L'EXPOSITION RÉTROSPECTIVE DE L’ART FRANÇAIS
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romaine, les peuples libres et alliés conservèrent le droit de frapper
des monnaies d’argent, de bronze et de potin. Sur les deniers d’ar-
gent gaulois défilent les divinités romaines : Rome, Vénus, Apollon,
etc. Mais les graveurs indigènes prirent, avec leurs modèles, de
grandes libertés et introduisirent des types nouveaux, des guer-
riers armés comme l’étaient leurs compatriotes, portant des lances,
des enseignes au sanglier, la trompette appelée carnyx, brandissant
même une tête coupée en guise de trophée, autant d’images qui font
de ces monnaies des documents précieux pour l’histoire de la civili-
sation gauloise.
Quant aux monnaies de potin, faites d’un alliage de cuivre et
d’étain, bien qu’elles paraissent, pour la plupart, contemporaines de
la conquête romaine ou même postérieures, le dessin rudimentaire
et enfantin des figures et la grossièreté de la technique les rendent
négligeables pour l’histoire de l’art, puisque leur comparaison
avec les deniers d’argent montre assez que, simples monnaies d’ap-
point, leur fabrication était abandonnée à des ouvriers dont la mala-
dresse ne saurait donner une idée de l’habileté des graveurs du
même temps.
La soumission de la Gaule à l’Empire arrêta dans son dévelop-
pement la civilisation gauloise qui d’ailleurs, au moins au point de
vue artistique, n’avait pas fait preuve de grande originalité.
En ce qui concerne les monnaies, les Gaulois n’avaient aban-
donné les modèles grecs que pour passer aux romains. Mais après
l’organisation de la Gaule par Auguste, les cités perdirent leur
droit à émettre de la monnaie. Dès lors, les monnaies frappées en
Gaule le furent au nom de l’empereur, monnaies purement romaines
par leur type, leur légende, leur technique, leur style. Cependant,
jusqu’à Néron l’atelier de Lyon frappa des pièces à l’effigie impé-
riale, qui présentaient au revers un type qu’on pourrait appeler
national : l’autel élevé à Rome et à Auguste par les soixante cités.
Après Néron, l’atelier lyonnais continua de fonctionner, mais les
espèces qu’on y frappait ne différaient en rien de celles qui sortaient
des autres ateliers de l’Empire. Le modèle du coin était fourni par
l’administration centrale. De telle sorte que jusqu’au ive siècle,
où l’on commença de différencier les ateliers par des lettres gravées
à l’exergue des monnaies, nous ne pouvons distinguer les produits
des officines monétaires de la Gaule.
L’autorité de quelques empereurs du me siècle, proclamés en
Gaule, ne fut reconnue que dans ce pays et en Espagne : Postume
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romaine, les peuples libres et alliés conservèrent le droit de frapper
des monnaies d’argent, de bronze et de potin. Sur les deniers d’ar-
gent gaulois défilent les divinités romaines : Rome, Vénus, Apollon,
etc. Mais les graveurs indigènes prirent, avec leurs modèles, de
grandes libertés et introduisirent des types nouveaux, des guer-
riers armés comme l’étaient leurs compatriotes, portant des lances,
des enseignes au sanglier, la trompette appelée carnyx, brandissant
même une tête coupée en guise de trophée, autant d’images qui font
de ces monnaies des documents précieux pour l’histoire de la civili-
sation gauloise.
Quant aux monnaies de potin, faites d’un alliage de cuivre et
d’étain, bien qu’elles paraissent, pour la plupart, contemporaines de
la conquête romaine ou même postérieures, le dessin rudimentaire
et enfantin des figures et la grossièreté de la technique les rendent
négligeables pour l’histoire de l’art, puisque leur comparaison
avec les deniers d’argent montre assez que, simples monnaies d’ap-
point, leur fabrication était abandonnée à des ouvriers dont la mala-
dresse ne saurait donner une idée de l’habileté des graveurs du
même temps.
La soumission de la Gaule à l’Empire arrêta dans son dévelop-
pement la civilisation gauloise qui d’ailleurs, au moins au point de
vue artistique, n’avait pas fait preuve de grande originalité.
En ce qui concerne les monnaies, les Gaulois n’avaient aban-
donné les modèles grecs que pour passer aux romains. Mais après
l’organisation de la Gaule par Auguste, les cités perdirent leur
droit à émettre de la monnaie. Dès lors, les monnaies frappées en
Gaule le furent au nom de l’empereur, monnaies purement romaines
par leur type, leur légende, leur technique, leur style. Cependant,
jusqu’à Néron l’atelier de Lyon frappa des pièces à l’effigie impé-
riale, qui présentaient au revers un type qu’on pourrait appeler
national : l’autel élevé à Rome et à Auguste par les soixante cités.
Après Néron, l’atelier lyonnais continua de fonctionner, mais les
espèces qu’on y frappait ne différaient en rien de celles qui sortaient
des autres ateliers de l’Empire. Le modèle du coin était fourni par
l’administration centrale. De telle sorte que jusqu’au ive siècle,
où l’on commença de différencier les ateliers par des lettres gravées
à l’exergue des monnaies, nous ne pouvons distinguer les produits
des officines monétaires de la Gaule.
L’autorité de quelques empereurs du me siècle, proclamés en
Gaule, ne fut reconnue que dans ce pays et en Espagne : Postume