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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 25.1901

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Nr. 1
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Tourneux, Maurice: La sculpture moderne: les arts à l'Exposition universelle de 1900
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https://doi.org/10.11588/diglit.24807#0052

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GAZETTE DE3 BEAUX-AIlTS

finances de l’élection du Mans et un peu parente du fameux comte
Alexandre de Tilly, dont elle fut même la confidente, lors du dénoue-
ment tragique de l’un de scs amours de garnison, si l’on en croit
ses Mémoires, par malheur plus ou moins authentiques. Née en 1719,
M"’c de Fondville avait quarante ans lorsque J.-B. Defernex modela
ce huste, qui suffirait à sa notoriété s’il en avait une, car il s’y
révèle comme un heureux rival de Lcmoyne et de J.-J. Caffieri, cet
humble professeur de l’Académie de Saint-Luc, honoré, il est vrai,
du litre de sculpteur de M«1' le duc d’Orléans, et que M. Th. Lhuillier
a retrouvé chargé de l’entretien des statues du fermier général
François Fontaine, tant en son hôtel à Paris qu’à son château de
Cramayel en Brie. Fernex ou Defernex était-il natif du village
immortalisé par Voltaire? On ne s’est pas, jusqu’à présent, plus préoc-
cupé de ses véritables origines que de la date et du lieu de sa mort.

11 n’est pas moins difficile de déterminer quel est exactement
l’auteur de deux charmants petits bustes de femmes en terre cuite,
appartenant à Mllc Grandjean, et signés Deseine, 1784, car les deux
Deseine, le sourd-muet et le futur implacable ennemi d’Alexandre
Lenoir, sont tout à fait contemporains. Je serais tenté, cependant,
de les restituer au sourd-muet donile Grand Palais exhibait le buste
de la citoyenne Danton (première femme du tribun) « exhumée et
moulée sept jours après sa mort », et auquel M. Albert Babeau a
jadis consacré une intéressante notice. L’un de ces deux bustes
avoisinait une statuette de Voltaire debout, par Rosset-Dupont,
l’ivoirier de Saint-Claude (collection Joliet), et qui, en dépit d’une
avarie au bras droit, est un charmant et très rare « numéro » de
l’iconographie du « patriarche ».

Sur le marbre des consoles placées autour des salles et parfois
presque au ras du sol, les yeux des visiteurs du Petit Palais décou-
vraient encore d’autres spécimens de cet art, dont la réhabilitation
date d’hier, tels qu’un buste de jeune fille, doublement anonyme
(musée archéologique de Ncvcrs), et que les deux groupes de Pro-
methee et de Pygmalion, par Falconet. Diderot n’a pas connu le
premier, mais il a décrit et, selon son habitude, incidemment refait
le second dans le Salon de 1763, et plus tard il voulut l’acquérir au
nom de Catherine II, sa bienfaitrice. Par bonheur, M. etMmcThiroux
d’Arconville résistèrent à ses instances écrites et verbales, bien qu’à
l’en croire une pruderie, assurément exagérée, leur eût fait affubler la
statue aux pieds de laquelle se prosterne son auteur « d’une chemise
de satin rose qu’on levait de temps à autre en faveur des curieux ».
 
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