Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (4.1859)

GAZETTE DES BEAUX-ARTS. 113

Prud'homme anticipé, qui s'éprend d'amour pour son épouse, l'ayant
surprise en costume de modèle ; cette Galatée conjugale est affreuse dans
sa nudité, mais pudique dans sa laideur. Lithographie in-8° publiée chez
Langlumé, sous le titre Je Retour du musée ou le mari Pygrnalion.

Ici se termine notre liste des pièces satiriques du xvme siècle. Bientôt
la lithographie, maniée par les Vernet, les Charlet, les Daumier, les Ga-
varni, va nous montrer un esprit qui fera paraître un peu lourds les essais
de leurs devanciers. Parmi les premières estampes imprimées d'après ce
nouveau procédé, qui a véritablement créé chez nous l'art de la caricature,
il en est une que nous avons cru devoir reproduire ici. Elle se rattache à
l'histoire de l'Académie royale de peinture, dont la suppression récente
laissait quelques regrets parmi les vieux partisans de l'ancien régime,
et elle dut être publiée vers la même époque que certaines brochures où
l'on demandait le rétablissement de l'Académie. Une de ces brochures
était du marquis de Parov, et ce même marquis pourrait bien être le
personnage aux manières ultra-précieuses qui entre dans l'atelier de
David, et dont l'apparition excite une rumeur si violente. Toutes les figures
sont des portraits. Nous n'avons pu y reconnaître que David, dans le com-
battant campé comme le Tatius du tableau des Sabines, et M. Denon dans
la figure à lunettes qui saisit la tête de Jupiter.

THOMAS A UN VI LDET.

IV