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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 24.1900

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Nr. 6
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Guillaume, Eugène: La sculpture au XIXe siècle: les arts à l'Exposition Universelle de 1900
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https://doi.org/10.11588/diglit.24721#0543

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LA SCULPTURE FRANÇAISE A L’EXPOSITION UNIVERSELLE 507

Cependant, à bien prendre, la tentative était de grande con-
séquence. Peut-être même celui qui en était l’instigateur n’en
comprenait-il pas absolument la portée. En effet, composer des
sujets sur un petit nombre de plans, et cela parallèlement au plan
du tableau, présenter les formes sans raccourcis et, autant que
possible, dans leur développement géométral en les limitant d’un
contour précis, enfin analyser ces mêmes formes tournantes par
des méplats, c’était un principe qui pouvait passer de la sculpture
à la peinture sans inconvénient pour celle-ci. Mais ce n’était là
qu’une partie de l'objet qu’il fallait poursuivre. Le résultat consi-
dérable qu’il s'agissait d’obtenir, c’était de ramener tous les arts à
une entente architectonique. Celle-ci avait été la règle et la force de
l’art antique; elle en avait constitué l’unité. Par malheur l’auteur
de la réforme n’était que peintre et n’avait souci que de la peinture.
S’il eût été un artiste plus complet, si ses idées eussent embrassé
l’art tout entier, la véritable Renaissance eût daté de lui. Car, il faut
le reconnaître, la différence qui existe entre l’art des anciens et
celui des modernes vient de ce que le premier relevait tout entier
de l’architecture, tandis que le second est subordonné à la peinture
et en suit les errements.

Quoi qu’il en soit et en écartant ces considérations un peu géné-
rales pour n’apprécier, dans la réforme inaugurée par Louis David,
que ce qu’elle embrassait, on observe que les défauts inhérents à un
enseignement réellement borné n’échappaient point à des esprits
clairvoyants. On n’aura pas oublié, je pense, l’étude que fit
M. Guizot sur le Salon de 1810. Il est intéressant de connaître
l’esprit qui a présidé à cet examen. L’auteur, qui devait donner si
peu de place aux arts dans son Histoire de la civilisation en France,
les traite ici avec une sorte de prédilection. Après s’être applaudi
avec ses contemporains de voir les ouvrages des artistes offrir ce
beau choix de formes dont les anciens nous ont laissé l’exemple, il
en vient peu à peu à critiquer Je système qui produit ce résultat ;
il en montre les imperfections. Pour la peinture elles sont mani-
festes : dessiner longtemps d’après le marbre ou le plâtre conduit
à négliger la couleur, puisque tout se réduit en clair-obscur, c’est-
à-dire à l’emploi du noir et du blanc. De plus, la recherche du con-
tour engendre la sécheresse : l’oubli de la perspective aérienne et
du milieu coloré dans lequel toute représentation pittoresque doit
nous apparaître en est la conséquence. Quant à la sculpture, l’in-
convénient n’est pas de moindre importance. Le souci de la belle
 
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