HUBERT VAN EYCK
473
de voir les documents qu’il avait imprimés, mais toujours sans succès.
Finalement, j’ai abandonné l’entreprise. La publication des rapports
de MM. Hymans et Fétis sur un mémoire de M. Victor van der
Haeghen ’, dans un récent volume des Bulletins de l’Académie royale
de Bruxelles, m’a décidé à reprendre la critique des documents rela-
tifs aux van Eyck et l’examen des tableaux attribués à ces maîtres.
Je livre aujourd’hui à la publicité le résultat de ces études, que je
soumets au jugement des hommes compétents, et j'ai la confiance
que si l’on n’admet pas toutes les conclusions auxquelles je suis
arrivé, ces conclusions elles-mêmes provoqueront de nouvelles
recherches. C’est de cette manière qu’on arrivera à éclaircir l’histoire.
Mes premiers doutes sur la date de 142), donnée comme celle
de l’admission des van Eyck à la maîtrise dans la gildc gantoise de
Saint-Luc, me vinrent en lisant un passage du testament de sire
Jean de Visch. seigneur d’Axel et de Capelle, daté de 1413; par ce
testament, il lègue à sa fille Marie, religieuse au couvent de Bour-
bourg, près Gravelines, dont elle fut plus tard abbesse, un tableau
de maître Hubert. J’ai ensuite remarqué certaines différences entre
les tableaux signés et datés par Jan van Eyck et d’autres qui lui
sont attribués. Je ne suis pas peintre et je ne connais pas les procé-
dés techniques des praticiens, mais j’ai quelques connaissances
archéologiques qui ont, selon moi, leur utilité quand on veut fixer
la date d’un tableau et rechercher son origine locale. On ne peut
pas nier l’importance des détails relatifs : 1° au costume ; 2° à l’ar-
chitecture ; 3° à la botanique, et 4° au blason. Je. vais citer quelques
exemples, tous tirés de tableaux attribués à Jan van Eyck. Ces
tableaux sont :
1° Le Saint François du musée de New-York1 2, ayant autrefois
appartenu à lord lleytesbury, et la réplique ou copie au musée de
Turin 3.
2° La Visite des trois Marie au Sépulcre, aujourd’hui dans la
galerie Cook, à Richmond.
3° Le Calvaire du musée de Berlin.
4° La Madone avec sainte Anne, sainte Barbe et le père Ilerman
Steenken, vicaire de la Chartreuse de Sainte-Anne ter Woestine, près
1. Mémoire sur des documents faux relatifs aux anciens peintres, sculpteurs et
graveurs flamands. Bruxelles, 1899.
2. Bois. II., 0ml33; 1., 0m151 (dimensions primitives) ; on y a ajouté des bords,
de sorte que le tableau a actuellement 213 millimètres de haut sur 107 de large.
3. N° 313. Bois. H., 0m28; 1., 0m33.
473
de voir les documents qu’il avait imprimés, mais toujours sans succès.
Finalement, j’ai abandonné l’entreprise. La publication des rapports
de MM. Hymans et Fétis sur un mémoire de M. Victor van der
Haeghen ’, dans un récent volume des Bulletins de l’Académie royale
de Bruxelles, m’a décidé à reprendre la critique des documents rela-
tifs aux van Eyck et l’examen des tableaux attribués à ces maîtres.
Je livre aujourd’hui à la publicité le résultat de ces études, que je
soumets au jugement des hommes compétents, et j'ai la confiance
que si l’on n’admet pas toutes les conclusions auxquelles je suis
arrivé, ces conclusions elles-mêmes provoqueront de nouvelles
recherches. C’est de cette manière qu’on arrivera à éclaircir l’histoire.
Mes premiers doutes sur la date de 142), donnée comme celle
de l’admission des van Eyck à la maîtrise dans la gildc gantoise de
Saint-Luc, me vinrent en lisant un passage du testament de sire
Jean de Visch. seigneur d’Axel et de Capelle, daté de 1413; par ce
testament, il lègue à sa fille Marie, religieuse au couvent de Bour-
bourg, près Gravelines, dont elle fut plus tard abbesse, un tableau
de maître Hubert. J’ai ensuite remarqué certaines différences entre
les tableaux signés et datés par Jan van Eyck et d’autres qui lui
sont attribués. Je ne suis pas peintre et je ne connais pas les procé-
dés techniques des praticiens, mais j’ai quelques connaissances
archéologiques qui ont, selon moi, leur utilité quand on veut fixer
la date d’un tableau et rechercher son origine locale. On ne peut
pas nier l’importance des détails relatifs : 1° au costume ; 2° à l’ar-
chitecture ; 3° à la botanique, et 4° au blason. Je. vais citer quelques
exemples, tous tirés de tableaux attribués à Jan van Eyck. Ces
tableaux sont :
1° Le Saint François du musée de New-York1 2, ayant autrefois
appartenu à lord lleytesbury, et la réplique ou copie au musée de
Turin 3.
2° La Visite des trois Marie au Sépulcre, aujourd’hui dans la
galerie Cook, à Richmond.
3° Le Calvaire du musée de Berlin.
4° La Madone avec sainte Anne, sainte Barbe et le père Ilerman
Steenken, vicaire de la Chartreuse de Sainte-Anne ter Woestine, près
1. Mémoire sur des documents faux relatifs aux anciens peintres, sculpteurs et
graveurs flamands. Bruxelles, 1899.
2. Bois. II., 0ml33; 1., 0m151 (dimensions primitives) ; on y a ajouté des bords,
de sorte que le tableau a actuellement 213 millimètres de haut sur 107 de large.
3. N° 313. Bois. H., 0m28; 1., 0m33.