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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 25.1901

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Montesquiou-Fezensac, Robert de: Monticelli
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https://doi.org/10.11588/diglit.24807#0112

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

dames de la cour, c’est un de ces panneaux de la dernière manière
du peintre, plus rugueuse, plus diaprée et qui abondent dans son
œuvre. La collection de M. André, l’une des plus importantes pour
les amateurs de Monticelli et que leur propriétaire fait admirer avec
autant de complaisance que de fierté, comporte une trentaine d’œuvres
de ce peintre, distantes de dates, par conséquent d’intérêt gradué.
Citons encore : Cavalier et amazone, L’Indiscrétion, Cuisiniers,
L’Aumône, La Halle, Intérieur, Paysages d’automne, Portrait de
Rembrandt, etc. Je tiens à exprimer ici toute ma gratitude à M. André,
pour la bonne grâce ingénieuse avec laquelle il m’a aidé à docu-
menter ce travail.

J’ai visité à Marseille plusieurs collections contenant chacune
d'intéressants spécimens : M. Chave, M. Negretti, M. Guinand, sont,
entre beaucoup, de ces heureux possesseurs. Chez M. Chave, je note
un curieux portrait d’enfant, aux yeux noirs veloutés, aux cheveux
en boucles apprêtées, aux menottes croisées sur des fleurs, en jupe
grise ballonnée, en escarpins vernis à bouffettes jaunes, une fillette
attifée comme pour la distribution des prix d’un pensionnat pré-
tentieux ou la récitation d’un compliment de fête. D’autres tableaux
appartenant à M. Chave sont : une Fête à Herculanum, une
Nativité, une Chasse, le Pont de Saint-Menet, etc.

M. Guinand, qui est neveu de Monticelli, a cédé, si je me sou-
viens bien, les tableaux qu’il tenait de lui. Mais il a gardé les por-
traits de famille : une saisissante tète de sa mère, de dimension un
peu plus grande que nature, et un portrait de sa sœur enfant,
prenant une tasse de chocolat, qui est, à mon avis, l’un des chefs-
d’œuvre de l’artiste. Chez M. Rambaud, c’est un Décaméron, à
peu près dans les dimensions de celui de Winterhalter, qui fut
célèbre. Si (et ce n’est pas impossible ) ce dernier inspira Monti-
celli, c’est, une fois de plus, la preuve qu'une œuvre médiocre peut
ne pas être étrangère à la conception d’une œuvre supérieure. Une
perle de la même collection, c’est une ronde de jeunes femmes dans
un sous-bois, à ma connaissance petite toile unique dans l'œuvre
de Monticelli, par le fini à la fois libre et heureux, la composition,
la couleur. Chez M. Negretti, je note bien, entre beaucoup de belles
marines, une Sortie clc messe, une Suzamie au bain, unq Escarpolette,
des Chiffonnières ivres (une esquisse qui fait penser à Delacroix),
un portrait de Monticelli par lui-même; mais nous rentrons, avec
cette collection, dans les œuvres plus répétées, plus lâchées aussi,
souvent, sinon inspirées, du moins animées, involontairement ou
 
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