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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 24.1900

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Nr. 6
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Guillaume, Eugène: La sculpture au XIXe siècle: les arts à l'Exposition Universelle de 1900
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https://doi.org/10.11588/diglit.24721#0558

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522

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

léon Ier qui figure aujourd’hui sur la colonne de la place Vendôme

Des ateliers de ces maîtres sortaient des artistes qui, sans se
laisser absorber par les travaux de haute décoration, avaient bril-
lamment figuré aux expositions annuelles. On salua avec admiration
le Faune jouant avec Bacchus enfant de Perraud, le Virgile de
Thomas, une statue de Napoléon législateur par Cavelier.

Mais déjà une évolution s’était produite dans la statuaire.
Pendant leur séjour en Italie, Falguière et M. Paul Dubois avaient
goûté l’art de la Toscane, et ils en avaient, dans leurs ouvrages,
égalé l’élégance. Leurs premiers essais furent très appréciés. Mais le
Chanteur florentin eut un succès immense. En vain les esprits
chagrins contes taient-ils le mérite de cette statue; en vain en blâmaient-
ils le sujet et la proportion; en vain lui reprochaient-ils jusqu’à sa
réussite. On leur répondait que, par la perfection de l’équilibre,
par l’harmonie des lignes et la pureté du dessin, elle réunissait
les qualités les plus essentielles du grand art. Quant au sujet, les
anciens s’étaient-ils interdit les inspirations familières? Qu’était le
Tireur d’épine 1 Qu’était la Joueuse d'osselets ? Gela était vrai, on
dut le reconnaître. Aussi la faveur publique ne manqua-t-elle pas de
s’attacher à cette œuvre charmante. Ce n’était pas la première fois
que des ligures de très jeunes gens revêtus de costumes modernes
étaient accueillies avec des applaudissements, en définitive, una-
nimes. Un petit Louis XV de Cortot, un Henri IV enfant de Bosio,
le Louis XIII de Rude avaient, lors de leur apparition, fait à leurs
auteurs un honneur durable. Alors c’était le Chanteur florentin que
l’on admirait, tout en se réservant de saluer plus tard avec sympa-
thie le Villon du pauvre Etchéto.

Un peu auparavant, Falguière avait envoyé de Rome le Vain-
queur au combat de coqs, bronze très vivant dont les proportions
au-dessous de la moyenne rappelaient l’art de Jean Bologne; puis
vint le marbre délicieux du diacre Tarcisius. Parmi les artistes,
et surtout parmi ceux qui cherchaient leur voie, la sensation fut
profonde. Ce qui distinguait ces figures, c’est qu’elles présentaient
les formes avec leur volume vrai. Point d’accentuation architec-
tonique, mais l’aspect de la nature dans toute sa simplicité.

Nous avons souvent parlé de l’amplification sculpturale : elle
consiste en un certain renforcement, en une plénitude relative d’où
résulte avec l’harmonie une idée de représentation. Dans les chefs-
d’œuvre de nos jeunes maîtres, l’amplification n’était pas sensible ;
elle n’était que délicatement voilée. Or, en voulant absolument
 
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