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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 15.1896

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Nr. 1
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Tourneux, Maurice: Jean-Baptiste Perronneau, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.24681#0018

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

Jivres d’histoire que l’on connaisse, surtout de litres et de mémoires
généalogiques très recherchés des maisons et familles de France. »
Durant l’un de ses séjours à Paris, où il fut appelé plusieurs fois
par un long procès et aussi par le besoin d’accroître encore sa
bibliothèque, — en 17G9, il acquiérait d’un seul coup cinq mille
volumes et de nombreux manuscrits, — le marquis voulut laisser
aux siens une effigie digne du sang belliqueux qui coulait dans ses
veines; ainsi du moins s’explique l’équipement dont Perronneau
l’a revêtu; mais, soit que le modèle eût voulu rappeler par là les
preux dont il descendait, soit qu’il eût cédé à une fantaisie du
peintre jaloux de montrer comment d’ores el déjà il traitait les
accessoires, toujours est-il que la cuirasse qui emprisonne son torse
a gardé tout son éclat et que l’ensemble est fort beau. Lorsque la
bibliothèque elles papiers du marquis d’Aubais eurent été dispersés
à tous les vents et qu'il ne resta plus une pierre du château de
Beauvoisin, le portrait de leur ancien possesseur sortit, lui aussi,
des mains pieuses ou indifférentes qui jusqu’alors en avaient eu la
garde; son odyssée commence pour nous à la première vente Laper-
lier (1867), d’où il passa dans le cabinet de M. le marquis de Beur-
nonville, puis dans celui du peintre Emile Lévy.

Le portrait d’Hubert Drouais n’a point connu ces mécomptes,
ni ces triomphes. Tel il fut offert au modèle par l’auteur, tel il est
resté depuis cent cinquante ans, sans être exposé à d’autres déplace-
ments que ceux mêmes de la famille à laquelle il n’a cessé d’appar-
tenir. Aucun objectif photographique n’avait encore été braqué sur
lui et nulle exposition rétrospective ne l’a enregistré sur ses cata-
logues. Mais l’éminent érudit qui l’a reçu en héritage, M. Noël Valois,
a bien voulu autoriser la Gazette à en prendre un cliché fidèle. De trois
quarts à gauche, en buste, vêtu d’un habit noir, coiffé d’une perruque
bouclée, la main sur un portefeuille gaufré d’or, le chef de la dynastie
des Drouais a vu grandir et mourir son fils et son petit-fils et son
nom s’éteindre, mais sa lèvre fine et ses yeux bleus sourient encore
aux arrière-petits-neveux qui jouent au pied de son cadre sculpté.

Rare et enviable destinée refusée, el pour cause, à l’effigie de
François Gillequin! Ce n’est pas, en effet, à la sollicitude de ses
proches que nous devons do pouvoir aujourd’hui encore admirer
cette grasse et ferme peinture, dont une note de Desfriches, datée
du 4 septembre 1768, collée au revers du châssis vermoulu soigneu-
sement conservé par M. Léon Michel-Lévy, nous apprend l’origine :

« Ce tableau est le portrait du sieur Gillequin, peintre, et amy
 
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