression com-
plementaire24.
dental de la cathedrale de Laon, ou les heures de Jeanne de Navarre
enluminees par Jean Le Noir (Paris, BnF, nouv.acq.lat. 3145, fol. 50).
21 Kliś, op. cit., p. 163 et suivantes.
22 Jesus Lui-meme dit aux Juifs: "Moi, je suis le pain descendu du
ciel- (J 6, 41).
23 Schiller, op. cit., vol. 1, p. 84.
2i* D’apres saint Augustin, le boeuf signifie les bergers et l’ane les
mages, alors que les mages et les bergers apparaissent comme la com-
munaute de 1’autel (Jean Chrysostome) qui "dans laplenitude de l’ado-
La presence de Pane et du boeuf dans la scene de la
Nativite trouve sa justification dans les propheties de l’An-
cien Testament, notamment dans ces paroles du prophete
Isaie (1, 3) qui disent: «Le boeuf connait son possesseur,
et 1’ane la creche de son maitre»2:i. L’ane et le boeuf pen-
ches sur la creche semblent rechauffer 1’Enfant avec leur
respiration «comme s’ils voulaientparticiper directement
a Sa presence» (Schiller)26.
II est symptomatiąue que seuls les animaux veillent
le Christ; en revanche, il n’existe aucun contact physi-
que ni spirituel entre 1’Enfant et Marie, ou Joseph qui
accompagne cette derniere. Les deux personnages se
contemplent, pensifs, on aurait presąue envie de dire
que c’est avec une certaine dose de tristesse, comme
s’ils etaient angoisses par le sort qui attend le Nouveau-
ne en prevoyant Son supplice et Sa mort sur la Croix.
ration, se dirige vers le Bethleem veńtable, 1’Eglise et 1’autel en tant que
creche comportant la nourriture celeste» (Kliś, op. cit., p. 146).
25 Dans la prophetie de Habacuc, nous retrouvons aussi ces mots:
4u seras reconnu entoure des deux animaux» (3, 2), cependant, cette
phrase figurę dans la Septante et dans le texte hebra'fque de la Bibie,
mais elle est absente de la traduction de Jeróme. Cest au texte de la
Septante que se refere l’Evangile de Pseudo-Matthieu qui mentionne
la presence des deux animaux a la creche au moment de la naissance
du Christ (Schiller, op. cit., vol. 1, p. 72).
26 Ibidem, p. 71.
22
ms. 3466, fol. 8 Cphoto R. Rymut)
5. Crucifixion, psautier-livre d’heures. Cracovie, Bibl. Czartoryski,
ms. 3466, fol. 15 (photo R. Rymut)
tion pour montrer 1’hostie transsubstantialisee au com-
mun des fideles21.
Le Christ dans la creche est une allusion au pain sur
1’autel,22 et dans un sens plus large, a Son sacrifice sur la
Croix. Cest des le XIIe siecle qu’en France fut etabli un
lien entre la naissance du Christ et Sa mort sur la Croix,
et ce culte nouveau du sacrement se repandit largement
apres le concile du Latran IV en 1215. Selon les theolo-
giens du Moyen Age, la nativite du Redempteur est tou-
jours a nouveau presente dans le Sacrement de 1’autel,
et, dans une dimension mystiąue, egalement dans Parne
des croyants. De la decoule 1’idee de 1’union mystiąue
avec le Christ presente dans rimage de la Nativite2i. alors
que la presence, aux cótes de 1’Enfant, de deux animaux
identifies au commun des fideles est une expression com-
plementaire24.
dental de la cathedrale de Laon, ou les heures de Jeanne de Navarre
enluminees par Jean Le Noir (Paris, BnF, nouv.acq.lat. 3145, fol. 50).
21 Kliś, op. cit., p. 163 et suivantes.
22 Jesus Lui-meme dit aux Juifs: "Moi, je suis le pain descendu du
ciel- (J 6, 41).
23 Schiller, op. cit., vol. 1, p. 84.
2i* D’apres saint Augustin, le boeuf signifie les bergers et l’ane les
mages, alors que les mages et les bergers apparaissent comme la com-
munaute de 1’autel (Jean Chrysostome) qui "dans laplenitude de l’ado-
La presence de Pane et du boeuf dans la scene de la
Nativite trouve sa justification dans les propheties de l’An-
cien Testament, notamment dans ces paroles du prophete
Isaie (1, 3) qui disent: «Le boeuf connait son possesseur,
et 1’ane la creche de son maitre»2:i. L’ane et le boeuf pen-
ches sur la creche semblent rechauffer 1’Enfant avec leur
respiration «comme s’ils voulaientparticiper directement
a Sa presence» (Schiller)26.
II est symptomatiąue que seuls les animaux veillent
le Christ; en revanche, il n’existe aucun contact physi-
que ni spirituel entre 1’Enfant et Marie, ou Joseph qui
accompagne cette derniere. Les deux personnages se
contemplent, pensifs, on aurait presąue envie de dire
que c’est avec une certaine dose de tristesse, comme
s’ils etaient angoisses par le sort qui attend le Nouveau-
ne en prevoyant Son supplice et Sa mort sur la Croix.
ration, se dirige vers le Bethleem veńtable, 1’Eglise et 1’autel en tant que
creche comportant la nourriture celeste» (Kliś, op. cit., p. 146).
25 Dans la prophetie de Habacuc, nous retrouvons aussi ces mots:
4u seras reconnu entoure des deux animaux» (3, 2), cependant, cette
phrase figurę dans la Septante et dans le texte hebra'fque de la Bibie,
mais elle est absente de la traduction de Jeróme. Cest au texte de la
Septante que se refere l’Evangile de Pseudo-Matthieu qui mentionne
la presence des deux animaux a la creche au moment de la naissance
du Christ (Schiller, op. cit., vol. 1, p. 72).
26 Ibidem, p. 71.
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