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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 25.1901

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Nr. 3
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Dilke, Emilia Francis Strong: Les Coustou, 2: les chevaux de Marly et le tombeau du Dauphin
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https://doi.org/10.11588/diglit.24807#0231

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LES COUSTOU

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devons nous borner à supposer que Goustou ne se démentit pas '.

La mort du roi, qui entraîna de grands changements dans la
position de Marigny, contribua peut-être à suspendre l’exécution
de cette œuvre ; une de ses conséquences directes fut pour Coustou
d’être appelé, avec ses « égaux » Lemoyne et Pigalle, auxquels
on adjoignit Augustin Pajou, à estimer l’œuvre commencée pour
Mmo du Barry par Jean-Jacques Caffieri, œuvre dont l’achèvement
était différé par le changement de fortune de la favorite 1 2.

Ses dernières années de vie, Coustou les consacra donc entière-
ment à l’achcvement du tombeau du Dauphin, et l’importance de
l’ouvrage, jointe sans doute aux émouvants souvenirs qu’éveil-
laient les circonstances dans lesquelles il fut entrepris, valurent de
signalés honneurs au statuaire quand vinrent ses heures dernières.
Le 8 mars 1777, il signa pour la dernière fois le procès-verbal de
la séance trimestrielle de l’Académie. Le 26 avril, on apprenait
qu’il était malade. Pierre, en qualité de directeur, annonçait à l’ou-
verture de la séance, la distinction que le roi, en mémoire de son
père et de sa mère, se proposait de conférer au statuaire qui venait
de sculpter leur tombeau : Coustou fut, nous dit-on, nommé cheva-
lier de l’ordre de Saint-Michel, avec autorisation pour le mourant
de porter l’ordre « avant sa réception ».

Coustou savait que sa tombe était ouverte lorsqu’il reçut cet
ordre des mains de M. le comte d’Angiviller, directeur et inten-
dant général des Bâtiments du Roi, et en présence de M. le comte
de Falkenstein, personnage qui n’était rien moins, en réalité, que
Joseph II, empereur d’Allemagne, frère de Marie-Antoinette. Le
lit de mort de l’artiste fut bientôt honoré de la visite de Lemoyne
et de Gabriel, délégués de l’Académie. Coustou languit entre les
mois de mai et juin ; mais, le 26 juillet, Renou, secrétaire de
l’Académie, annonce à la compagnie sa mort, survenue le 13 de ce
mois 3. « A peine, dit-il, M. Coustou a-t-il eu lini le tombeau de feu
Monseigneur le Dauphin et de Madame la Dauphine, le morceau le
plus beau et le plus considérable qui soit sorti de ses mains ; à
peine en a-t-il reçu la récompense honorable par le cordon de Saint-

1. Nouvelles Archives de l'Art français, -1878, p. 339-342.

2. Arch, de l’Art français, t.VI,p.27 ; documents communiqués par M. Laperlier.

3. Procès-verbal de la séance du 26 juillet 1777. « Le secrétaire a notifié la
mort de M. Guillaume Goustou, chevalier de l’Ordre du Roy, sculpteur, recteur
et trésorier de cette Académie, garde de la salle des Antiques, décédé en cettê
ville le 13 de ce mois. »
 
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