JEAN PERRÉAL
243
Ratave b L’auteur a ponctuellement exécuté un tome par an, le pre-
mier en 1318, le second en 1519, le troisième en 1520. Mais, tout à
coup, au milieu du tome II, un artiste, d'humeur évidemment indis-
ciplinée et fâcheuse, sans se soucier ni de symétrie, ni de la belle
régularité de l'ouvrage, fait irruption dans le travail de son confrère,
pour y loger, sous prétexte de héros antiques, de petits portraits,
fort affirmés, des amis d’enfance du roi. Ne reconnaît-on pas là notre
illustre fantasque, son art très spécial etsos façons non moins parti-
culières? Rien ne prépare les portraits dans la composition, rien
ne les suit; on s'est borné à les appuyer de quelques médaillons
JACQUES DE CIIA B ANN ES
Seigneur de La Palisse
(Bibliothèque nationale
GUILLAUME DE LA 3! A R C K
Seigneur de Flcurangos
, ms. fr. 13429)
médiocres d’après l'antique. Y avait-il à la cour de François Ier
un autre artiste que Perréal, d'assez vieille éducation et d’âme assez
singulière, pour rompre ainsi en visière avec la sacro-sainte conven-
tion? Le tome où il apparaît date de 1519. Et nous savons que Per-
réal se trouvait à Lyon en 1518, et probablement aussi en 1520, année
où ses gages furent réduits.
On objectera que les médaillons dont nous signalons 1 intérêt
possèdent déjà deux pères. M. le marquis de Laborde les attribue
tout simplement au Godefroy des grisailles, hypothèse qui, malgré
1 esprit extrêmement judicieux de son auteur, nous semble inadmis-
sible. Godefroy est un bon hollandais, élève très docile de Lucas 1
1. Gomme l’a montré Msr le duc d’Aumale.
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Ratave b L’auteur a ponctuellement exécuté un tome par an, le pre-
mier en 1318, le second en 1519, le troisième en 1520. Mais, tout à
coup, au milieu du tome II, un artiste, d'humeur évidemment indis-
ciplinée et fâcheuse, sans se soucier ni de symétrie, ni de la belle
régularité de l'ouvrage, fait irruption dans le travail de son confrère,
pour y loger, sous prétexte de héros antiques, de petits portraits,
fort affirmés, des amis d’enfance du roi. Ne reconnaît-on pas là notre
illustre fantasque, son art très spécial etsos façons non moins parti-
culières? Rien ne prépare les portraits dans la composition, rien
ne les suit; on s'est borné à les appuyer de quelques médaillons
JACQUES DE CIIA B ANN ES
Seigneur de La Palisse
(Bibliothèque nationale
GUILLAUME DE LA 3! A R C K
Seigneur de Flcurangos
, ms. fr. 13429)
médiocres d’après l'antique. Y avait-il à la cour de François Ier
un autre artiste que Perréal, d'assez vieille éducation et d’âme assez
singulière, pour rompre ainsi en visière avec la sacro-sainte conven-
tion? Le tome où il apparaît date de 1519. Et nous savons que Per-
réal se trouvait à Lyon en 1518, et probablement aussi en 1520, année
où ses gages furent réduits.
On objectera que les médaillons dont nous signalons 1 intérêt
possèdent déjà deux pères. M. le marquis de Laborde les attribue
tout simplement au Godefroy des grisailles, hypothèse qui, malgré
1 esprit extrêmement judicieux de son auteur, nous semble inadmis-
sible. Godefroy est un bon hollandais, élève très docile de Lucas 1
1. Gomme l’a montré Msr le duc d’Aumale.