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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 24.1900

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Nr. 6
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Lafenestre, Georges: La peinture ancienne, 2: les arts à l'Exposition Universelle de 1900
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https://doi.org/10.11588/diglit.24721#0596

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558

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

après avoir, durant plus de dix années, abandonné la figure humaine
pour les natures mortes. La simplicité attentive en est exquise, et
l’exécution, vive et discrète, exquise aussi ; la peinture pourtant en
est plus mince, plus chiffonnée encore, plus dans le goût courant
qu’on ne la verra quelques années après, où elle sera mieux étalée,
plus accordée, large, rassise et sûre.

Chardin nous reconduit au Petit Palais où plusieurs peintures
portent son nom. L’homme en bonnet fourré, assis, de face, devant sa
table, lisant un gros livre, dans un laboratoire de chimie, a été gravé
par Lépicié sous le titre Le Souffleur (collection de Mme Bureau). Le
peintre semble en avoir exposé deux exemplaires, l’un au Salon de
1737 (Le Chimiste dans son laboratoire), l’autre à celui de 1753 [Un
Philosophe occupé de sa lecture'). C’est à propos de ce dernier que
Grimm écrivait : « M. Chardin à exposé, entre plusieurs tableaux
très médiocres (!), celui d’un chimiste occupé à sa lecture. Ce tableau
m’a paru très beau, et digne de Rembrandt, quoiqu’on n’en ait guère
parlé. » 11 y a, en effet, dans le tableau une recherche de clair-
obscur qui peut, jusqu a un certain point, justifier chez le critique ce
souvenir de Rembrandt. Un beau Portrait de. Rameau, envoyé au
musée de Dijon en 1811, par le musée du Louvre, a pu sembler
contestable. Toutefois, Chardin, surtout dans les portraits, a varié
sa manière plus qu’on ne croit; il faudrait une exposition générale
de son œuvre pour le bien connaître,

La Tour, l’incomparable La Tour, manque au Petit Palais et à
l'Exposition militaire, mais la plupart des autres portraitistes célè-
bres de son temps y sont bien représentés. C’est d’abord, au Petit
Palais, Nattier avec un délicieux Portrait de jeune femme, à mi-corps,
souriante, en robe blanche, ornée de rubans bleus, dans un jeu
charmant de lumière, au milieu d’une collection d’œuvres contem-
poraines de la meilleure qualité, dont le possesseur (quenous connais-
sons tous bien) a voulu garder l’anonyme, c’est Tocqué avec son Comte
de Saint-Florentin (musée de Marseille), Yestier avec sa Baigneuse
(collection Scott), assise toute nue, qui est un portrait, etun Portrait
de femme de la même collection anonyme, où figurent encore, avec
d’excellents spécimens, Carie Yanloo, Perronneau, Heinsius,
Taraval, Mme Vigée-Lebrun. C’est ensuite Fr.-H. Drouais, avec
une Actrice jouant de la guitare (collection de Mme Schneider) ;
Ch. Monnet avec le Cardinal de Noailles (musée de Perpignan) ;
Greuze avec un beau Portrait de Rameau, très âgé, couronné de
lauriers (collection de M. Gaston Joliet), — Rameau étant mort en
 
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