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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 24.1900

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Nr. 6
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Guillaume, Eugène: La sculpture au XIXe siècle: les arts à l'Exposition Universelle de 1900
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https://doi.org/10.11588/diglit.24721#0545

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IA SCULPTURE FRANÇAISE A L'EXPOSITION UNIVERSELLE 509

goût qui avait précédemment régné : cela se remarque dans les fonds
où l’on observe des traces de perspective. Mais l’entente en est d’une
clarté qui ne laisse rien à désirer. La distribution des personnages
sur un petit nombre de plans permet d’embrasser et de comprendre
le sujet sans peine. Cependant, qui se souvient des auteurs de ces
beaux ouvrages? Les noms de Ramey père, de Cartellier, de Bridan,
de Lesuenr, d’Espercieux, d’Edme Dumont, de Chinard et de bien
d’autres sont presque oubliés. Cependant ces artistes ont eu, dans
leur temps, une réputation méritée. En vérité, il faut s’étonner de
l’indifférence aveugle avec laquelle on passe devant cet arc du
Carrousel d’une conception décorative qu’on dirait de nos jours et
d’un travail achevé. Les sculpteurs qui l’ont orné ne pouvaient tous
être représentés dans la galerie séculaire, si bien organisée d’ail-
leurs au Grand Palais des Champs-Elysées. Mais leurs ouvrages
extérieurs ont le bénéfice d’une exposition permanente et constituent
un très légitime apport au travail que nous entreprenons.

Ç’a été un honneur pour l’école de ce temps de nous avoir
ramenés au vrai bas-relief. A la fin du siècle dernier, il tournait
absolument au tableau. Certes, au Carrousel, on voit que la décora-
tion des édifices romains avait été étudiée avec fruit. Les architectes
Percier et Fontaine en étaient pénétrés, et les œuvres dont nous
venons de parler en portaient la marque. Mais à Paris et seulement
vers 1802, on connut, par des moulages, la frise du Parthénon.

Ce fut un événement pour une élite. Il y avait à ce moment deux
sculpteurs distingués du nom de Girault. Le premier fut l’inspirateur
de la méthode anatomique à laquelle Emeric David attacha son
nom; le second, plus connu, a laissé plusieurs ouvrages remar-
quables. Ils firent venir de Londres ces plâtres qui témoignaient,
sans contestation possible, de ce qu’était au temps de Phidias l’art
athénien. Le plus jeune des Girault en fut profondément frappé. Il
en comprit le caractère, il en dégagea la théorie ; et, associant avec
une grâce exquise le principe du bas-relief au style des vases, il
conçut et exécuta l’œuvre charmante qui est restée célèbre sous le
titre de Phalante et Æthra. Malheureusement, pas plus que son
homonyme, il n’a pu travailler à nos monuments.

Les chefs-d’œuvre apparaissent et deviennent un objet d'admi-
ration ; mais souvent il se passe beaucoup de temps avant qu’ils
entrent dans le concert de l’enseignement. Ainsi en a-t-il été des bas-
reliefs grecs ; ce ne fut guère que vingt ans après qu’on les eut
connus qu’on put en constaler l’influence sur les productions des
 
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