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sonnette, mais les sonnettes de porte exis-
taient-elles au quinzième siècle?). Le troisiè-
me figure une réception : un couple d'un
certain âge souhaite la bienvenue à une fa-
mille composée de sept personnes.

Ces cinq frises reproduisent les peintures
murales exécutées par Leys dans sa salle à
manger à Anvers ; Fauteur s'y est représenté
lui-même avec sa famille dans le sujet : La ré-
ception. Il est tourné de trois-quarts vers le
public et se trouve contre le bord du cadre
à gauche.

Ces photographies ont le précieux mérite de
reproduire le caractère étrange de ces peintu-
res où la griffe du lion se manifeste; elles ont,
comme celles-ci, un aspect général de rêve-
rie mélancolique qui touche à une profonde
tristesse. Rien dans les actes que posent ces
personnages ne soulève une idée qui doive
aboutir à une conclusion plus ou moins désa-
gréable ou néfaste ; c'est, au contraire, une
visite qui doit finir par un repas. Dès lors
n'est-ce pas heurter la logique que de repré-
senter des types d'une adorable finesse et
d'une profondeur incontestable de pensée,
mais d'un aspect triste et soutirant qui fait
songer au psalmiste et qui est démenti si ou-
vertement par le but accusé.

Quoi qu'il en soit de cette erreur d'autant
plus capitale qu'elle seralacaractéristique in-
délébile de la troisième manière de Leys, les
reproductions de Fierlants, comme je l'ai dit,
ont un grand cachet, et, abstraction faite delà
merveilleuse palette du maître, Leys n'a ja-
mais été mieux senti.

J'ai déjà parlé du musée Wiertz dans des
termes qui me dispensent d'y revenir ici;
je renvoie les lecteurs au n° 10 de ce journal
et je quitterai les compartiments où M. Fier-
lants fait tant d'honneur à la Belgique en ex-
primant l'espoir qu'il n'en restera pas là dans
sa course utile et féconde. Voilà quinze ans
que nous lui devons d'inestimables travaux
qui ont fait éclore, dans le monde de la criti-
que et de l'histoire artistique, des idées qui
ont éclairé les esprits et élargi les horizons
bornes de notre passé. Ce qu'il a déjà fait
l'oblige à persévérer, et il est d'autant plus
certain qu'il le fera que c'est chez lui affaire
d'entraînement et d'amour-propre. Mal venus
seraient les photographes-artistes comme M.
Fierlants qui attendraient du public ordinaire
des satisfactions matérielles données à leurs
durs labeurs.

Joostens (FI.) Ce que le contingent de ce
photographe-amateur distingué présente de
plus important, sont des agrandissements d'a-
près des modèles formant sujets de tableaux,
tels que Jeune fille se mirant dans une glace,
Jeune fille au bord de l'eau , Mendiants, etc.
Sans parler de l'aspect général de ces planches,

aspect riant, gracieux et d'un flou très natu-
rel, il faut mentionner ici qu'elles n'ont reçu
aucune retouche, ce qui est toujours la grosse
véritable question de la photographie. Je fé-
licite grandement M. Joostens des résultats
auxquels il est arrivé; les amateurs pho-
tographes sont à même de réaliser de sérieux
progrès dans cette science-art déjà si utile et
encore si inconnue dans sa puissance réelle;
ils ont un idéal, un amour-propre et parfois
une rage qui les pousse en avant sans avoir à
s'arrêter devant d'autres préoccupations. Si à
cet entraînement vient se joindre un peu
de science, la bataille est gagnée; ce n'est
plus qu'une affaire de temps. C'est ainsi que
M. Joostens, parmi procédé que j'ignore, est
parvenu à donner aux nuages de ses belles
vues les nuances qui leur sont naturelles. Il
emploie de même un système tout nouveau
pour ses chromophotographies. Un autre jour
je m'occuperai spécialement de ces dernières.

J'aurais voulu parler des produits de MM.
Daveluy et Hanssens, mais j'avoue qu'ils m'ont
échappé. Il y aura donc lieu d'y revenir à l'oc-
casion dans le Journal des Beaux-Arts, qui ne
marchande ni ses efforts, ni ses soins pour
relever tout ce qui touche à la force et à la
grandeur nationales , mais qui n'est pas tou-
jours efficacement aidé par les plus intéressés.

Ad. S.

LITTÉRATURE.

Choix d'une Cantule française pour le concours de com-
position musicale de 1867.

Rapport de M. Aivin à l'académie royale.

Le jury que vous avez désigné pour faire choix d'une
Cantate en langue française, en vue du concours de com-
position musicale de 1867, a reçu, des mains de M. le ,
secrétaire perpétuel, cinquante-six poèmes qui ont d'à- |
bord été examinés, à domicile, par chacun des jurés.
Deux réunions ont ensuite eu lieu. Dans la première (le
14 mai), à laquelle assistaient MM. Alvin, Daussoigne-
Méhul, Ed. Fétis et Adolphe Siret, nous nous sommes
communiqué nos observations et nous avons procédé par-
voie d'élimination. Six pièces ont été réservées pour une
discussion ultérieure à laquelle M. Fr.Fétis pourrait as-
sister. Vous savez que notre respectable confrère était |
retenu alors à Paris.

La seconde réunion a eu lieu le mercredi 22 Mai. M. i
Fr. Fétis y assistait; M. Ad. Siret était absent; la con-
vocation ne lui était point parvenue en temps utile.

Les six pièces qui avaient été mises en réserve à la
séance du 14 furent lues de nouveau. -

Voici les titres de ces poèmes :

N° 4 (1). Le Magicien.

10.- La Fiancée mourante.

21. Judith , avec la devise : Voici Ion heure.

26. Charles Quinl.

29. Jeanne Dure.

56. Les Étoiles.

Deux membres, MM. Fétis, père et fils, étaient d'ac-
cord pour donner la préférence au n" 29, Jeanne Darc,
s}. Daussoigne-Méhul, qui avait préféré une autre pièce,

se rallia à l'avis de ses deux collègues. J'aurais peut-être
dû m'abstenir; car le poëme choisi était loin de me satis-
faire, et je pouvais parfaitement me regarder comme
incompétent en fait de musique. Je me suis rangé pure-
ment et simplement à l'opinion de la majorité, beaucoup
plus éclairée que moi en celte matière spéciale.

J'aurais voulu pouvoir décliner la tache de vous rendre
compte des travaux du jury, et, si j'ai cédé au désir ex-
primé par mes confrères, c'est surtout afin de saisir cette
dernière occasion de dire ma pensée sur ces concours.

Étranger à la culture del'art musical, je ne me crois
point à ma place dans un jury chargé de choisir un
poème à mettre en musique, et je ne vois pas que je
puisse ajouter à l'expérience de mes collègues un ap-
point utile. Mon goût particulier ne peut, le plus souvent,
que contrarier le leur.

Lorsque mes collègues me disent : « Telle pièce doit
être écartée, » il faut que je m'incline ; force m'est aussi
d'approuver lorsqu'ils disent : « Telle cantate offrira des
ressources au compositeur. » 11 ne m'est point permis
d'appliquer au jugement les règles particulières de la
composition littéraire et de la poésie, lit pourtant, mes
honorables collègues n'en persistent pas moins à m'en-
gager à me charger de vous présenter le rapport, c'est-
à-dire de vous exposer comme quoi nous avons choisi
un poeme qui n'est peut-être pas le meilleur de ceux
qu'on nous a remis : « Expliquez, en vue du public sur-
tout, me dit-on, les raisons de noire choix. Faites bien
comprendre qu'il ne s'agit point ici d'un concours de
poésie proprement dite. Ayez soin qu'on ne se méprenne
point sur ]a signification de notre jugement; que l'on n'en
infère point surtout que les poètes belges sont incapables
de produire rien de meilleur que ce que nous avons
choisi. » — Fort bien, je suis très-complaisant par na-
ture, et j'essayerai de vous satisfaire; mais au début de
la besogne, je suis arrêté tout court. Lorsqu'il m'arrive-
ra de désigner une pièce comme excellente, faudra-t-il
que j'explique pourquoi elle n'a point été préférée ?
L'explication serait toujours la même : « Ce morceau n'a
pas paru convenir au musicien, il n'offre pas assez de
ressources, d'effets, d'oppositions, etc., etc. » Je n'ac-
cepterai que la seule part de la tâche que j'espère pou-
voir convenablement remplir, j'exprimerai mon opinion,
individuelle bien entendu, au seul point de vue litté-
raire, et je m'abstiendrai de ranger les poèmes dans un
ordre qui puisse paraître assignera l'un d'eux unesupé-
rioté absolue sur les autres; en un mot, je m'efforcerai
de ne point paraître chercher à réformer le jugement du
jury. Les pièces que je citerai viendront à leur tour sui-
vant le numéro qui leur a été désigné.

N° 1. Le soir. Morceau écrit avec élégance; un peu
court. En voici doux couplets :

Dites-moi, compagnes chéries,
Ces vagues désirs, cet émoi
Et ces étranges rêveries
Vous oppressent-ils comme moi ?

Dites-moi, brises embaumées,
Lune blanche, oiseaux amoureux,
Flots murmurants, fleurs parfumées,
Pourquoi j'ai des pleurs dans les yeux ?

Celui qui a fait ces vers sait écrire.

No 2. Le chapeau de Fortunalus. C'est une jolie scène
d'opéra-comique, écrite avec verve et esprit, par un
homme qui sait manier la langue de la poésie badine.

N» 4. Le Magicien. Pendant une nuit de sabbat, un
magicien invoque les esprits infernaux qui lui répondent
en chœur. 11 s'apprête à pénétrer les mystères de a
destinée, quand apparaît unegeunc fille, au front plein
d'innocence, qui lui ouvre son àme candide et aimante.
Ses accents nobles et touchants luttent avec le chœur

(î) Je suis l'ordre des numéros de la liste insérée au
n° o du tome XXIII du Bulletin de l'Académie.
 
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