DOI issue:
Nr. 6
DOI article:Tourneux, Maurice: Le premier salon du XXe siècle, 2
DOI Page / Citation link:https://doi.org/10.11588/diglit.24807#0502
LE PREMIER SALON DU XXe SIÈCLE 473
héros abandonnés sur le terrain du combat ou surpris dans une
embuscade.
L’Europe n’a plus revu, depuis 1870, de drames tels que ceux
dont j’écrivais tout à l’heure les noms, inconnus, ou peu s’en faut,
affirme-t-on, des générations qui arrivent à la vie; mais il est, à
l’autre bout du monde, un autre peuple qui se débat héroïquement
contre un envahisseur auquel, jusqu’à présent, il lient tête et dont
la résistance a coûté la vie à plus d’un de ces soldats aux tuniques
rouges que M. Harcourt nous montre dans une gare de Londres,
échangeant une suprême étreinte avec leurs parents et leurs fiancées.
Le passage en France du président Krüger n’a pas laissé indiffé-
rents M. Brispot et M. Delahaye; mais ni le Chant national (Ilet
Volkslied) du premier, chanté par un chœur enfantin dans les salons
de l’hôtel Scribe, ni la réception du vénérable chef des Boers par le
Conseil municipal de Paris, du second, ne dépassent les bornes de
l'honnête médiocrité presque traditionnelle en pareil cas. Combien
la femme enveloppée d’une robe aux couleurs nationales du
Transvaal, que Mm0 Demont-Brelon nous montre pleurant adossée
à un mur de pierres sèches, nous paraît plus touchante !
Même au foyer détruit la fiamme peut renaître,
dit le vers qui sert de titre à ce petit tableau ; et toute impuissante
qu’elle soitdevantla brutalité du crime accompli, il est bon, juste et
doux que celte parole de consolation et d’espérance, ce soit une
femme qui l’ait prononcée.
MAURICE TOÜRNEUX
(La suite prochainement.)
XXV.
3” PÉ RIODI.
60
héros abandonnés sur le terrain du combat ou surpris dans une
embuscade.
L’Europe n’a plus revu, depuis 1870, de drames tels que ceux
dont j’écrivais tout à l’heure les noms, inconnus, ou peu s’en faut,
affirme-t-on, des générations qui arrivent à la vie; mais il est, à
l’autre bout du monde, un autre peuple qui se débat héroïquement
contre un envahisseur auquel, jusqu’à présent, il lient tête et dont
la résistance a coûté la vie à plus d’un de ces soldats aux tuniques
rouges que M. Harcourt nous montre dans une gare de Londres,
échangeant une suprême étreinte avec leurs parents et leurs fiancées.
Le passage en France du président Krüger n’a pas laissé indiffé-
rents M. Brispot et M. Delahaye; mais ni le Chant national (Ilet
Volkslied) du premier, chanté par un chœur enfantin dans les salons
de l’hôtel Scribe, ni la réception du vénérable chef des Boers par le
Conseil municipal de Paris, du second, ne dépassent les bornes de
l'honnête médiocrité presque traditionnelle en pareil cas. Combien
la femme enveloppée d’une robe aux couleurs nationales du
Transvaal, que Mm0 Demont-Brelon nous montre pleurant adossée
à un mur de pierres sèches, nous paraît plus touchante !
Même au foyer détruit la fiamme peut renaître,
dit le vers qui sert de titre à ce petit tableau ; et toute impuissante
qu’elle soitdevantla brutalité du crime accompli, il est bon, juste et
doux que celte parole de consolation et d’espérance, ce soit une
femme qui l’ait prononcée.
MAURICE TOÜRNEUX
(La suite prochainement.)
XXV.
3” PÉ RIODI.
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