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GAZETTE DES BEAUX-ARTS
indépendants ; toutes les parties en sont reliées entre elles de
manière à jeter sur la pièce un réseau polychrome, dont les pleins
et les vides s'ordonnancent, se répartissent en toute opportunité,
selon le mouvement des formes.
Déjà les Salons avaient montré
M. Thesmar rehaussant la porcelaine
tendre d’émaux sur paillons, sertis
dans des cloisons d'or; les imitateurs
né lui ont pas manqué, mais il n’a
point rencontré d’égal. Autre fut l'am-
bition de M. Naudot : il s'est proposé
de « fenestrer » la porcelaine au moyen
d’émaux translucides. Jusqu’ici, l'al-
chimie de son métier l'a préoccupe
davantage que l’harmonie des lignes
et des couleurs; mais la difficulté
vaincue est considérable, la réussite
technique complète, et il sied d’y ap
plaudir sans délai.
En protestant tout à l'heure contre
un engouement restrictif, aveuglant,
nous avons pris soin de tenir certains
précurseurs hors de nos réserves. Par
malheur, l’appréciation d’une pièce
céramique exige une éducation spé-
ciale et, entre deux flambés d’appa-
rence semblable, le profane n’est point
à même d’établir les différences néces-
saires; sans quoi on eût reconnu dès
longtemps la prééminence à laquelle
M. Ernest Chaplet a droit et que ses
confrères, plus clairvoyants, lui accor-
dent. Le loisir ne nous est pas laissé
DE MM. Μ Λ R CO U X-C 11 Λ TE AL* NEUF .
des longues théories. Rappelons pour-
tant que la beauté d’un flambé dépend de l’attrait de sa coloration,
de son aspect plus ou moins vitreux; or, les flambés sur porcelaine
de M. Ernest Chaplet offrent un répertoire de nuances riches, graves
ou précieuses, unies ou bigaraées; de plus ils atteignent à la matité
absolue. On les dirait pris dans une gemme, un silex; leur aspect
robuste et solide rappelle le grain de la pierre, les rugosités de la
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indépendants ; toutes les parties en sont reliées entre elles de
manière à jeter sur la pièce un réseau polychrome, dont les pleins
et les vides s'ordonnancent, se répartissent en toute opportunité,
selon le mouvement des formes.
Déjà les Salons avaient montré
M. Thesmar rehaussant la porcelaine
tendre d’émaux sur paillons, sertis
dans des cloisons d'or; les imitateurs
né lui ont pas manqué, mais il n’a
point rencontré d’égal. Autre fut l'am-
bition de M. Naudot : il s'est proposé
de « fenestrer » la porcelaine au moyen
d’émaux translucides. Jusqu’ici, l'al-
chimie de son métier l'a préoccupe
davantage que l’harmonie des lignes
et des couleurs; mais la difficulté
vaincue est considérable, la réussite
technique complète, et il sied d’y ap
plaudir sans délai.
En protestant tout à l'heure contre
un engouement restrictif, aveuglant,
nous avons pris soin de tenir certains
précurseurs hors de nos réserves. Par
malheur, l’appréciation d’une pièce
céramique exige une éducation spé-
ciale et, entre deux flambés d’appa-
rence semblable, le profane n’est point
à même d’établir les différences néces-
saires; sans quoi on eût reconnu dès
longtemps la prééminence à laquelle
M. Ernest Chaplet a droit et que ses
confrères, plus clairvoyants, lui accor-
dent. Le loisir ne nous est pas laissé
DE MM. Μ Λ R CO U X-C 11 Λ TE AL* NEUF .
des longues théories. Rappelons pour-
tant que la beauté d’un flambé dépend de l’attrait de sa coloration,
de son aspect plus ou moins vitreux; or, les flambés sur porcelaine
de M. Ernest Chaplet offrent un répertoire de nuances riches, graves
ou précieuses, unies ou bigaraées; de plus ils atteignent à la matité
absolue. On les dirait pris dans une gemme, un silex; leur aspect
robuste et solide rappelle le grain de la pierre, les rugosités de la