Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux (3.1877)

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LETTRE A M. FR. LENORMANT

SoR LES REPRÉSENTATIONS FIGURÉES DES StÈLES PUNIQUES DE LA BIBLIOTHÈQUE NATIONALE.

Les ligures dont il a été question jusqu’à présent sont communes à un plus ou
moins grand nombre d’inscriptions ; c’est leur caractère symbolique qui en fait
l’intérêt; chacune d’elles, prise isolément, ne nous apprend pas grand’chose de
nouveau. R en est autrement des représentations qui restent à passer en revue ;
ce sont des hommes, des animaux, des arbres ou des objets qui peuvent nous
donner une idée de la diversité des offrandes dont les temples étaient pleins, et
des métiers de ceux qui venaient les y déposer. Sans doute ces objets ont un
certain intérêt religieux, puisqu’ils étaient consacrés à la divinité et qu’ils tou-
chaient au temple, mais leur intérêt est surtout archéologique ; c’est comme pein-
ture de la vie, et non plus seulement des idées des Carthaginois, qu’ils sont
curieux, et ils le sont d’autant plus que, souvent, ce sont les seuls témoins survi-
vants de cette civilisation éteinte. Je ne puis mieux faire que de vous les mettre
sous les yeux, en laissant le champ libre aux discussions.

R convient de faire une classe à part pour les sujets représentant soit des per-
sonnages mythologiques, soit des hommes qui ont, par un côté ou par un autre,
un rôle symbolique. Dans cette classe, nous mettons tout d’abord un génie ailé

qui est vu de face, et tient entre ses mains un disque dans un croissant. Le carac-
tère du monument nous reporte à une époque assez basse ; l’écriture est négligée ;
les ailes même sont en général un indice de l’époque romaine ; néanmoins, il ne
faut se hâter d’en rien conclure ; déjà sur des monnaies antérieures aux guerres
puniques, on voit des Victoires ailées planant avec une couronne au-dessus du

III.