Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (3. Pér. 25.1901)

LA GALERIE DE M. RODOLPHE KANN

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un pâle soleil caresse les briques disjointes ; avec ces modestes
éléments Je grand artiste a fait un chef-d’œuvre. C’est une fête pour
le regard, en même temps qu’une délectation pour l’esprit, que cette
harmonie des Ions olivâtres du buisson et des rouges amortis de la
brique, et une douce mélancolie s’exhale de ce coin de nature livré
à l’abandon.

A côté de ces fortes Impressions si délicatement ressenties, si

GII AU-M Ili P. E S G U S LES ARBRES, P Λ R JACOB VAN H fl S DA EU

(Collection Rodolphe Kann.)

poétiquement exprimées par Ruisdael, Hobbema, qu’on lui a parfois
opposé et avec lequel on l’a souvent confondu, risque, dans certaines
de ses œuvres, de paraître grêle, cerné et un peu sec. 11 insiste plus
qu'il ne faudrait sur les particularités de la forme et mêle à l'occa-
sion quelques âcretés à ses colorations déjà trop diaprées. Chez lui
aussi on retrouve parfois, avec des ordonnances presque pareilles,
les mêmes arbres, les mêmes chaumières, et son Village, chez
M. Kann, nous olire identiquement reproduit le groupe des grands
chênes qui occupe le centre du Moulin du Louvre. Mais dans ses