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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 24.1900

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Nr. 5
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Michel, André: L' exposition centennale - La peinture française, 5: les arts à l'Exposition Universelle de 1900
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https://doi.org/10.11588/diglit.24721#0508

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476

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

chemise de Carolus Duran, et Y Ex-voto de Legros, tons deux peinls
en 1861. Ils se sont, l’un et l’autre, assez affranchis de cette influence
pour ne pas la renier dans ces œuvres de jeunesse, qui restent d’ail-
leurs bien à eux et leur font grand honneur. On retrouverait la
même influence, combinée avec celle de Raffet, dans les Cuirassiers
et la Batterie des tambours des grenadiers de la garde de Guillaume
Régamey, mort trop tôt, à trente-huit ans.

Les deux noms de Régamey et de Legros nous introduisent dans
un groupe d’artistes, aussi attachant par la diversité et la valeur des
personnalités qui le composent que par la communauté de ses
origines et la méthode du maître dont chacun d’eux reçut les
leçons. Il m’est impossible d’insister, comme je l’aurais voulu, sur
cet enseignement de Lecoq de Boisbaudran; j’en ai parlé autrefois
ici, et je n’ai jamais perdu une occasion de recommander à la
méditation de ceux que la pédagogie et l’art intéressent ce petit livre :
Enseignement artistique % composé de ti’ois opuscules : L’Éducation
de la mémoire pittoresque, L’Enseignement des Beaux-Arts et Conseils
à un jeune professeur (lequel n’était autre que Cazin), où sont résu-
mées toute l’expérience et toute la méthode du maître éminent que
fut Lecoq de Boisbaudran. Quand on pense que Fan tin-Latour, Cazin,
Régamey, Legros, Tissot, Lhermitte, Roty, passèrent par cette
école, il semble que jamais cette grande définition de l’enseignement,
« méthode d’affranchissement », donnée par notre Rude ne fut
mieux comprise ni plus efficacement mise en œuvre. Donner à
chacun, avec un ensemble de connaissances précises, d’habitudes
d’observation et de travail assimilables, le moyen de rester fidèle
devant la nature et original dans son interprétation, c’est-à-dire
fidèle encore à son émotion personnelle et à sa conscience, sans
aucune préoccupation d’un « idéal » étranger inoculé ; dégager dans
l’unité de la méthode la diversité des tempéraments personnels,
■—■ n’est-ce pas, ou ne devrait-ce pas être, le but suprême de tout
enseignement ? Ce n’est pas par des recettes de cuisine et des
« ficelles» d’atelier que se font reconnaître les élèves de Lecoq de
Boisbaudran ; ils n’ont pas emporté de ses leçons un « moyen de
parvenir», mais une discipline morale, et, dans l’extrême diversité
de leur style, ce qui les rattache les uns aux autres, c’est un air
de probité, l’absence de tout cabotinage, une belle et tranquille
simplicité.

Fantin-Latour, l’auteur de Y Hommage à Delacroix, eut sa place

\. Paris, librairie V'° Morel, 4879. ln-8°.
 
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