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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 3.1877

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Sorlin-Dorigny, Alexis: [Text]
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https://doi.org/10.11588/diglit.25600#0046

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— 38 —

Los lecteurs de la Gazette archéologique ont été témoins d’un petit débat au sujet
de l’inscription des statues d’Aptéra. M. S. Trivier, qui a fait connaître ces deux
monuments au public, donna d’abord, d’après MM. Burnouf etLyghounis, une pre-
mière leçon KAow&iav Oeotbiv, puis une autre beaucoup plus vraisemblable KXau&tscv

OcY(V.

A la même époque, M. Ant. Héron de Yillefosse publia dans la Revue archéolo-
gique une petite note confirmant cette seconde lecture. J’étais à Constantinople
lorsque cette note vint me mettre au courant du débat. Je me rendis au kiosque
chinois (Tchinly Kiosk) où sont déposées les deux statues, et je vérifiai que la der-
nière leçon lO.a'jhA.v Qer,v était la seule vraie. Je pris alors deux estampages de
cette dédicace et j’en envoyai un à M. G. Perrot (1).

L’inscription n’est pas l’œuvre d’un lapicide, elle est très-mal gravée. Certains
traits ont été repris à plusieurs fois. Le mot ©£HN surtout, quoique très-visible,
est à peine ébauché; ainsi il n’existe que la partie supérieur de l'€.

Du reste la plinthe où est cette inscription n’est pas polie ; elle est toute martelée
comme celle de la seconde statue. Peut-être avant existait-il des dédicaces que l’on
a effacées dans une révolution. On est porté à le croire en voyant les mutilations du
visage de la seconde statue, que M. S. Trivier dit être une production de l’art pure-
ment hellénique.

Les deux tètes sont rapportées ; elles ne sont pas de même marbre que les sta-
tues, autant du moins que la clarté du lieu m’a permis d’en juger.

Comme il n’y eut sous les Césars qu’une seule Claudia admise à l’apothéose, on
est forcé de reconnaître dans cette statue la fille de Néron pour laquelle on décréta
l’apothéose, le coussin sacré et un temple avec un prêtre (2).

Si cette statue représente Claudia Augusta, il est probable que la seconde trouvée
dans le même heu est l’image de Poppée (3). La figure est, il est vrai, plus jeune
sur les médailles ; cependant cette idée se trouve pour ainsi dire confirmée par la
mutilation de la dédicace et du visage. A la mort de Néron, il dut y avoir une réac-
tion contre cette femme dont la mort avait inspiré une joie secrète à cause de sa
barbarie et de son impudicité. Mortem Poppaeae, ut palam tristem, ita recordan-
tibus laetam oh impudicitiam ejus saevitiamque (4).

Al. SORLIN-DORIGNY.

(1) J'avais déjà envoyé, au commencement de
l’année 1876, un estampage de cette inscription à
M. de Longpérier.

(2) Honorent divae et pulvincir aedemque et sa-
cerdotem. Tacit., Annal. XV, 23.

(31 Nous laissons à notre collaborateur la res-
ponsabilité de cette opinion, qui nous paraît su-
jette à bien des objections. F. L.

(4) Tacit., Annal., XVI, 6.
 
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