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GAZETTE DES BEAUX-ARTS
vrerie, que MM. Bouilhet se sont passionnés à déduire de la flore. Un
de leurs titres sera encore de s’être pénétrés de l’aide que la glyp-
tique devait prêter aux industries du métal, et d’avoir obtenu de
Roty, de Vernon, de Levillain, des modèles de couverts, de gobelets,
de cendriers, aujourd’hui répandus à des exemplaires sans nombre,
pour l'honneur de l’art français1.
Après de pareils résultats, il ne semble guère que la maison
Christolle ait à prendre ombrage du goût de M. Schmitz, de Cologne,
ou de l’activité de M. Krupp, de Berndorf, l’heureux éditeur du sur-
tout composé par M. Othmar Schimkowitz. En dehors des orfèvres
d’imitation, un argentier allemand, M. Bruckmann, de Heilbronn,
conquiert et retient longuement par l’ardeur constante de sa
JARDINIÈRE EN ARGENT
cxposi'e par la « Goldsmilh’s and Silversriiith s Company ».
recherche ; l’originalité le sollicite, et naturellement il y cède. Son
plus considérable envoi est une fontaine inspirée de la légende de
Siegfried, monument élancé, exempt de la coutumière pesanteur
germanique, véritable travail d’exposition, qui groupe des tech-
niques et des collaborations diverses et fournit la mesure des res-
sources et du savoir. Mais le sentiment d’art de M. Bruckmann
surtout importe; il était mieux révélé par des ouvrages de moindre
proportion — cassettes, coupes, candélabres, jardinières, — et par
une suite de couverts historiés, rehaussés de figures de M. Rieth.
D’ailleurs, nous touchons ici à l’un des traits distinctifs de la section
d’orfèvrerie et de bijouterie allemandes ; que le catalogue en fasse
ou non l’aveu, en dehors des expositions collectives (comme celles
de Pforzheim ou de Schwäbisch-Gmünd), les modèles sont, toujours
ou peu s’en faut, dus à de hautes personnalités ou à des artistes. A
Paris, il est arrivé au prince Karageorgevitch de modeler, avec
1. Des horlogers suisses, MM. Ditisheim, avaient appliqué très heureusement
la médaille à l'ornementation des boîtiers de montres.
GAZETTE DES BEAUX-ARTS
vrerie, que MM. Bouilhet se sont passionnés à déduire de la flore. Un
de leurs titres sera encore de s’être pénétrés de l’aide que la glyp-
tique devait prêter aux industries du métal, et d’avoir obtenu de
Roty, de Vernon, de Levillain, des modèles de couverts, de gobelets,
de cendriers, aujourd’hui répandus à des exemplaires sans nombre,
pour l'honneur de l’art français1.
Après de pareils résultats, il ne semble guère que la maison
Christolle ait à prendre ombrage du goût de M. Schmitz, de Cologne,
ou de l’activité de M. Krupp, de Berndorf, l’heureux éditeur du sur-
tout composé par M. Othmar Schimkowitz. En dehors des orfèvres
d’imitation, un argentier allemand, M. Bruckmann, de Heilbronn,
conquiert et retient longuement par l’ardeur constante de sa
JARDINIÈRE EN ARGENT
cxposi'e par la « Goldsmilh’s and Silversriiith s Company ».
recherche ; l’originalité le sollicite, et naturellement il y cède. Son
plus considérable envoi est une fontaine inspirée de la légende de
Siegfried, monument élancé, exempt de la coutumière pesanteur
germanique, véritable travail d’exposition, qui groupe des tech-
niques et des collaborations diverses et fournit la mesure des res-
sources et du savoir. Mais le sentiment d’art de M. Bruckmann
surtout importe; il était mieux révélé par des ouvrages de moindre
proportion — cassettes, coupes, candélabres, jardinières, — et par
une suite de couverts historiés, rehaussés de figures de M. Rieth.
D’ailleurs, nous touchons ici à l’un des traits distinctifs de la section
d’orfèvrerie et de bijouterie allemandes ; que le catalogue en fasse
ou non l’aveu, en dehors des expositions collectives (comme celles
de Pforzheim ou de Schwäbisch-Gmünd), les modèles sont, toujours
ou peu s’en faut, dus à de hautes personnalités ou à des artistes. A
Paris, il est arrivé au prince Karageorgevitch de modeler, avec
1. Des horlogers suisses, MM. Ditisheim, avaient appliqué très heureusement
la médaille à l'ornementation des boîtiers de montres.