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GAZETTE DES BEAUX-ARTS
Espérons qu’on se montrera cette fois un peu plus ferme dans la
solution d’une question qui ne souffre aucun délai, et dans laquelle
les questions de personnes doivent tenir une bien petite place, en
face des intérêts supérieurs de l’art.
Hélas! pour faire place au mobilier français, on a dû supprimer
une bonne partie de la collection des dessins anciens, qui ne peut qu’à
grand’peine retrouver des locaux insuffisants dans les salles qu’à
son tour le département des objets d’art a vidées pour son installation.
Plus que personne, je déplore cette suppression momentanée et
partielle. Mais, en vérité, dans ce Louvre où les collections étouffent,
où tous nous nous retournons dans tous les sens pour trouver quelque
place vide insoupçonnée, il est un musée que sa nature n’indique
pas précisément pour être abrité dans l’ancien palais. J'ai nommé le
le musée de Marine et d’Etlmographie ; et décidément je vois qu’en
parlant des nouvelles salles j’en arrive à ne parler que de sujets
brûlants.
Môme à supposer qu’on ne puisse pas aménager dès maintenant
un local dans l’hôtel des Invalides, où il serait tout à fait bien
placé auprès du musée de l’Armée et du musée d’Artillerie, il est
des salles qui dépendent en fait du musée de Marine et qui pourraient
être dès maintenant très facilement utilisées pour les dessins. Une
grande salle est occupée uniquement pour l’exposition d’un musée
d’ethnographie d’une composition grotesque; et un musée de ce
genre ne prêtât-il pas au ridicule, qu’il serait encore inutile, puisque
le Trocadéro abrite un musée d’ethnographie ayant un caractère
scientifique. Enfin, on ne voit pas comment une telle collection peut
se rattacher au Louvre. Les salles suivantes renferment une collection
artistique de l'extrême Orient, dans laquelle il n’y a pas cin-
quante pièces utiles à conserver au Louvre; or, depuis plusieurs
années déjà, le musée possède une section spécialement consacrée
à l'art chinois et à l’art japonais. On ne voit pas dès lors pourquoi,
sous le même toit, seraient abritées deux collections d’art oriental
en deux locaux différents. Il serait nécessaire de retirer de ces salles
les quelques monuments passables qu’elles peuvent contenir et de
les envoyer à l’entresol, sous la Grande Galerie, où sont installés et
la collection Grandidier et le musée japonais. Quant au reste, on
l’expédierait soit au musée chinois, à Fontainebleau, soit dans les
musées de province. Ces locaux, en partie suffisants pour l’exposi-
tion de dessins, seraient d’autant plus heureusement employés dans
ce but que cette exposition viendrait se souder aux aménagements
GAZETTE DES BEAUX-ARTS
Espérons qu’on se montrera cette fois un peu plus ferme dans la
solution d’une question qui ne souffre aucun délai, et dans laquelle
les questions de personnes doivent tenir une bien petite place, en
face des intérêts supérieurs de l’art.
Hélas! pour faire place au mobilier français, on a dû supprimer
une bonne partie de la collection des dessins anciens, qui ne peut qu’à
grand’peine retrouver des locaux insuffisants dans les salles qu’à
son tour le département des objets d’art a vidées pour son installation.
Plus que personne, je déplore cette suppression momentanée et
partielle. Mais, en vérité, dans ce Louvre où les collections étouffent,
où tous nous nous retournons dans tous les sens pour trouver quelque
place vide insoupçonnée, il est un musée que sa nature n’indique
pas précisément pour être abrité dans l’ancien palais. J'ai nommé le
le musée de Marine et d’Etlmographie ; et décidément je vois qu’en
parlant des nouvelles salles j’en arrive à ne parler que de sujets
brûlants.
Môme à supposer qu’on ne puisse pas aménager dès maintenant
un local dans l’hôtel des Invalides, où il serait tout à fait bien
placé auprès du musée de l’Armée et du musée d’Artillerie, il est
des salles qui dépendent en fait du musée de Marine et qui pourraient
être dès maintenant très facilement utilisées pour les dessins. Une
grande salle est occupée uniquement pour l’exposition d’un musée
d’ethnographie d’une composition grotesque; et un musée de ce
genre ne prêtât-il pas au ridicule, qu’il serait encore inutile, puisque
le Trocadéro abrite un musée d’ethnographie ayant un caractère
scientifique. Enfin, on ne voit pas comment une telle collection peut
se rattacher au Louvre. Les salles suivantes renferment une collection
artistique de l'extrême Orient, dans laquelle il n’y a pas cin-
quante pièces utiles à conserver au Louvre; or, depuis plusieurs
années déjà, le musée possède une section spécialement consacrée
à l'art chinois et à l’art japonais. On ne voit pas dès lors pourquoi,
sous le même toit, seraient abritées deux collections d’art oriental
en deux locaux différents. Il serait nécessaire de retirer de ces salles
les quelques monuments passables qu’elles peuvent contenir et de
les envoyer à l’entresol, sous la Grande Galerie, où sont installés et
la collection Grandidier et le musée japonais. Quant au reste, on
l’expédierait soit au musée chinois, à Fontainebleau, soit dans les
musées de province. Ces locaux, en partie suffisants pour l’exposi-
tion de dessins, seraient d’autant plus heureusement employés dans
ce but que cette exposition viendrait se souder aux aménagements