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Greene, J. B.
Fouilles exécutées à Thèbes dans l'année 1855 — Paris, 1855

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https://doi.org/10.11588/diglit.6446#0018
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I0 CH U>ITRE III.

ses cinq noms royaux dans l'ordre ordinaire: i° son nom d'enseigne, a" celui qui suit les signes de la
double souveraineté, 3° sa devise comme Horus victorieux, 4° son cartouche prénom, qui est le même que
celui de Thcrutmès III, 5° son nom propre Pionchi.

Une princesse nommée Moutiritis y est désignée comme fille du roi ; nous pensons qu'elle avait pour
mère la reine Améniritis. Contrairement à la règle qui excluait les femmes des hautes fonctions sacerdo-
tales, la princesse porte dans ce monument le titre de prophétesse deMouth et d'Hathor, anomalie qui s'ex-
pliquerait par un droit que Moutiritis, étant par sa mère Améniritis du sang royal thébain, aurait tenu
des derniers rois de la dynastie des Sheshonk, lesquels réunissaient, comme on le sait, dans leur famille,
la dignité héréditaire de grand prêtre d'Ammon à l'autorité royale.

Moutiritis est représentée sur notre stèle auprès du roi son père; le monument a été dédié soit par le
roi lui-même, soit par quelque personne très-attachée à la princesse, si l'on en juge par les éloges qui lui
sont adressés. L'inscription, mutilée vers la fin, porte : La palme d'amour, la prophétesse d'Hathor, Mou-
tiritis, la palme chérie du roi Ra-Men-Cheper (prénom du roi), levivificateur, celle qui a la palme auprès
de tous les hommes, l'amour de toutes les femmes ; la jeune fille dont on ne voit pas la pareille; le noir de
ses cheveux est le noir de la nuit, etc. ; et le rédacteur continue à énumérer les charmes de la princesse.

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1^ -<s







11 n'est pas sans intérêt de rechercher quel rôle Pionchi, que nous voyons prendre tous les titres royaux
à Thèbes avant la reconnaissance de Psammétik, peut avoir joué dans les événements si nombreux et si
confus de cette époque. L'honneur du double cartouche, inusité pour les femmes, que présentent les légen-
des de la reine Améniritis, nous fait penser que les droits de Pionchi à la couronne lui venaient en très-
grande partie, sinon entièrement, de sa royale épouse. Après que Psammétik eut affermi son empire, nous
le voyons honorer la reine et rechercher vivement l'alliance de sa fille, tandis que le nom de Pionchi est
partout proscrit, que partout on martèle impitoyablement son cartouche et ses images. Une inscription
relevée à Napata, en Éthiopie, par Linant-Bey, et dont je dois la communication à l'obligeance de
M. Mariette, nous présente le cartouche d'un Pionchi accompagné d'un prénom royal différent de celui de
notre stèle. Le musée britannique possède un fragment de toile où l'on trouve encore la légende royale d'un
Pionchi tracée au pinceau. M. S. Birch a eu l'extrême obligeance de me communiquer ce monument. Rap-
prochant tous ces faits de la proscription dont furent frappés à Thèbes les cartouches de tous les rois éthio-
piens, il sera permis de supposer que Pionchi fut un prince de la famille de Tahraka, marié à l'héritière
des rois thébains, et qui s'enfuit en Ethiopie lorsque Psammétik eut été reconnu à Thèbes. Peut-être suc-
céda-t-il à Tahraka, qui avait, comme on le sait, fondé un nouveau royaume au mont Barkal (i), et
peut-être changea-t-il son cartouche prénom à l'occasion de son avènement. Peut-être aussi les deux car-
touches de Napata appartiennent-ils à un second Pionchi successeur du nôtre.

Peut-être faut-il voir dans Pionchi le chef et le conducteur des transfuges qui émigrèrent sous le règne
de Psammétik et que ce prince fit de vains efforts pour retenir, comme nous l'apprennent Hérodote et
Diodore. (Hér., livre II, c. 3o ; Diod., livre I, c. 67.)

Toujours est-il que le nom de Pionchi, et celui de son fils Kotahet, qu'il avait eu d'Améniritis, sont
martelés, et que ce jeune prince, qui aura sans doute partagé le sort de son père, ne semble pas avoir
laissé de descendance en Egypte. Les princesses issues de Pionchi, au contraire, jouèrent, comme héritières
des rois thébains, un rôle important sous la dynastie Saïte. Nous allons entrer dans quelques détails à
leur égard.

(1) Rosellini, Monwnenti slorici, texte, vol. II, pl. 8.
 
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