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JOURNAL DES BEAUX-ARTS

ET DE LA LITTÉRATURE
PEINTURE, SCULPTURE, GRAVURE, ARCHITECTURE, MUSIQUE, ARCHÉOLOGIE, BIBLIOGRAPHIE, BELLES-LETTRES, ETC.

PUBLIÉ SOUS LA DIRECTION DE M. AD. SIRET, MEMBRE DE l'aCADÉMIE ROYALE DE BELGIQUE.

Paraissant deux fois par mois.

N° i5. 12 Août 1867. Neuvième Année.

On s'abonne : à Anvers, chez Tessaro , éditeur;
à Bruxelles, chez Decq et Muquardt; à Gand, chez
Hoste ; à Liège, chez DESotnet Decq ; dans les autres vil-
les, chez tous les libraires. Pour l'Allemagne, la Russie
et l'Amérique : C. Muquardt. La France : Ve Renouard,
Paris. Pour la Hollande : Martinus Nïhoff, à La Haye.
Pour l'Angleterre et l'Irlande : chez Bauthès et Lowell ,

14 Grcat Marlborough Street, à Londres. — Prix d'a-
bonnement : pour toute la Belgique, (port compris). —
Par an , 8 fr. — Étranger (port compris). —Allemagne,
ôlhllOgr.—France, 11 f.—Hollande, S 11.—Angleterre
et Irlande, 8 s. 6 d. — Prix par numéro 40 c. — Récla-
mes : 50 c. la ligne. Pour les grandes annonces on traite
à forfait. — Annonces 50 c. la ligne. — Pour tout ce qui

regarde l'administration ou les annonces, s'adresser à
J. Edo.m, imprimeur à St. Nicolas, rue Notre -Dame,
N°55S, (Flandre-Orientale. Belgique) (affranchir). Les
lettres et paquets devront porter pour suscription, après
l'adresse principale : « Pour la direction du Journal des
Beaux-Arts. » — Il pourra être rendu compte des
ouvrages dont un exemplaire sera adressé à la rédaction.

M. C. Muquardt est le seul éditeur et représentant du Journal des Beaux-Arts pour l'Allemagne, la Russie et l'Amérique.

Pour tout ce qui concerne la rédaction de la partie française, s'adresser à M. J. J. Guiffrey, rue d'HautevilIe, N° I, à Paris.

SOMMAIRE : Belgique. Exposition universelle. Les
photographes belges.—Rapport de M. Alvin. — France.
Questions ecclésiologiques. — Allemagne. Corr. part : Co-
logne. — Chronique générale.— Nécrologie. — Annonces.

BELGIQUE.

Exposition universelle.

Les photographes belges.

M. Fierlants et C'e. Tout le monde connaît
les magnifiques reproductions photographi-
ques de M. Fierlants d'après nos chefs-d'œu-
vre des XVe et XVI0 siècles. Elles occupent à
l'exposition universelle une vitrine entière
sur la grande voie ; c'est une place d'honneur
quela commission impériale a voulu leurdon-
ner, et c'est justice. La Châsse de Sle Ursule,
faite d'après l'original et dans des conditions
qui ne pourront plus jamais être réalisées,
peut être considérée comme le joyau de la
science photographique. Les quatorze dessins
de ce chef-d'œuvre on tété reproduits en gran-
deur naturelleet en moindres dimensions, avec
un éclat et une netteté qui en ont bientôt fait
un des succès les plus féconds et les plus po-
pulaires du temps. Le catalogue publié parla
maison, donne à connaître le détail de ces re-
productions avec leurs dimensions et leurs
prix; j'ai même vue exécutée une idée char-
mante qui consiste à faire construire en me-
nuiserie une copie exacte de la châsse de Sle
Ursule et d'appliquer da ns les panneaux
les sujets photographiés. Rien de plus artis-
tique que ce meuble dans lequel revit le sou-
venir de l'illustre Memlinc', devenu peut-
être un peu moins intéressant depuis que M.

Weale a découvert qu'au lieu d'être un soldat
malade et dénué de ressources, le peintre
était un bon bourgeois avec pignon sur rue,
et, de plus, créancier delà ville de Bruges.

Après la châsse de Ste Ursule, il faut signa-
ler les non moins admirables reproductions
du tableau de Quentin Metsys, de Louvain,
ce chef-d'œuvre du vieil art flamand et estimé
par quelques-uns au-dessus des Memlinc et
des Van Eyck les plus famés. Il est de fait
que cette Descendance de S"1 Anne offre, dans
les têtes d'homme surtout, de splendides beau-
tés qu'on ne retrouve dans aucune école et
chez aucun grand maître de cette époque. Je
n'en veux pour preuve que les photographies
de Fierlants qui a reproduit quelques-unes
de ces têtes en grandeur plus que naturelle
pour mieux permettre de saisir le caractère
profond et expressif du talent de Quentin
Metsys. C'est depuis lors seulement, que ce
caractère a été mieux saisi et que le nom de
Quentin Metsys a acquis une valeur nouvelle.
Voilà comment des révélations soudaines ont
été dues à l'objectif qui recèle encore bien
d'autres mystères dans son foyer, surtout
quand il est dirigé par d'intelligentes mains.

Après ces gothiques, mentionnons le Bap-
tême du Christ, Agnès Sorel, le Martyre, de
St.Erasme, les têtes du Christ et de la Vierge,
le portrait du Duc de Bourgogne, tous types
connus et désormais popularisés jusques aux
coins les plus modestes du monde artistique,
sans compter qu'ils sont désormais préservés
d'une disparition absolue en tant que compo-
sition, pensée, expression et dessin.

Après les temps anciens où l'art est expri-
mé, en général, dans une technique serrée,
vient l'art flamand du XVIIe siècle, art abon-

dant et presque pléthorique, où Rubens éclate-
comme la foudre et auquel il imprime une se-
cousse qui vibre encore. Fierlants a reproduit
quelques-uns de ces Rubens, mais ce ne sont
pas encore les plus beaux. Jusqu'ici des dif-
ficultés matérielles dépendant des propriétai-
res des œuvres ne lui ont pas permis de faire,
pour ce colosse de la peinture, ce qu'il a fait
pour les vieux maîtres. Espérons qu'en face
des résultats déjà obtenus, les méfiances et
les scrupules exagérés viendront à disparaître.

Van Dyck compte un bon nombre de repro-
ductions dans l'œuvre de Fierlants : la Dame
au gant est une des plus délicieuses, puis le
Christ de la collection Suermondt; et aussi
Bol, de Keyser, De Vos et bien d'autres dont
les noms nous échappent.

Derrière la vitrine d'honneur s'étalent cinq
photographies de taille presque démesurée et
s'allongeant commedesbas-reliefs mystérieux
dont le sens échappe à la foule. Le principal
sujet représente une rue le long d'un canal ge-
lé. Des couples de différents âges et mus pat-
divers sentiments, s'avancent vers la gauche.
Ils sont vêtus à la mode du XVe siècle. Leurs
types faciaux et leurs costumes rappellent la
Germanie et la Flandre. Le sujet d'ensuite re-
présente un groupe de personnes de la même
époque, mais au très que celles du premier sujet,
attendant à la porte d'un Steen et s'appuyant
à une balustrade de bois; à droite un homme
sonne de la trompe. Les trois sujets moins
grands représentent : le premier une dame
près d'une table préparée pour un festin ; le
second un homme, une femme et un garçon
de douze à quinze ans en face d'une porte
dont le cavalier agite le marteau (pour par-
ler plus exactement il faudrait dire: agite la
 
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