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GAZETTE DES BEAUX-ARTS
MONNAIE I) OH DE L EMPEREUR POSTOIE
(257-267 après j. -c.)
(257-267), Victorin (267-2G8), Tetricus (268-273). C’est donc néces-
sairement en Gaule ou en Espagne qu’ont été forgées les monnaies
à leur effigie. La belle fabrique de ces pièces, surtout des monnaies
d’or, et particulièrement de celles de Postume, où sont représentés
les travauxd’Hercule, témoigned’une
remarquable floraison artistique dans
les Gaules à cette époque. Ces mon-
naies sont comparables, parle dessin,
le modelé, la perfection de la frappe,
aux produits contemporains de l’ate-
lier de Rome, si même elles ne leur
sont supérieures. Le numéraire de
Tetricus, très abondant, fut imité dans des ateliers, probablement
clandestins, même après la mort de cet empereur. En tout cas, ces
imitations grossières, d’un dessin enfantin, d’une gravure rudimen-
taire, ne sont pas sorties d’officines officielles, et si elles sont l’œuvre
d’ouvriers indigènes, il faut avouer que c’étaient de bien méchants
artistes quand ils ne s’étaient pas mis à l’école des Romains.
Au ive siècle, il y avait en Gaule quatre ateliers officiels établis
à Trêves, Arles, Lyon et Narbonne. Les pièces qu’on y forgeait
étaient d’un type uniforme, et pareil aussi à celui des ateliers de
l’Orient, de l’Italie et de l’Espagne. Signalons toutefois une monnaie
d’or remarquable, frappée à Trêves, sous Constantin, et au revers de
laquelle est figurée l’une des portes de la ville,
la Porta aurea, qui ouvrait sur la Moselle.
Les premières monnaies, sols et tiers de sols
d’or, frappées par les Barbares, ne furent que
des contrefaçons des monnaies impériales byzan-
tines ; mais si les Burgondes apportèrent à la gra-
vure des coins monétaires une habileté égale à
celle des Romains, il en fut tout autrement des
monnayeurs qui travaillèrent pour le compte des
rois francs, après Théodebert Ier (511-534). Si les
sols d’or au nom de Théodebert ne le cèdent en
rien à ceux de Justinien, dont ils sont la copie, les tiers de sols
forgés en Gaule au vne siècle, et même dès la fin du vie siècle, dans
les innombrables officines qui furent ouvertes alors et dont la direc-
tion était abandonnée à des monnayeurs, sans presque aucun contrôle
du pouvoir royal, ne furent plus que de maladroites imitations des
monnaies impériales et spécialement de celles de Justin et de Jus-
REVERS
DU MÉDAILLON D’OR
DE
L’EMPEREUR CONSTANTIN
FRAPPÉ A TRÊVES
GAZETTE DES BEAUX-ARTS
MONNAIE I) OH DE L EMPEREUR POSTOIE
(257-267 après j. -c.)
(257-267), Victorin (267-2G8), Tetricus (268-273). C’est donc néces-
sairement en Gaule ou en Espagne qu’ont été forgées les monnaies
à leur effigie. La belle fabrique de ces pièces, surtout des monnaies
d’or, et particulièrement de celles de Postume, où sont représentés
les travauxd’Hercule, témoigned’une
remarquable floraison artistique dans
les Gaules à cette époque. Ces mon-
naies sont comparables, parle dessin,
le modelé, la perfection de la frappe,
aux produits contemporains de l’ate-
lier de Rome, si même elles ne leur
sont supérieures. Le numéraire de
Tetricus, très abondant, fut imité dans des ateliers, probablement
clandestins, même après la mort de cet empereur. En tout cas, ces
imitations grossières, d’un dessin enfantin, d’une gravure rudimen-
taire, ne sont pas sorties d’officines officielles, et si elles sont l’œuvre
d’ouvriers indigènes, il faut avouer que c’étaient de bien méchants
artistes quand ils ne s’étaient pas mis à l’école des Romains.
Au ive siècle, il y avait en Gaule quatre ateliers officiels établis
à Trêves, Arles, Lyon et Narbonne. Les pièces qu’on y forgeait
étaient d’un type uniforme, et pareil aussi à celui des ateliers de
l’Orient, de l’Italie et de l’Espagne. Signalons toutefois une monnaie
d’or remarquable, frappée à Trêves, sous Constantin, et au revers de
laquelle est figurée l’une des portes de la ville,
la Porta aurea, qui ouvrait sur la Moselle.
Les premières monnaies, sols et tiers de sols
d’or, frappées par les Barbares, ne furent que
des contrefaçons des monnaies impériales byzan-
tines ; mais si les Burgondes apportèrent à la gra-
vure des coins monétaires une habileté égale à
celle des Romains, il en fut tout autrement des
monnayeurs qui travaillèrent pour le compte des
rois francs, après Théodebert Ier (511-534). Si les
sols d’or au nom de Théodebert ne le cèdent en
rien à ceux de Justinien, dont ils sont la copie, les tiers de sols
forgés en Gaule au vne siècle, et même dès la fin du vie siècle, dans
les innombrables officines qui furent ouvertes alors et dont la direc-
tion était abandonnée à des monnayeurs, sans presque aucun contrôle
du pouvoir royal, ne furent plus que de maladroites imitations des
monnaies impériales et spécialement de celles de Justin et de Jus-
REVERS
DU MÉDAILLON D’OR
DE
L’EMPEREUR CONSTANTIN
FRAPPÉ A TRÊVES