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https://doi.org/10.11588/diglit.18493#0082
_ 74 —
Voici, du reste, comment s'exprime à cet
égard Le Précurseur d'Anvers du temps:
Le peintre a choisi le moment où Jeanne d'Arc croit
voir lui apparaître St-Michel et les deux Saintes en qui
elle avait placé sa confiance. L'archange vient lui annon-
cer la douloureuse nouvelle que le lendemain elle sera
prise par les Anglais, que les tortures d'une instruction
cruelle l'attendent, que sa mission ici-bas est accomplie
et qu'elle doit mourir sur I'échafaud, après avoir sauvé
la France. En effet, le lendemain les Anglais furent repous-
sés, au moment où ils firent une sortie; Jeanne d'Arc,
suivant de trop près, fut enveloppée dans la mêlée et pri-
se. Elle fut brûlée à Rouen, comme sorcière, l'an de
grâce 1450.
Jusqu'ici, on avait encore reproduit la grande héroïne,
on avait encore jeté sur la toile ce caractère dramatique;
mais jamais, il faut le dire, on n'avait choisi un moment
plus heureux que celui de la dernière vision de la pucel-
le. Cette vision, c'est Jeanne d'Are tout entière, son
courage, son amour pour la patrie.Que lui fait la mort,
puisque les Anglais, partout écrasés, se retirent hon-
teux vers Calais? Que lui fait la mort, puisque la France
et son roi sont sauvés? C'est le comble de sa gloire, que
de tomber martyre de la sainte cause pour le triomphe
de laquelle Dieu l'avait appelée.
Le pinceau de M. Wappers a su rendre avec une gran-
de vérité les sentiments que Jeanne d'Arc devait éprou-
ver au moment où l'archange lui présage son martyre.
11 règne dans les traits de la jeune fille cette résignation,
cette satisfaction pieuse , ce désir ardent d'une autre vie
qui, sans appeler la mort, font attendre avec joie et
souffrir avec constance, jusqu'à ce qu'il plaise à Dieu
d'élever à lui le patient et de le placer parmi ses élus.
Quant à l'exécution, M. Wappers semble avoir cher-
ché les difficultés pour avoir le plaisir de les vaincre.
C'est ainsi que par un système de clair-obscur admira-
blement compris, il fait ressortir les figures lumineuses
et éclatantes sur un fond lumineux et éclatant, c'est
ainsi qu'il a su produire le plus heureux effet par le con-
traste qui règne entre le nuage, où sont placées les figu-
res, nuage vif et brillant, et les doux rayons de la lune
qui éclairent le champ qu'on aperçoit au fond; c'est
ainsi encore qu'il fait ressortir la pureté, la correction
et la délicatesse du dessin sous l'enveloppe charnelle
d'un coloris plein de vigueur, qualités que, jusqu'à ce
jour, on avait reproché au peintre de notre école de ne
pas savoir réunir. Joindre l'exactitude et la vigueur du
dessin à la finessse du coloris, voilà à quoi tendent les
efforts des grands peintres de notre époque.
Le caractère et le style grandiose des draperies sont
une preuve évidente que M. Wappers a su triompher des
difficultés que nous signalons.
Ajoutons que cette toile respire le caractère mystique
du sujet, que la chair semble palpiter, que les person-
nages sont groupés avec beaucoup d'art et beaucoup de
goût, et que pour ce qui regarde le fini, la vision de
Jeanne d'Arc surpasse le St. Antoine, dont le beau sou-
venir est encore présent à la mémoire de tous.
Voilà pour les Belges avec un Brias, un
De Bruycker, un Melser, un Moerenhout, un
Tschaggeny, un J. B. Van Eycken, un Pez,
un Pieterzen, un Verheyden et un Willems.
Des autres écoles le cabinet Engels possède
également des chefs-d'œuvre, entre autres La
veuve indienne, de Biard; un Paysage alpes-
tre de Burkel, un Paysage de Garl, une Ma-
rine, d'A. de la Croix, une étude de Durk,
une Vue de ville d'Eeckout, les Piemords du
brigand de F. Gonne, des Mendiants espagnols
par Jollivet, une Marine par J.B. Isabey, une
Jeune fille à sa fenêtre de Junker, un Hiver
de Koekkoek, un Paysage de Longuet, une
Prière du soir de Meyer von Bremen, un Pay-
sage, le soir, de Morgenstern, les Boudeurs
de Maurice Muller, une Marine de Moeren-
hout, un Paysage de Peters, une Procession
de Prauftl, des jeunes paysannes du même,
un Matelot fanfaron de Henry Bitter, deux
Natures mortes de Alp. Bobert, un Paysage
d'hiver de Schelfhout, un Médecin de Schmidt,
le fameux Don Quichotte parmi les bergers
de Schroedter, une Jeune fille de Vollz et un
Paysage de Zimmerman.
Toutes ces œuvres sont célèbres pour avoir
figuré à des expositions, ou pour être citées
dans des livres spéciaux, ou pour avoir été
popularisées par la gravure.
L'Album d'Engels contient 57 aquarelles j
et dessins de Achenbach, Calame, Gudin, I
J. Hubner, Isabey, Leutze, etc., ainsi que des
travaux de Mintrop, Schwanthaler, etc.
Parmi les gravures, en exemplaires rares et
uniques, nous remarquons le Sposalizio de
Lorighi, la Descente de croix de Claessens,
le Spasimo de Toschi, la Cène de Morghen
avant la virgule, plus quelques planches d'An-
derloni, Desnoyers, Earlom, Forster, Gode-
iïoy, Mercury et Bichomme.
Dans les ouvrages à gravures, la collection
précieuse de VArt-journal, un exemplaire
complet du Musée Filhol et une nombreuse
collection de gravures, autographes, pho-
tographies, albums, etc.
On le voit, la vente du cabinet Engels ou-
vrira dignement celte suite unique et extraor-
dinaire d'enchères qui vont amener à Cologne
l'élite des amateurs de presque toutes les par-
ties de l'Europe.
CABINET PHILIPPE ENGELS,
à Cologne.
VENTE PUBLIQUE
DE LA CELEBRE COLLECTION
DE TABLEAUX MODERNES
de PHILIPPE ENGELS, consistant en 56 œuvres de BIABD,
DE BLOCK, DE BBAEKELEEB, DELACHOIX, HUNIN, ISABEY, N. DE KEYSEB,
KOEKKOEK, LEYS, MEYEB VON BREMEN, SCHELFHOUT, SCHROEDTER,
VERBOECKIIOVEN, WILLEMS, WAPPERS, etc., etc., et de plusieurs beaux tableaux
anciens, tels que HUBERT VAN EYGK, CARLO DOLCI, etc., etc.
Il sera également vendu des estampes de la plus grande rareté, ainsi que des
Vases, Porcelaines de Chine, du Japon, Meubles Vénitiens, Bronzes, etc.
La vente aura lieu sous la Direction de M. IIEBERLE, (II. LEMPERTZ) à Cologne,
le 16 Mai, avant les ventes THIERMANN, RAMBOUX, WAHLEN, TUCKEBMAN, etc.
ŒUVRES DE FEU RAMBOUX I E^'P^ses sur l'arl chrétien en Italie de 1200 à 1000.
I CONSERVATEUR DU MUSÉE DE COLOGNE) j D'aprù des calques avec explications de l'éditeur. Cinq
Chez M. Heberle (H. Lempertz), ! parties divisées en 60 cahiers contenant ZOO planches avec
texte. Cologne 1854-58, in f»....... 280 fr.
Il n'existe qu'un très petit nombre d'exemplaires de
cette édition dont les planches ont été effacées.
Jérusalem. Souvenirs d'un voyage aux S,s Lieux.
1854. Cologne. 4 livr. avec 280 pl. teintées. De l'établis-
sement lithographique de J. G. Baum, à Cologne, gr.
in-4°.
Cet ouvrage qui contient toutes sortes de dessins et
de croquis n'est pas dans le commerce.
Les Maries. (Miroir consolant dans les adversités de
la vie.) Trente planches représentant la Vierge d'après
les tableaux des maîtres italiens du 14me au 16rac siècle,
de la collection privée de Ramboux. gr. in-f».
d'après Giotto d'Urbin — portr. du Dante d'après son j N'est pas dans le commerce. C'est le dernier ouvrage
monument en marbre. — Peintures de Giotto et 7 pl. i île Ramboux.
Codex Virgilianus, etc., etc., etc. ^siTmcoLTs, typ. ÏFj, bdou. '
Libraire Antiquaire, Budcngasse, à Cologne.
DOCUMENTS
SUR L'HISTOIRE ARTISTIQUE DU MOYEN-AGE,
Cologne, grand in-f"......75 francs.
Cette édition qui n'a pas été dans le commerce,
renferme 120 planches lithographiées avec teintes et re-
produisant les copies exactes de vieilles miniatures, ma-
nuscrits, tableaux, etc. avec un texte explicatif. Nous
citerons parmi ces planches : Extraits de vieux manus-
crits de la Bibliothèque de Trêves, 22 pl. — Couvertures
de livres byzantins — archives du Mont. Cassin 6 pl. —
archives du dôme de Pise, \ pl. — portrait du Dante
Voici, du reste, comment s'exprime à cet
égard Le Précurseur d'Anvers du temps:
Le peintre a choisi le moment où Jeanne d'Arc croit
voir lui apparaître St-Michel et les deux Saintes en qui
elle avait placé sa confiance. L'archange vient lui annon-
cer la douloureuse nouvelle que le lendemain elle sera
prise par les Anglais, que les tortures d'une instruction
cruelle l'attendent, que sa mission ici-bas est accomplie
et qu'elle doit mourir sur I'échafaud, après avoir sauvé
la France. En effet, le lendemain les Anglais furent repous-
sés, au moment où ils firent une sortie; Jeanne d'Arc,
suivant de trop près, fut enveloppée dans la mêlée et pri-
se. Elle fut brûlée à Rouen, comme sorcière, l'an de
grâce 1450.
Jusqu'ici, on avait encore reproduit la grande héroïne,
on avait encore jeté sur la toile ce caractère dramatique;
mais jamais, il faut le dire, on n'avait choisi un moment
plus heureux que celui de la dernière vision de la pucel-
le. Cette vision, c'est Jeanne d'Are tout entière, son
courage, son amour pour la patrie.Que lui fait la mort,
puisque les Anglais, partout écrasés, se retirent hon-
teux vers Calais? Que lui fait la mort, puisque la France
et son roi sont sauvés? C'est le comble de sa gloire, que
de tomber martyre de la sainte cause pour le triomphe
de laquelle Dieu l'avait appelée.
Le pinceau de M. Wappers a su rendre avec une gran-
de vérité les sentiments que Jeanne d'Arc devait éprou-
ver au moment où l'archange lui présage son martyre.
11 règne dans les traits de la jeune fille cette résignation,
cette satisfaction pieuse , ce désir ardent d'une autre vie
qui, sans appeler la mort, font attendre avec joie et
souffrir avec constance, jusqu'à ce qu'il plaise à Dieu
d'élever à lui le patient et de le placer parmi ses élus.
Quant à l'exécution, M. Wappers semble avoir cher-
ché les difficultés pour avoir le plaisir de les vaincre.
C'est ainsi que par un système de clair-obscur admira-
blement compris, il fait ressortir les figures lumineuses
et éclatantes sur un fond lumineux et éclatant, c'est
ainsi qu'il a su produire le plus heureux effet par le con-
traste qui règne entre le nuage, où sont placées les figu-
res, nuage vif et brillant, et les doux rayons de la lune
qui éclairent le champ qu'on aperçoit au fond; c'est
ainsi encore qu'il fait ressortir la pureté, la correction
et la délicatesse du dessin sous l'enveloppe charnelle
d'un coloris plein de vigueur, qualités que, jusqu'à ce
jour, on avait reproché au peintre de notre école de ne
pas savoir réunir. Joindre l'exactitude et la vigueur du
dessin à la finessse du coloris, voilà à quoi tendent les
efforts des grands peintres de notre époque.
Le caractère et le style grandiose des draperies sont
une preuve évidente que M. Wappers a su triompher des
difficultés que nous signalons.
Ajoutons que cette toile respire le caractère mystique
du sujet, que la chair semble palpiter, que les person-
nages sont groupés avec beaucoup d'art et beaucoup de
goût, et que pour ce qui regarde le fini, la vision de
Jeanne d'Arc surpasse le St. Antoine, dont le beau sou-
venir est encore présent à la mémoire de tous.
Voilà pour les Belges avec un Brias, un
De Bruycker, un Melser, un Moerenhout, un
Tschaggeny, un J. B. Van Eycken, un Pez,
un Pieterzen, un Verheyden et un Willems.
Des autres écoles le cabinet Engels possède
également des chefs-d'œuvre, entre autres La
veuve indienne, de Biard; un Paysage alpes-
tre de Burkel, un Paysage de Garl, une Ma-
rine, d'A. de la Croix, une étude de Durk,
une Vue de ville d'Eeckout, les Piemords du
brigand de F. Gonne, des Mendiants espagnols
par Jollivet, une Marine par J.B. Isabey, une
Jeune fille à sa fenêtre de Junker, un Hiver
de Koekkoek, un Paysage de Longuet, une
Prière du soir de Meyer von Bremen, un Pay-
sage, le soir, de Morgenstern, les Boudeurs
de Maurice Muller, une Marine de Moeren-
hout, un Paysage de Peters, une Procession
de Prauftl, des jeunes paysannes du même,
un Matelot fanfaron de Henry Bitter, deux
Natures mortes de Alp. Bobert, un Paysage
d'hiver de Schelfhout, un Médecin de Schmidt,
le fameux Don Quichotte parmi les bergers
de Schroedter, une Jeune fille de Vollz et un
Paysage de Zimmerman.
Toutes ces œuvres sont célèbres pour avoir
figuré à des expositions, ou pour être citées
dans des livres spéciaux, ou pour avoir été
popularisées par la gravure.
L'Album d'Engels contient 57 aquarelles j
et dessins de Achenbach, Calame, Gudin, I
J. Hubner, Isabey, Leutze, etc., ainsi que des
travaux de Mintrop, Schwanthaler, etc.
Parmi les gravures, en exemplaires rares et
uniques, nous remarquons le Sposalizio de
Lorighi, la Descente de croix de Claessens,
le Spasimo de Toschi, la Cène de Morghen
avant la virgule, plus quelques planches d'An-
derloni, Desnoyers, Earlom, Forster, Gode-
iïoy, Mercury et Bichomme.
Dans les ouvrages à gravures, la collection
précieuse de VArt-journal, un exemplaire
complet du Musée Filhol et une nombreuse
collection de gravures, autographes, pho-
tographies, albums, etc.
On le voit, la vente du cabinet Engels ou-
vrira dignement celte suite unique et extraor-
dinaire d'enchères qui vont amener à Cologne
l'élite des amateurs de presque toutes les par-
ties de l'Europe.
CABINET PHILIPPE ENGELS,
à Cologne.
VENTE PUBLIQUE
DE LA CELEBRE COLLECTION
DE TABLEAUX MODERNES
de PHILIPPE ENGELS, consistant en 56 œuvres de BIABD,
DE BLOCK, DE BBAEKELEEB, DELACHOIX, HUNIN, ISABEY, N. DE KEYSEB,
KOEKKOEK, LEYS, MEYEB VON BREMEN, SCHELFHOUT, SCHROEDTER,
VERBOECKIIOVEN, WILLEMS, WAPPERS, etc., etc., et de plusieurs beaux tableaux
anciens, tels que HUBERT VAN EYGK, CARLO DOLCI, etc., etc.
Il sera également vendu des estampes de la plus grande rareté, ainsi que des
Vases, Porcelaines de Chine, du Japon, Meubles Vénitiens, Bronzes, etc.
La vente aura lieu sous la Direction de M. IIEBERLE, (II. LEMPERTZ) à Cologne,
le 16 Mai, avant les ventes THIERMANN, RAMBOUX, WAHLEN, TUCKEBMAN, etc.
ŒUVRES DE FEU RAMBOUX I E^'P^ses sur l'arl chrétien en Italie de 1200 à 1000.
I CONSERVATEUR DU MUSÉE DE COLOGNE) j D'aprù des calques avec explications de l'éditeur. Cinq
Chez M. Heberle (H. Lempertz), ! parties divisées en 60 cahiers contenant ZOO planches avec
texte. Cologne 1854-58, in f»....... 280 fr.
Il n'existe qu'un très petit nombre d'exemplaires de
cette édition dont les planches ont été effacées.
Jérusalem. Souvenirs d'un voyage aux S,s Lieux.
1854. Cologne. 4 livr. avec 280 pl. teintées. De l'établis-
sement lithographique de J. G. Baum, à Cologne, gr.
in-4°.
Cet ouvrage qui contient toutes sortes de dessins et
de croquis n'est pas dans le commerce.
Les Maries. (Miroir consolant dans les adversités de
la vie.) Trente planches représentant la Vierge d'après
les tableaux des maîtres italiens du 14me au 16rac siècle,
de la collection privée de Ramboux. gr. in-f».
d'après Giotto d'Urbin — portr. du Dante d'après son j N'est pas dans le commerce. C'est le dernier ouvrage
monument en marbre. — Peintures de Giotto et 7 pl. i île Ramboux.
Codex Virgilianus, etc., etc., etc. ^siTmcoLTs, typ. ÏFj, bdou. '
Libraire Antiquaire, Budcngasse, à Cologne.
DOCUMENTS
SUR L'HISTOIRE ARTISTIQUE DU MOYEN-AGE,
Cologne, grand in-f"......75 francs.
Cette édition qui n'a pas été dans le commerce,
renferme 120 planches lithographiées avec teintes et re-
produisant les copies exactes de vieilles miniatures, ma-
nuscrits, tableaux, etc. avec un texte explicatif. Nous
citerons parmi ces planches : Extraits de vieux manus-
crits de la Bibliothèque de Trêves, 22 pl. — Couvertures
de livres byzantins — archives du Mont. Cassin 6 pl. —
archives du dôme de Pise, \ pl. — portrait du Dante