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Ziętkiewicz-Kotz, Joanna: Un psautier-livre d'heures enluminé franc̨ais du XIII siècle dans la Bibliothèque Czartoryski de Cracovie (ms. 3466)
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.20619#0027
6. Cmcifixion, psautier. Lyon, Bibliotheąue Municipale,
ms. 539, fol. 204 v° (credit photographiąue IRHT)
Joseph qui, dans le recueillement, fixe Marie attenti-
vement, semble jouer le role de son protecteur. En meme
temps, 1’imposante aureole qui entoure sa tete de meme
que la dimension importante de son personnage domi-
nant la couche de Marie accentuent son importance dans
le mystere de la Nativite en suggerant qu’il est bien le
partenaire de Marie et non uniquement un figurant pas-
sif dans l’evenement qui se deroule. Notre attention est
aussi attiree par le couvre-chef conique au sommet in-
curve qui, dans la France du Xfflesiecle, appartenait a la
tenue des Juifs27. La presence de Joseph personnifiant le
peuple juif et symbolisant de ce fait 1’Ancienne Ałliance
dans la scene de la Nativite souligne 1’accomplissement,
dans le Christ, des propheties de 1’Ancien Testament qui
annonęaient la venue du Messie.
La Crucifixion, fol. 15 (le premier peintre; ill. 5).
La Crucifixion dans le manuscrit des Czartoryski est,
dans sa conception generale, une representation typi-
que de 1’art franęais du XIIIesiecle. Le corps sans vie du
2 T. and M. Metzger, Jewish Life in the Middle Ages. Wluminated
Hebrew Manuscripts of the Thirteenth to the Sixteenth Centuries, Lon-
don-New York 1985, p. 114.
28 Dans la scene de la Crucifixion, Marie identifiee a 1’Eglise se
tient toujours a droite du Christ, alors que Jean identifie a la Synago-
7. Crucifixion, missel. Paris, Bibliotheąue nationale
de France, lat. 17318, fol. 170 v° (photo BnF)
Christ pend inerte sur la croix, couvert d’un long
perisonium descendant jusqu’aux genoux, tandis que
Marie et Jean, debout des deux cótes du Crucifie, arbo-
rent une pose de deuil28. Cependant, cette conception
typique revele un motif extraordinaire concernant deux
anges figures au-dessus des bras de la croix, qui portent
les symbołes du soleil et de la lunę. En effet, Lange re-
presente a gauche se distingue par des traits manifeste-
ment masculins du visage, au contraire de Lange du cóte
oppose dont la tete est couverte, en plus, d’une coiffure
de femme analogue a celle qui couvre la tete de Marie
dans la partie inferieure de la scene.
La presence des anges dans la scene de la Cruci-
fixion est courante, pourtant, ils ne possedent d’habi-
tude aucune marque cLappartenance a un sexe deter-
mine. La miniaturę de Cracovie laisse voir cependant une
distinction de ce genre. II faut certainement chercher les
sources de cette conception peu commune dans 1’iden-
tification des messagers celestes aux symbołes dont ils
sont porteurs. Les scenes de la Crucifixion poun/ues des
gue occupe toujours la place a Sa gauche. L’identification de Jean a la
Synagogue prencl sa source dans la description contenue dans l’Evan-
gile selon saint Jean (J 20, 2-10). L’Evangeliste decrit la scene apres la
Resurrection du Christ, lorsąue Jean accourt au tombeau vide mais,
ayant doute du miracle survenu, il craint de sengager a 1’intórieur et
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ms. 539, fol. 204 v° (credit photographiąue IRHT)
Joseph qui, dans le recueillement, fixe Marie attenti-
vement, semble jouer le role de son protecteur. En meme
temps, 1’imposante aureole qui entoure sa tete de meme
que la dimension importante de son personnage domi-
nant la couche de Marie accentuent son importance dans
le mystere de la Nativite en suggerant qu’il est bien le
partenaire de Marie et non uniquement un figurant pas-
sif dans l’evenement qui se deroule. Notre attention est
aussi attiree par le couvre-chef conique au sommet in-
curve qui, dans la France du Xfflesiecle, appartenait a la
tenue des Juifs27. La presence de Joseph personnifiant le
peuple juif et symbolisant de ce fait 1’Ancienne Ałliance
dans la scene de la Nativite souligne 1’accomplissement,
dans le Christ, des propheties de 1’Ancien Testament qui
annonęaient la venue du Messie.
La Crucifixion, fol. 15 (le premier peintre; ill. 5).
La Crucifixion dans le manuscrit des Czartoryski est,
dans sa conception generale, une representation typi-
que de 1’art franęais du XIIIesiecle. Le corps sans vie du
2 T. and M. Metzger, Jewish Life in the Middle Ages. Wluminated
Hebrew Manuscripts of the Thirteenth to the Sixteenth Centuries, Lon-
don-New York 1985, p. 114.
28 Dans la scene de la Crucifixion, Marie identifiee a 1’Eglise se
tient toujours a droite du Christ, alors que Jean identifie a la Synago-
7. Crucifixion, missel. Paris, Bibliotheąue nationale
de France, lat. 17318, fol. 170 v° (photo BnF)
Christ pend inerte sur la croix, couvert d’un long
perisonium descendant jusqu’aux genoux, tandis que
Marie et Jean, debout des deux cótes du Crucifie, arbo-
rent une pose de deuil28. Cependant, cette conception
typique revele un motif extraordinaire concernant deux
anges figures au-dessus des bras de la croix, qui portent
les symbołes du soleil et de la lunę. En effet, Lange re-
presente a gauche se distingue par des traits manifeste-
ment masculins du visage, au contraire de Lange du cóte
oppose dont la tete est couverte, en plus, d’une coiffure
de femme analogue a celle qui couvre la tete de Marie
dans la partie inferieure de la scene.
La presence des anges dans la scene de la Cruci-
fixion est courante, pourtant, ils ne possedent d’habi-
tude aucune marque cLappartenance a un sexe deter-
mine. La miniaturę de Cracovie laisse voir cependant une
distinction de ce genre. II faut certainement chercher les
sources de cette conception peu commune dans 1’iden-
tification des messagers celestes aux symbołes dont ils
sont porteurs. Les scenes de la Crucifixion poun/ues des
gue occupe toujours la place a Sa gauche. L’identification de Jean a la
Synagogue prencl sa source dans la description contenue dans l’Evan-
gile selon saint Jean (J 20, 2-10). L’Evangeliste decrit la scene apres la
Resurrection du Christ, lorsąue Jean accourt au tombeau vide mais,
ayant doute du miracle survenu, il craint de sengager a 1’intórieur et
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