Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 24.1900

DOI Heft:
Nr. 6
DOI Artikel:
Marx, Roger: La décoration & les industries d'art, 2: les arts à l'Exposition Universelle de 1900
DOI Seite / Zitierlink:
https://doi.org/10.11588/diglit.24721#0614

DWork-Logo
Überblick
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
574

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

élémentaire raison préconisait un cadre discret qui ne détournât pas
l’examen de l’objet principal. L’extrême sobriété était de rigueur et
l’on sait combien il est malaisé d’y atteindre. Voyons cependant de
quelle manière M. Arfvidson, M. Risler, M. Plumet s’y sont pris pour
résoudre le problème ardu. D’après M. Arfvidson, le joyau réclame un
écrin transparent serti de métal, et nul métal n’annonce mieux que le
ferla sécurité d’un inviolable asile. Quant aux ensembles de décora-
tion, ils se répartissaient dans les stalles, de dimensions égales, et la
tâche de l’architecte se bornait, en l’occurence, à établir une succes-
sion de devantures semblables; M. Risler a composé les siennes avec
le bois et le carton-pâte : sur des gaines viennent reposer un couron-
nement fleuri et le bandeau portant, en lettres violettes liserées d’or
les inscriptions requises; très différents, les portiques de M. Plume
utilisaient le grès pour les socles, l’acajou pour les mâts, le fer forgé
pour les consoles, et les tableaux étaient sciés dans de vulgaires
planches, tout uniment. Les meilleurs effets ne peuvent-ils pas être
attendus de la plus humble matière, du plus simple motif? Des menui-
seriesde sapin, dessinées par M. Guillcmonat, silhouettaient la courbe
amusante de leurs profils parmi les Produits des exploitations et
industries forestières; en déduisant de la feuille du marronnier
l'ornementation des boiseries, des tapis, des tissus, M. Chardon
conférait à la classe des Teintures un très particulier caractère ; et je
n’aurai garde d’omettre celle des instruments de musique, avec ses
vitrines, superposant sur le fond clair du tulipier un découpage
d’acajou, avec ses spirituels lambrequins enluminés où se lisaient
notées les premières mesures de nos vieilles chansons populaires.

M. Jacques Hermant l’avait installée ainsi que les Musées cen-
tennaux. C’est de lui qu’était émanée l’idée de reconstituer l’entour
de l’existence parisienne et rurale, idée heureuse et dont la réalisa-
tion, intelligemment poursuivie, ne faillit point à l’enseignement
promis: ici, une suite de chambres à coucher, de salons, faisait saisir
les variations, les transformations du mobilier français au cours du
xixe siècle ; là, un ensemble de constructions, bâties et agencées
selon le mode ancien, groupait une ferme et une grange, un chai et
un pressoir, une laiterie, une meunerie, une distillerie, évoquant
ainsi le village d’autrefois dans son pittoresque maintenant aboli.
Si vive que fût chez M. Jacques Hermant la curiosité de ces retours
vers le passé, il demeurait moderne, au point de demander à M. Gras-
set et à M. Costilhis la décoration des salons rétrospectifs du costume
et de la dentelle, au point aussi d’adopter franchement l’affiche
 
Annotationen