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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 15.1896

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Nr. 3
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Maulde la Clavière, Marie Alphonse Réne de: Jean Perréal, dit Jean de Paris, 3: sa vie et son œuvre
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https://doi.org/10.11588/diglit.24681#0256

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JEAN PERRÉAL

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Ange, sans Michel-Ange, hélas ! que stanze ou galeries à la Raphaël,
sans Raphaël ; que stucs énormes, que décorations, tapageuses. C’est
au-dessous de ces lorses, de ces bras, de ces jambes, qui tiraient
violemment l’œil et qui s’imposaient nécessairement à l'attention la
plus distraite, que restaient enserrés dans quelque armoire de mo-
destes petits manuscrits, à l’usage des seuls gourmets, pauvres her-
biers démodés des fleurs d’autrefois, proscrits, puisqu'ils juraient avec
le goût du moment, et par conséquent exposés à toutes les mauvaises
chances, dont la moindre était l'oubli. Evidemment, c’est dans cette
mine perdue que nous chercherons Perréal. Mais encore, de quel
côté? Perréal nous mettra sur la voie, car il ne se pique pas d’ency-
clopédisme; s'il lui a fallu se disperser sur des besognes assez diverses
et fort inégales, quand on pèse les détails de sa vie, on s’aperçoit
combien sortir de sa sphère exacte lui semblait une nécessité
fâcheuse : à Nantes, à Brou, il dessine, jamais il n'ira (comme tant
d'autres) prendre un marteau, pétrir une maquette. « Je ne suis
qu’un peintre», voilà son credo formel, dans une lettre officielle
qu’il adresse à Barangier, le 8 octobre 1511 ; et, de plus, comme
peintre, il n’est que portraitiste1. Il entre, avec cette spécialité de
portraitiste, dans la maison du roi, après s’ètre fait connaître par ses
petits portraits-médailles de 1494 ; il y reste au même titre, et pres-
que tout de suite, sur l’ordre de Charles VIII, il exécute le portrait
d une dame allemande. En 1499, il donne encore un dessin de mé-
daille. Au bout de plusieurs années, en 1507, Louis XII parle de lui
comme d’un « portraitiste de visages », qui peint de petits portraits
SUr parchemin, et est sans rival en Italie dans ce genre-là2.

A ces indications si précises, s’ajoutent des détails non moins
concordants : quoique peintre, Perréal abandonne autant qu’il peut
a Bourdichon les décorations de bannières, si recherchées en Italie,
et môme les enluminures à la française, dès qu’il s’agit de paysages
ou de batailles; il décline, à plus forte raison, la commande d’un
vrai tableau pour le marquis de Mantoue. D’autre part, ses dessins
d ornementation trahissent encore, sous le ciseau de Colombe, une
main extrêmement fine et minutieuse. Les petits I et K du Champ-
fleury 3 de Geoll'roy Tory, qu’il nous faut bien citer, malgré leur peu

1. Tory, dans son Champ/leury, appelle Perréal « excellant peintre qui pour-
traict moult bien ».

2. Lettre citée de Louis XII. Nouvelle citée de VHeptameron.

3. Paru en 1529, à l'enseigne du Pot cassé,
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