Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (3. Pér. 25.1901)

LA GALERIE DE M. RODOLPHE KANN 505

I

tant quelque chose de sa grâce et de son piquant dans les deux
petits pendants que possède de lui la collection Kann, surtout dans
le meilleur des deux : Les Oies de Frère Philippe, où la simplicité et
la franchise de la facture témoignent de l’entrain et du plaisir que
l’artiste mit ce jour-là dans son travail. 11 y a plus d’eifort, plus de
manière et de mièvrerie chez Pater, mais bien de l’élégance encore
dans ses Nymphes au bain, un de ses sujets de prédilection, puisqu’il
lui fournissait l’occasion de multiplier ces nudités et ces attitudes

SCÈNE DANS U N P A R C, PAR HONORÉ FRAGONARD
^Collection Rodolphe Kami.)

provocantes sur lesquelles il insiste parfois avec plus de complai-
sance que de goût. Tout en traitant des données analogues, Boucher
se détache de cette phalange par une exécution toute différente,
sommaire et facile à l’excès, un peu lourde, un peu banale à la
longue à force de redites et de conventions. Les campagnes où il nous
mène n’ont rien à voir avec la bonne nature, ni ses pastoureaux
enrubannés avec nos paysans, et pourtant dans sa Vie pastorale,
une de ses œuvres les plus soignées et les plus réussies, il montre ici
un entrain de bon aloi et des harmonies de bleus clairs, de jaunes
pâles et de blancs donila délicatesse ne lui est pas habituelle. Quant
à Honoré Fragonard, sa Scène dans un parc le met presque au

XXV.

3" PÉRIODE.

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