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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 24.1900

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Nr. 3
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Bénédite, Léonce: L' exposition décennale, La peinture étrangere, 1: les arts à l'Exposition Universelle de 1900
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https://doi.org/10.11588/diglit.24721#0212

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

M. Mesdag, soit par l’établissement savant et particulier de ses
tableaux, soit par son exécution sobre et forte, est toujours un des
peintres qui ont traduit le plus magistralement les spectacles de la
mer. Son exposition soutient sa gloire, mais —nous renouvellerons
ici notre regret —chaque Salon annuel nous permet de le connaître
plus amplement que cette récapitulation décennale, où on ne peut le
juger que sur deux ouvrages. Du regretté Jacob Maris, Les Pêcheurs
de coquillages, très simple, avec la ligne basse de la mer et son grand
nuage qui monte, est une belle œuvre éloquente et forte dans une
riche matière. Le Moulin vaut également par les jeux du ciel brouillé.
Le Paysage en Hollande au matin, de son frère Willem, d’une verdure
un peu aiguë, d’uuo lumière uu peu superficielle, est, néanmoins,
une belle toile bien classique de la terre de Hollande.

Enfin, parmi toute une phalange de paysagistes, marinistes ou
animaliers, qui honore cette école, MM. Ter-Meulen, avec ses mou-
tons sur un ciel gris, rappelant Anton Mauve ; Gabriel ; Ten Gâte,
sensible aux buées fines, aux ciels brumeux; Zilken, dont le petit
Pont Saint-Michel est parent de notre Lépine, il est une délicieuse
petite toile de M. L. van Soest, qui attire invinciblement les regards.
C’est Une Matinée d’hiver, un verger dans la neige, où les arbres
sortent par endroits leurs troncs verdis de mousse, où le sol est tra-
versé de longues ombres bleutées ; au fond, une maison, au mur gris
rosé, aux volets verts. Ce petit tableau intime rit joyeusement dans
une lumière vive, que rend infiniment délicate la ténuité extrême
des valeurs. C’est une vision tout à fait exquise.

LÉONCE BÉNÉDITE

(La suite prochainement.)
 
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