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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 25.1901

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Nr. 1
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Di Giacomo, Salvatore: Les fresques de Boscoreale
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https://doi.org/10.11588/diglit.24807#0022

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

« Cher monsieur, me dit M. de Prisco, vous connaissez certai-
nement la légende, mise en circulation par des paysans superstitieux,
sur la découverte que nous avons faite et sur la somptueuse villa
pompéienne que nos fouilles ont rendue àia lumière. On a dit qu'un
oncle à nous, un prêtre, nous aurait indiqué le morceau de terre
dans lequel nous devions trouver un trésor, qu’en mourant il nous
avait recommandé de faire les fouilles sous nos vignes, et que, pour
avoir suivi ses conseils, nous nous sommes enrichis des trésors de
nos ancêtres les Romains. Au lieu de cela, ajouta mon interlocu-
teur, je vous dirai comment la chose est réellement arrivée.

« Nous sommes quatre frères. Mon père possédait une pièce de
terre limitrophe à celle d’un certain Pulzella, à quelques mètres de
cette maisonnette. Ce Pulzella, à force de bêcher et de rebêcher sa
terre, découvre un beau jour un reste de construction antique. Il
continue l’excavation, pénètre dans une petite chambre souterraine
et parvient à un second cubiculum. Mais là, comme il était entré
dans notre propriété, force lui fut de s’arrêter, et pendant vingt ans
il tint sa découverle secrète.

« A la mort de notre père, en 1888, mon frère Vincent eut en
partage le terrain sous lequel avait pénétré notre voisin. Il arriva
à connaître la tentative de Pulzella, soupçonna que ses vignes recou-
vraient quelque maison pompéienne, réunit un peu d’argent et cou-
rageusement continua les fouilles commencées par Pulzella.

« Mon frère fut largement récompensé de son audacieuse
initiative. Il découvrit immédiatement un deuxième, puis un troi-
sième cubiculum. Ces deux chambres communiquaient entre elles
et avec celle qui fut précédemment explorée par Pulzella ; elles
faisaient partie des bains d’un patricien pompéien. La dernière de
ces pièces — le calidarium — avait sa vasque rectangulaire en face
d’une niche ornée et revêtue de modillons en stuc. Le frigida-
rium, avec son vestiaire, la précédait, mais auparavant on rencon-
trait ce qu’on nomme Y apodyterium.

— Donc, interrompis-je, apodyterium, frigidarium et calida-
rium : des bains complets ?

•— Précisément. On continue les exploralions, on va plus loin,
et voici qu’on retrouve le réservoir de l’eau, puis enfin on découvre
la chaudière, une grande chaudière munie d’un système de chauf-
fage jusqu’alors inconnu. Puis des vases, des amphores, des usten-
siles de cuisine, des instruments agricoles, des vases de verre,
des bagues, des monnaies,..
 
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