DOI issue:
Nr. 4
DOI article:Müntz, Eugène: Dessins inédits de Michel-Agne
DOI Page / Citation link:https://doi.org/10.11588/diglit.24681#0340
DESSINS INÉDITS DE MICHEL-ANGE
323
lection formée par Michel-Ange Buonarroti le Jeune a-t-elle été
scindée? Il est probable que, vers la fin du siècle dernier, les trois
frères qui représentaient la famille se partagèrent ce fonds si riche.
L’un d’eux, Filippo (1761-1839), céda au peintre et collectionneur
Wicar un certain nombre de dessins; Wicar à son tour en vendit
une partie, soit à Samuel Woodburn, soit à d’autres amateurs, el
légua le reste à sa ville natale, Lille, qui a donné place à ce legs dans
son musée. Quant aux dessins achetés par Woodburn, et vendus
par lui à sir Thomas Lawrence, ils ont fini, comme l’on sait, par
trouver un asile dans les galeries de l’Université d’Oxford L
En 1839, un autre héritier, le peintre Michel-Ange Buonar-
roti IV (1803-1860), vendit de son côté sa portion au British Muséum1 2.
Enfin, une troisième portion fut offerte en vente, vers 1860, au gou-
vernement français, mais le prix demandé parut excessif et aucune
suite ne fut donnée au projet de cession3.
D’après les renseignements communiqués à M. Bonnat, son
dessin appartenait en dernière instance à M. O. Midgcman Simpson,
de Wentbridge, à qui il venait de famille (peut-être de lord Fitz—
William, le collectionneur bien connu, dont la fille avait épousé un
Simpson). Nous ne serons donc pas loin de la vérité, en admettant
que ce dessin faisait partie du lot cédé, il y a près d’un siècle, à Wicar
par Filippo Buonarroti.
II
Après cette enquête préliminaire, attachons-nous au contenu
même de la précieuse relique recueillie par M. Bonnat.
Le côté sur lequel se trouvent les poésies montre une femme
debout (le visage est devenu méconnaissable), étendant de la droite
un pan de son manteau, la gauche ramenée sur la poitrine. A ses
pieds est assis un enfant nu, aux cheveux crépus, rechigné plutôt que
souriant, qui semble déchiffrer un fragment d’écriture; plus bas, on
1. Voir l’article d’Eugène Piot dans le Cabinet de l’Amateur, 1861-1862,
pp. 140-141, 145 et suiv., 313 et suiv.
2. Fagan, The Art of Michel’Angelo Buonarroti, as illustrated by the various
Collections in the British Muséum, p. 37. Londres, 1883.
3. La collection que le commandeur Cosimo Buonarroti (1790-1858), le (Ils de
Filippo, a léguée à sa ville natale et qui forme aujourd’hui le musée de la « casa
Buonarroti », ne comprend donc qu’une partie, peut-être le tiers ou le quart seu-
lement, du fonds réuni au xvic et au xvii0 siècle par Micliel-Ange le Jeune.
323
lection formée par Michel-Ange Buonarroti le Jeune a-t-elle été
scindée? Il est probable que, vers la fin du siècle dernier, les trois
frères qui représentaient la famille se partagèrent ce fonds si riche.
L’un d’eux, Filippo (1761-1839), céda au peintre et collectionneur
Wicar un certain nombre de dessins; Wicar à son tour en vendit
une partie, soit à Samuel Woodburn, soit à d’autres amateurs, el
légua le reste à sa ville natale, Lille, qui a donné place à ce legs dans
son musée. Quant aux dessins achetés par Woodburn, et vendus
par lui à sir Thomas Lawrence, ils ont fini, comme l’on sait, par
trouver un asile dans les galeries de l’Université d’Oxford L
En 1839, un autre héritier, le peintre Michel-Ange Buonar-
roti IV (1803-1860), vendit de son côté sa portion au British Muséum1 2.
Enfin, une troisième portion fut offerte en vente, vers 1860, au gou-
vernement français, mais le prix demandé parut excessif et aucune
suite ne fut donnée au projet de cession3.
D’après les renseignements communiqués à M. Bonnat, son
dessin appartenait en dernière instance à M. O. Midgcman Simpson,
de Wentbridge, à qui il venait de famille (peut-être de lord Fitz—
William, le collectionneur bien connu, dont la fille avait épousé un
Simpson). Nous ne serons donc pas loin de la vérité, en admettant
que ce dessin faisait partie du lot cédé, il y a près d’un siècle, à Wicar
par Filippo Buonarroti.
II
Après cette enquête préliminaire, attachons-nous au contenu
même de la précieuse relique recueillie par M. Bonnat.
Le côté sur lequel se trouvent les poésies montre une femme
debout (le visage est devenu méconnaissable), étendant de la droite
un pan de son manteau, la gauche ramenée sur la poitrine. A ses
pieds est assis un enfant nu, aux cheveux crépus, rechigné plutôt que
souriant, qui semble déchiffrer un fragment d’écriture; plus bas, on
1. Voir l’article d’Eugène Piot dans le Cabinet de l’Amateur, 1861-1862,
pp. 140-141, 145 et suiv., 313 et suiv.
2. Fagan, The Art of Michel’Angelo Buonarroti, as illustrated by the various
Collections in the British Muséum, p. 37. Londres, 1883.
3. La collection que le commandeur Cosimo Buonarroti (1790-1858), le (Ils de
Filippo, a léguée à sa ville natale et qui forme aujourd’hui le musée de la « casa
Buonarroti », ne comprend donc qu’une partie, peut-être le tiers ou le quart seu-
lement, du fonds réuni au xvic et au xvii0 siècle par Micliel-Ange le Jeune.