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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 15.1896

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Nr. 1
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Hymans, Henri: Un Rubens à retrouver
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https://doi.org/10.11588/diglit.24681#0082

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74

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

Les 22 millimètres dont on la réduit portent, disposée comme ci-
dessous, l’inscription :

WOVERIDEM VIX DUS BISSENIS AUCTUM InGENIUM SEQUITUR SENTIS PUDOR AUCTOR IlONESTI

DlCENTEM AD.MIRANS AURA BrABANTA STUPET. VULTUSQUE IN TOTO STAT PROBITATIS AMOR,

ANNOS SUADA PRAEIT DECORIS TRAESAGA FUTURi; IlANC ANISAM SERVATO ÜEUS PATRIAEQ. PàTRIQ.

O QUANTA EXISII VIS MICAT INGENU ! Ut VIVAT PATRIAE, MORIBUS OPTO PATRIS.

Francisci WovérI Antverpiensis Ioan: F. ann : XII Mens : VIII nat.

Sui amicissimi Cognati iconem, Cornélius Bishtovius I. C. celebrabat.

P. P. Rubens pinxit. Corn. Galle sculpsit.

Ce texte, qu’on aurait quelque peine à comprendre isolé du
portrait qu’il complète et des faits qui le motivent, en acquiert un
plus puissant intérêt. D’abord, il a raison de tous nos scrupules et
légitime l’attribution à Rubens de la peinture du portrait, dont il
révèle, en outre, pour graveur Corneille Galle, rarement plus heu-
reux. Il nous apprend ensuite que le légiste Corneille Bishtovius a
tenu à glorifier son parent François Wovcrius (Van don Womver),
d’Anvers, fils de Jean, à peine âgé de douze ans et huit mois au
moment où, comme orateur, il stupéfia la cour brabançonne.

S’être occupé de Rubens, c'est connaître le nom de Wovcrius.
Jean van den Wouwér, de son nom latinisé Wovcrius, fils de Jean
et d’Élisabeth de Bishtoven, avait vu le jour à Anvers en 1576. Sa
ville natale lui confia d’importantes fonctions à la suite desquelles il
passa au service des archiducs. Très attaché à Philippe Rubens, son
condisciple chez Juste Lipse, il fut de même l’ami de Pierre-Paul
et se rencontra avec les deux frères en Italie. M. Rooses a établi que
c’est Wovcrius et non pas Hugo Grotius qui figure avec les deux
frères Rubens aux côtés de Juste Lipse, dans le fameux tableau des
Quatre Philosophes de la galerie Pitli. C’est Wovcrius encore, dit le
même auteur, que l’on voit représenté dans le petit portrait, « vrai
chef-d’œuvre des premiers temps du maître, peint en Italie en
1602 », appartenant à la galerie Arcnberg, à Bruxelles.

Effectivement, ce fut en 1602 que Wovcrius et les frères Rubens
se trouvèrent réunis à Vérone1, et Pierre-Paul a tenu à remémorer
la circonstance, s’acquittant d’une promesse déjà ancienne, jam
olim Veronæ, par la première estampe, gravée d’après une de ses
peintures, la fameuse Judith, imposante production de Corneille
Galle, le graveur même dont il est question dans le présent article.

i. Voir à ce sujet la Correspondance de Rubens, publiée par Ch. Ruelens.
Anvers, 1887, pp. SI et suiv.
 
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