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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 25.1901

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Nr. 4
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Lambin, Émile: La première floraison de l'art gothique: l'église de Saint-Leu-d'Esserent
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https://doi.org/10.11588/diglit.24807#0334

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

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hiement les traces de la construction primitive noyées dans une
maçonnerie sans nom, lui a rendu son aspect des anciens jours. La
porte présente un arc brisé équilatéral, d'un tracé très pur. Sa
voussure est formée de cinq rangs de claveaux moulurés concen-
triques, encerclés dans un mince rinceau roman, à demi effacé par
le temps. Claveaux et rinceau retombent à droite et à gauche sur les
chapiteaux des six colonnettes qui les supportent. Des cinq rangs de
claveaux, trois sont ornés de zig-zags ou bâtons rompus, motif fort en
vogue dans l’ornementation romane. Le premier de ces trois rangs,
celui qui commence la voussure, a des zig-zags doubles, c’est-à-dire
s’entrecroisant. Un fronton triangulaire d’une extrême simplicité
surmonte le tout. De chaque côté de la porte sont deux petites
arcades de même style, dont les colonnettes portent, non pas sur le
sol, mais sur un mur plein, construit à hauteur d’appui. Ces arcades
ainsi que leur sculpture décorative, appartiennent à la restauration
soignée de M. Selmersheim. Une petite frise très étroite, courant
du nord au sud du portail, termine sa partie inférieure. Immédia-
tement au-dessus de cette frise sont les six fenêtres de la grande
salle qui forme le premier étage de la façade, étage unique d’ailleurs.
Ces fenêtres sont en plein cintre et leur ornementation romane est
fort simple. Les deux de la partie médiane du portail sont plus
hautes que les deux de la partie nord et que les deux de la partie
sud. A une certaine élévation au-dessus de ces fenêtres, une seconde
frise, formée de modillons, termine ce que l’on peut appeler le
grand carré du portail. En retrait et le dominant, on aperçoit le
pignon triangulaire de la nef, avec la rose qui est y inscrite, mais, par
suite du recul, le bas de la rose échappe au regard. Disons ici que
la grande salle est ouverte sur la nef par une haute et large baie en
arc brisé qui permet de voir l’intérieur de l’église. C’est juste au-
dessus de cette baie que se trouve le pignon de la nef avec sa rose.

Ainsi qu’il a été dit, le clocher proprement dit de. la façade,
c’est-à-dire son deuxieme étage, son troisième étage et sa flèche,
s’élèvent sur la partie sud du grand carré. Le deuxième étage pré-
sente, sur chacune de ses faces, deux baies en plein cintre, à mou-
lures toriques. Le troisième étage offre également sur ses faces
deux baies en plein cintre, à moulures toriques, mais subdivisées
chacune en deux autres petites baies, l’absence des contreforts, qui
s’arrêtent à la base de cet étage, ayant laissé un espace plus large
pour la construction des baies. Puis vient la flèche, en proportion
 
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