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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 24.1900

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Nr. 3
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Bénédite, Léonce: L' exposition décennale, La peinture étrangere, 1: les arts à l'Exposition Universelle de 1900
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https://doi.org/10.11588/diglit.24721#0211

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LÀ PEINTURE ÉTRÀNGËRE A L’EXPOSITION DÉCENNALE 193

haies vives et des maisons de briques, sans ciel, toutes les ver-
dures palpitant sous cette grande clarté diffuse du printemps.
M. Sluiter (Sur la plage) donne un sentiment pénétrant de vie
marine avec ses chevaux qui tirent l’ancre, dans l’atmosphère grise
de la mer. Dans une vision plus nette, Le Puits, de M. Willy Martens,
rassemble deux figures de femmes dans un jardin, sous les jeux
d’une fine lumière.

Dans la peinture d’intérieur, les Hollandais sont passés maîtres.
Que n’apportent-ils à la traduire un peu de cette limpidité que
nous relèverons plus tard chez les Danois, leurs voisins ! M. Neu-
huys, déjà célèbre chez nous, a sans doute exécuté des ouvrages
plus complets que cet Intérieur de campagne, aux carreaux rouges,
dans lequel une jeune paysanne bat du beurre dans une lourde
baratte, tandis que deux enfants jouent autour d’elle. Tel qu’il est,
avec son vague souvenir — éclairé, il est vrai, par un coloris plus
vif — de Millet, qui a laissé quelques bons disciples en Hollande,
c’est encore un estimable morceau. M. Kever, dans un ragoût un
peu fort de peinture qui rappelle notre école de ]’Isle-Adam et fait
penser notamment à A. Boulard, a peint avec de beaux rouges
robustes, jouant sur des gris transparents, une charmante petite
scène intime, Le Matin. M. Briëtnous fait sentir le même sentiment
d’intimité avec son Intérieur en Gueldre, où sa « jeune ménagère »
en robe rouge, range sur le dressoir les assiettes fleuries, dans le
clair demi-jour de la lucarne qui éclaire d’une lueur toute fami-
lière l’horloge aux poids de cuivre, les cuillers d’étain et les rideaux
bleus à bouquets roses. De môme, M. Heyberg (Autour du poêle),
— un intérieur de corps de garde, où quelques soldats causent en
fumant, — fait preuve de cette même compréhension de la vie
étroite, de la distribution de la lumière, du recueillement et de la
vie latente des choses.

Les Lessiveuses, de M. Schieldt, traitées avec une allure un peu
agitée, présentent, sur le second plan surtout, de réelles qualités
d’observation et d’exécution.

Parmi les portraitistes, peu de chose. Un portrait du général
boer Joubert, par MUe Schwartze, d’un beau ton chaud et d’une
peinture grave; et une figure d’homme à mi-corps, par M. Bonde-
wynse (Portrait de mon père), discret et estompé dans la pénombre,
comme imprégné du souvenir de Fantin-Latour.

Les paysagistes, naturellement, se présentent avec éclat, bien
qu’à la vérité ils ne nous apportent rien qui nous surprenne.

XXIV.

3” PÉRIODE.
 
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