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GAZETTE DES BEAUX-ARTS
littéraire et artistique, entourée aujourd’hui de toutes les protections
et de toutes les garanties qu’elle mérite, était chose absolument
méconnue et incomprise. Les lecteurs de la Gazette des Beaux-Arts
ont présente à la mémoire l’étude de M. W. de Seidlitz, qui a paru
ici même, sur ce sujet, il y a peu de temps. Presque au même
moment, M. Alfred Pollard, secrétaire de la BibliographicalSociety,
apportait une contribution à cette question, dans un article publié
par une des plus importantes
revues bibliographiques de
Londres1. M. Pollard examine
successivement les divers mo-
des de transmission suivant
lesquels tels sujets d’illustra-
tions ont pu passer d’un ou-
vrage dans un ou plusieurs
autres, publiés par d’autres
éditeurs et quelquefois en d’au-
tres pays : des bois ont été
prêtés2, ou vendus, ou échan-
gés ; d’autres ont été copiés
plus ou moins servilement,
ou seulement imités. En ce
qui concerne les artistes ita-
liens, l’érudit anglais cite quel-
ques exemples caractéristiques
de l’imitation libre pratiquée
par les illustrateurs do Venise
1. Alfred W. Pollard, The trans-
ference of woodeuts in the fifteenth
and sixteenth centuries (Bibliographica, part VII).
2. Nous regrettons de ne pas être d’accord avec M. Pollard à propos des bois
qui, d’après lui, auraient été prêtés par Simon Vos tre à Antoine Vérard ; pour nous,
qui avons compulsé avec la plus grande attention les nombreux livres d’Heures
conservés à la Bibliothèque Nationale, les bois de Vérard auxquels il est fait
allusion ne sont que des copies de ceux de Simon Vos tre (qui servirent également de
modèle à Thielman Kerver); et, s’il faut appuyer au moins d’un exemple notre
assertion, nous pouvons citer, entre autres, le livre d’Heures du 22 août IbOG, de
Vérard (Bibl. Nat., Vélin 1638), où les gravures: Supplice de Saint Jean devant la
Porte Latine, Arrestation de Jésus, Visitation, etc., sont copiées sur celles du livre
d'Heures de I486, de Simon Vostre, dont nous allons parler spécialement dans
cette étude.
GAZETTE DES BEAUX-ARTS
littéraire et artistique, entourée aujourd’hui de toutes les protections
et de toutes les garanties qu’elle mérite, était chose absolument
méconnue et incomprise. Les lecteurs de la Gazette des Beaux-Arts
ont présente à la mémoire l’étude de M. W. de Seidlitz, qui a paru
ici même, sur ce sujet, il y a peu de temps. Presque au même
moment, M. Alfred Pollard, secrétaire de la BibliographicalSociety,
apportait une contribution à cette question, dans un article publié
par une des plus importantes
revues bibliographiques de
Londres1. M. Pollard examine
successivement les divers mo-
des de transmission suivant
lesquels tels sujets d’illustra-
tions ont pu passer d’un ou-
vrage dans un ou plusieurs
autres, publiés par d’autres
éditeurs et quelquefois en d’au-
tres pays : des bois ont été
prêtés2, ou vendus, ou échan-
gés ; d’autres ont été copiés
plus ou moins servilement,
ou seulement imités. En ce
qui concerne les artistes ita-
liens, l’érudit anglais cite quel-
ques exemples caractéristiques
de l’imitation libre pratiquée
par les illustrateurs do Venise
1. Alfred W. Pollard, The trans-
ference of woodeuts in the fifteenth
and sixteenth centuries (Bibliographica, part VII).
2. Nous regrettons de ne pas être d’accord avec M. Pollard à propos des bois
qui, d’après lui, auraient été prêtés par Simon Vos tre à Antoine Vérard ; pour nous,
qui avons compulsé avec la plus grande attention les nombreux livres d’Heures
conservés à la Bibliothèque Nationale, les bois de Vérard auxquels il est fait
allusion ne sont que des copies de ceux de Simon Vos tre (qui servirent également de
modèle à Thielman Kerver); et, s’il faut appuyer au moins d’un exemple notre
assertion, nous pouvons citer, entre autres, le livre d’Heures du 22 août IbOG, de
Vérard (Bibl. Nat., Vélin 1638), où les gravures: Supplice de Saint Jean devant la
Porte Latine, Arrestation de Jésus, Visitation, etc., sont copiées sur celles du livre
d'Heures de I486, de Simon Vostre, dont nous allons parler spécialement dans
cette étude.