Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Überblick
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
** 10 ** ANDRÉ GILL ****

Deuxième édition. N° 160/us. — Correspondance d'outre-tombe, par A. Humbert.

Au bas de cette dernière page nous lisons : « Le dessin de Gill, intitulé la Crise moné-
taire, qui devait paraître dans ce numéro, a été interdit par la censure.

N° 161. — 26 novembre. L'Éclipsé et la censure,

L'Éclipsé est représentée dans la personne de son dessinateur attitré qui, un bandeau
sur les yeux, marcbe avec précaution, mais non sans danger, au milieu d'œufs placés sur
son chemin et que surveille la censure.

En deuxième page, un article sur la censure servira de légende au dessin.

N'y a-t-il pas une absurde anomalie et une révoltante injustice dans ce fait :

Un écrivain peut vulgariser aujourd'hui sa pensée sans entrave par la voie du journal,
et le recours de la loi contre lui, s'il y a lieu, ne saurait se produire qu'après la publication.

Un dessinateur, traduisant la même idée, est soumis au contrôle d'un agent adminis-
tratif, qui a le droit de supprimer cette traduction avant qu'elle parvienne au public, et
de condamner ainsi à huis-clos, au gré de ses caprices, de ses préjugés, de ses rancunes
personnelles, ce qui, sous l'autre forme, serait probablement absous devant tous, par la
magistrature et le jury.

Or, écrivain et dessinateur ont le même instrument de production : la presse.

En attendant qu'un élu du suffrage universel daigne attirer l'attention de nos législa-
teurs républicains sur cette singulière application de l'égalité légale, — nous déclarons
que nous en appellerons désormais de l'arbitraire maintenu contre le crayon, à la liberté
reconquise relativement — par la plume.

N° 162. — 3 décembre. Une Paire d'amis.

Extrait du Figaro, du 22 novembre : « ... Le Prince me prit les deux mains dans les
siennes, et se tournant vers ceux qui l'accompagnaient, leur dit avec un accent que je
n'oublierai jamais : Ce bon Villemessant ! Je le quittai bien ému, je montai en omnibus,
et comme mes voisins me demandaient pourquoi mes yeux étaient remplis de larmes :
Oh! ne me plaignez pas, dis-je, ce sont de bonnes larmes : je viens de serrer les deux
mains de notre roi! H. de Villemessant. »

On s'imagine facilement, à cette lecture, l'émotion de chacun, l'un ayant pris la coiffure
de l'autre et vice versa, et quel tableau fut le coup de l'étrier.

N° 163. — 10 décembre. Savon céleste.

Psous laissons à l'indignation des fidèles le soin d'apprécier l'altitude rigolarde de
M. Gambetta, sous la semonce de M*r Dupet-de-Loup... pardon : Dupanloup.

Deux mains gantées de violet épiscopal, descendant des nues, se livrent à un sérieux
lavage sur la tête de l'orateur de Saint-Quentin qui avait osé émettre le vœu personnel de
séparer non seulement les églises de l'État, mais encore les écoles de l'Église.

En quatrième page : La Semaine comique. A partir du présent numéro et jusqu'en
septembre 1875, cette nouvelle rubrique, sorte de feuilleton dessiné, sera tenue régulière-
ment par Hadol.
 
Annotationen