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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 24.1900

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Nr. 2
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Molinier, Émile: L' exposition rétrospective de l'art français, L'orfèvrerie, 1: les arts à l'Exposition Universelle de 1900
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https://doi.org/10.11588/diglit.24721#0178

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GA ZI'T TE DES BEAUX-A RTS

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forme apparaît dès l’époque mérovingienne ; la fameuse châsse
d’or de Saint-Maurice d’Agaune en est un exemple très typique, et
non moins typique est la châsse de bois, recouverte de plaques de
mêlai estampé, que le trésor de Saint-Benoît-sur-Loire a prêtée à
l’Exposition. Autrefois on pensait qu’elle avait été donnée par saint
Mommole; une lecture plus judicieuse de l’inscription qui y est
tracée autorise à penser que ce monument a été donné par une
dame Mumma. Datant vraisemblablement du vne siècle, c’est un des
exemples les plus curieux qu’on puisse citer pour notre pays — et
un des plus rares aussi — de la représentation de la figure humaine
sur un monument d’orfèvrerie française. Les figures d’anges qui y
sont grossièrement estampées, ou plutôt repoussées, sont, à coup
sûr, des spécimens d’un art très médiocre, plein de bonne volonté
sans doute, mais incapable de traduire la pensée de l’artiste.

Nombre de ces châsses étaient, pendant les cérémonies, portées
au cou de l’un des prêtres, au moyen de cordons passés dans deux
petites poignées mobiles fixées à leurs extrémités. La châsse
d’Agaune et beaucoup d’autres présentent cette particularité. Elle ne
se retrouve point sur la châsse de Saint-Benoît, mais on la rencontre
sur celle de Saint-Bonnet-Avalouse. Cette dernière affecte une forme
aplatie un peu différente, mais, qu’on qualifie cette forme de bourse
ou de coin, il n’est pas bien difficile devoir qu’elle doit dériver assez
directement de la formedu sarcophage. Ce reliquaire de Saint-Bonnet,
quelque barbare qu’il soit, est cependant des plus précieux; l’art s’y
montre à nous, vers le vne siècle, tiraillé en des sens bien divers.
L’orfèvre y a voulu représenter des anges, mais les essais informes
qu’il a tracés montrent une incapacité absolue de dessiner une figure
autrement que d’une façon enfantine; il n’a guère la main plus
sûre pour les entrelacs, et sa verroterie cloisonnée, sertie dans des
lames de métal excessivement épaisses, prouve combien s’était vite
dénaturé chez nous l’art délicat de la décoration de l’orfèvrerie au
moyen de tables de verre multicolore. En deux tableaux-reliquaires
de forme d’autant plus bizarre qu’ils ont été composés à une époque
où très certainement on avait d’autres goûts artistiques, au xvi° siècle
vraisemblablement, nous retrouvons, parmi les monuments venus
du trésor de Conques, des fragments d’une œuvre de verroterie
rouge, bleu, vert, sertie de cuivre; on y voit aussi des plaques d’ar-
gent gravées, d’un dessin excessivement maigre, qu’on retrouve sur
quelques sarcophages gallo-romains.

Qu’on ne s’attende point à ce que, dans cette rapide revue de
 
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