t RELATION D'VN VOTJGE
loin, ou pour borner leur course en cette grande
Ville, doivent cherther un embarquement com-
mode qui se fait pour l'ordinaire à Marseille , à
Livourne, à Venise, ou à quelquautre port de Mer,
à moins qu'ils ne veulent y aller par terre. Qiuls
ayent cependant le soin de porter autant d'argent,
ôc de lettres de change qu'il leur en sera necesTai-
re pour le voyage j sans cela il ne faut point s'em-
barquer. On doit se pourvoir dun bon capot,
d'un strapontin ou petit matelas, d'une couverture,
d'un tapis, d'une canevette de vin ôc d'eau dé vie
pour ceux qui l'aiment, avoir du biscuit, de la
viande fraische ôc salée, des fruits sees & frais, ôc
d'autres provisions de bouche j ou plutost, pour s'é-
pargner la peine de tout cet attirail embarassant,
on peut s'accommoder avec le Capitaine, ou quel-
qu autre ossicier du vaisïèau pour tous les frais de
sa dépense, ausfî-bien que pour le naulis ou pasïa-
ge. Le tout ne monte guère qu'à vingt-cinq ou
trente ecus tout au plus.
Le premier lieu où l'on pasTe nécessairement c'esr.
le détroit des Dardanelles. On y arrive par diver-
ses routes après avoir laisïe derrière sby à droite ôc
à gauche les Mes Cyclades ôc Sporades qui compo-
sent dans la Mer Egée ce que Ton appelle l'Archi-
pel. Je ne diray rien de toutes ces Isles quoi-que
j'en aye visité ôc dessigné la plus grande partie, parce
que mon desîein est de parler icy seulement de ce
qui regarde Constantinople, dont les Dardanelles
sont les bouches ou les portes. Le tems que l'on
employe à ce voyage se regie par le vent qui n'a
loin, ou pour borner leur course en cette grande
Ville, doivent cherther un embarquement com-
mode qui se fait pour l'ordinaire à Marseille , à
Livourne, à Venise, ou à quelquautre port de Mer,
à moins qu'ils ne veulent y aller par terre. Qiuls
ayent cependant le soin de porter autant d'argent,
ôc de lettres de change qu'il leur en sera necesTai-
re pour le voyage j sans cela il ne faut point s'em-
barquer. On doit se pourvoir dun bon capot,
d'un strapontin ou petit matelas, d'une couverture,
d'un tapis, d'une canevette de vin ôc d'eau dé vie
pour ceux qui l'aiment, avoir du biscuit, de la
viande fraische ôc salée, des fruits sees & frais, ôc
d'autres provisions de bouche j ou plutost, pour s'é-
pargner la peine de tout cet attirail embarassant,
on peut s'accommoder avec le Capitaine, ou quel-
qu autre ossicier du vaisïèau pour tous les frais de
sa dépense, ausfî-bien que pour le naulis ou pasïa-
ge. Le tout ne monte guère qu'à vingt-cinq ou
trente ecus tout au plus.
Le premier lieu où l'on pasTe nécessairement c'esr.
le détroit des Dardanelles. On y arrive par diver-
ses routes après avoir laisïe derrière sby à droite ôc
à gauche les Mes Cyclades ôc Sporades qui compo-
sent dans la Mer Egée ce que Ton appelle l'Archi-
pel. Je ne diray rien de toutes ces Isles quoi-que
j'en aye visité ôc dessigné la plus grande partie, parce
que mon desîein est de parler icy seulement de ce
qui regarde Constantinople, dont les Dardanelles
sont les bouches ou les portes. Le tems que l'on
employe à ce voyage se regie par le vent qui n'a