DOI Heft:
Le Gallerie Italiane
DOI Artikel:Supino, Igino Benvenuto: La Collezione Ressman nel R. Museo Nazionale di Firenze
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.17330#0020
2 LE GALLERIE ITALIANE
« Épée de parement - ouvrage de Venise (1510-1530). Ap-
partieni à M. C. Ressman, ministre plénipotentiaire de S. AI. le Roi
d'Italie.
« Toutes les parties de la monture de cette belle épée, ses branches
de garde à rouelles et son pommeau, dit à oreilles, sont d'acier très fme-
ment ciselé et dorè en plein.
« Cet ensemble est décoré d'ornements dans le style veneto-moresque.
« La poignée présente une garniture de come blonde renforcée de
quatre petites bandes de soutien, ornées de rinceaux grimpants en ferme
relief.J
« La lame ayant toute la fraìcheur de son poli primitif, porte gravés
et dorés sur chaque face de son talon, des sujets formés de fìgures drapées
à l'antique, -disposées dans des motifs d'architecture.
« Cette arme, de beauté etrange, fut rapportée d'Italie après nòtre
dernière campagne de Lombardie, par un officier d'infanterie qui mourut
quelques années plus tard à Versailles, où son régiment était alors en
garnison.
« Là elle fut vendue aux enchères avec les objets banals que con-
tenait le coffre de bagage de l'offìcier défunt ed adjugée pour la somme
de cent francs à un parisien marchand d'armes. Il l'acheta de compte à
demi avec un de ses confrères qu'il venait de rencontrer, et l'un des deux
la vendit peu de jours après dix mille francs à M. Louis Carrand.
« Aujourd'hui, elle figure dans la collection de belles armes que pos-
sède M. C. Ressman ».
E il signor Maindron, nel suo libro Les armes, così scrive :
« Mais de tous temps, Venise fu l'amie du Ture; aussi ses productions
se rassentent-elles de ces rapports journaliers. Il suffit de regarder le parti
pris de décoration de la garde de cette magnifique épée, dont la belle
héliogravure de Boussod et Valadon a reproduit fidèlement la grande
allure, pour comprendre l'influence de l'Orient sur cette production de la
fin du xve siècle ou du commencement du XVle siècle. La splendide épée
de M. Ressman est d'acier fìnement ciselé et dorè en plein ; la dorure a
gardé son primitif éclat depuis plus de quatre siècles. Le pommeau, du
type dit à oreilles, divise sa téte en deux larges ailes entr'ouvertes, lar-
gement séparées dans le haut. Chacun est un disque chargé d'ornements
dans le style mauresque, avec un gros bouton arrondi saillant en son
centre. Le mème parti pris d'ornement se retrouve à la garde, mais
l'ouverture bàillante des deux ailes est dirigée en bas, la lame prend sa
naissance entre elles. Les quillons en rubans sont légèrement chantournés.
La fusée de come blonde est soutenue par quatre tigelles d'acier ciselées
et dorées. Le talon de la lame est précieusement grave et dorè; des
« Épée de parement - ouvrage de Venise (1510-1530). Ap-
partieni à M. C. Ressman, ministre plénipotentiaire de S. AI. le Roi
d'Italie.
« Toutes les parties de la monture de cette belle épée, ses branches
de garde à rouelles et son pommeau, dit à oreilles, sont d'acier très fme-
ment ciselé et dorè en plein.
« Cet ensemble est décoré d'ornements dans le style veneto-moresque.
« La poignée présente une garniture de come blonde renforcée de
quatre petites bandes de soutien, ornées de rinceaux grimpants en ferme
relief.J
« La lame ayant toute la fraìcheur de son poli primitif, porte gravés
et dorés sur chaque face de son talon, des sujets formés de fìgures drapées
à l'antique, -disposées dans des motifs d'architecture.
« Cette arme, de beauté etrange, fut rapportée d'Italie après nòtre
dernière campagne de Lombardie, par un officier d'infanterie qui mourut
quelques années plus tard à Versailles, où son régiment était alors en
garnison.
« Là elle fut vendue aux enchères avec les objets banals que con-
tenait le coffre de bagage de l'offìcier défunt ed adjugée pour la somme
de cent francs à un parisien marchand d'armes. Il l'acheta de compte à
demi avec un de ses confrères qu'il venait de rencontrer, et l'un des deux
la vendit peu de jours après dix mille francs à M. Louis Carrand.
« Aujourd'hui, elle figure dans la collection de belles armes que pos-
sède M. C. Ressman ».
E il signor Maindron, nel suo libro Les armes, così scrive :
« Mais de tous temps, Venise fu l'amie du Ture; aussi ses productions
se rassentent-elles de ces rapports journaliers. Il suffit de regarder le parti
pris de décoration de la garde de cette magnifique épée, dont la belle
héliogravure de Boussod et Valadon a reproduit fidèlement la grande
allure, pour comprendre l'influence de l'Orient sur cette production de la
fin du xve siècle ou du commencement du XVle siècle. La splendide épée
de M. Ressman est d'acier fìnement ciselé et dorè en plein ; la dorure a
gardé son primitif éclat depuis plus de quatre siècles. Le pommeau, du
type dit à oreilles, divise sa téte en deux larges ailes entr'ouvertes, lar-
gement séparées dans le haut. Chacun est un disque chargé d'ornements
dans le style mauresque, avec un gros bouton arrondi saillant en son
centre. Le mème parti pris d'ornement se retrouve à la garde, mais
l'ouverture bàillante des deux ailes est dirigée en bas, la lame prend sa
naissance entre elles. Les quillons en rubans sont légèrement chantournés.
La fusée de come blonde est soutenue par quatre tigelles d'acier ciselées
et dorées. Le talon de la lame est précieusement grave et dorè; des