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GAZETTE DES BEAUX-ARTS
taines œuvres de, Bianchi. C’est donc de ces œuvres identifiées que
nous devons partir pour voir s’il y a lien de parenté entre elles et le
tableau du Louvre.
Les œuvres documentées sont :
1° Les tondi qui ornent I;» voûte-de la sacristie, dans.la cathé-
drale de Modène, qui datent de 1507 ;
2° U Annonciation du musée de Modène, restée inachevée à la
mort de Bianchi, en 1510, et terminée pararne autre main, celle d’un
certain Scaccieri, en 1512.
Malheureusement, il n’existe aucune reproduction des tondi;
mais M. Venturi, qui a fait sur le sujet des recherches spéciales,
reconnaît maintenant le tableau d’autpl de San Pietro, à Modène,
comme étant de la même main et peint vers la même date. Nous
donnons une reproduction de ce beau morceau et sommes entière-
ment d'accord pour y voir un chef-d’œuvre de,.Francesco Bianchi.
Un tableau d’autel, plus ancien et plus petit, qui se trouve à Berlin,
est également de la même main, ainsi que l’affirme avec raison le
catalogue de ce musée1.
Jusqu’ici tous les critiques sont d’accord. La difficulté surgit
quand on arrive à XAnnonciation inachevée. En admettant qu’elle
soit d’une date plus récente que lé tableau de San Pietro, personne
ne niera cependant qu’elle n’ait un aspect plus archaïque. Comment
expliquer cela? Plus nettement, à coup sûr, que celle de Bianchi, on
y distingue la main de Scaccieri, de ce Scaccieri dont les œuvres
nous sont inconnues, mais dont le style est suffisamment caractérisé
par la définition que l’on donne de son talent comme peintre d’écus
et boucliers. Dès lors, il s’ensuit que XAnnonciation ne peut pas être
regardée comme un étalon qui fasse foi pour une comparaison avec
le chef-d’œuvre du Louvre, et les dissemblances manifestes de style
qu’on relève entre les deux oeuvres ne peuvent donc pas être allé-
guées comme un argument capable de discréditer la tradition qui
attribue la dernière à Francesco Bianchi.
Si je prends le tableau de San Pietro, qui date de 1507, comme
exemple typique du style de Bianchi dans les dernières années de sa
vie, je n’éprouve aucune difficulté à supposer que le même artiste
ait peint le tableau du Louvre deux ans plus tard.
Jusqu’à ces dernières années, M. Venturi considérait ces deux tableaux
et celui du Louvre comme étant l’œuvre de Pellegrino Munari. Nous sommes
heureux qu’une étude plus approfondie de la question ait conduit le savant
critique à sa présente conclusion.
GAZETTE DES BEAUX-ARTS
taines œuvres de, Bianchi. C’est donc de ces œuvres identifiées que
nous devons partir pour voir s’il y a lien de parenté entre elles et le
tableau du Louvre.
Les œuvres documentées sont :
1° Les tondi qui ornent I;» voûte-de la sacristie, dans.la cathé-
drale de Modène, qui datent de 1507 ;
2° U Annonciation du musée de Modène, restée inachevée à la
mort de Bianchi, en 1510, et terminée pararne autre main, celle d’un
certain Scaccieri, en 1512.
Malheureusement, il n’existe aucune reproduction des tondi;
mais M. Venturi, qui a fait sur le sujet des recherches spéciales,
reconnaît maintenant le tableau d’autpl de San Pietro, à Modène,
comme étant de la même main et peint vers la même date. Nous
donnons une reproduction de ce beau morceau et sommes entière-
ment d'accord pour y voir un chef-d’œuvre de,.Francesco Bianchi.
Un tableau d’autel, plus ancien et plus petit, qui se trouve à Berlin,
est également de la même main, ainsi que l’affirme avec raison le
catalogue de ce musée1.
Jusqu’ici tous les critiques sont d’accord. La difficulté surgit
quand on arrive à XAnnonciation inachevée. En admettant qu’elle
soit d’une date plus récente que lé tableau de San Pietro, personne
ne niera cependant qu’elle n’ait un aspect plus archaïque. Comment
expliquer cela? Plus nettement, à coup sûr, que celle de Bianchi, on
y distingue la main de Scaccieri, de ce Scaccieri dont les œuvres
nous sont inconnues, mais dont le style est suffisamment caractérisé
par la définition que l’on donne de son talent comme peintre d’écus
et boucliers. Dès lors, il s’ensuit que XAnnonciation ne peut pas être
regardée comme un étalon qui fasse foi pour une comparaison avec
le chef-d’œuvre du Louvre, et les dissemblances manifestes de style
qu’on relève entre les deux oeuvres ne peuvent donc pas être allé-
guées comme un argument capable de discréditer la tradition qui
attribue la dernière à Francesco Bianchi.
Si je prends le tableau de San Pietro, qui date de 1507, comme
exemple typique du style de Bianchi dans les dernières années de sa
vie, je n’éprouve aucune difficulté à supposer que le même artiste
ait peint le tableau du Louvre deux ans plus tard.
Jusqu’à ces dernières années, M. Venturi considérait ces deux tableaux
et celui du Louvre comme étant l’œuvre de Pellegrino Munari. Nous sommes
heureux qu’une étude plus approfondie de la question ait conduit le savant
critique à sa présente conclusion.