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— 93 —

climat de la Russie rendu sous différents as-
pects et non sans talent.

D'autres artistes, peintres de scènes fami-
lières, font honneur à 1 école Russe. M. Péroff
par le sentiment, l'observation, et le naturel
se place au premier rang. Les synagogues de

le second tableau de M. Tidemand. Autour de
lui se rangent un certain nombres d'élèves
et d'imitateurs; plusieurs artistes suédois s'ef-
forcent de rivaliser avec leur maître; voici
MM. Wallander, Jernberg et Nordenberg qui,
sans sortir de leur pays, trouvent matière à de

M. Rizzoni et ses petits sujets italiens, com- | charmantes scènes expressives et intéressan-

me ceux de M. Reimers, renferment des qua
lités de finesse et de couleur. Nous avons
encore remarqué, avec un bon portrait de M.
Simmler, la scène de foire de Nipiy-JSovgorod
par M. Popoff, les batailles de M. Kolzcbue,
les petits cadres de M. Clodt II et enfin le ta-
bleau de feu Flavitsky, la mort légendaire de
la princesse Tarakanoff qui attire la foule par
l'étrangetéd'un sujet très dramatique. La Rus-
sie nous a même envoyé cinq toiles d'un pein-
tre de marines, M. Rogoliouboff. Ce ne sont
pas des chefs-d'œuvre; mais si on observe
que tous les artistes que nous avons cités plus
haut tiendraient un rang honorable clans n'im-
porte quelle école et que plusieurs d'entre
eux se signalent par des qualités personnel-
les très marquées, on accordera une certaine
estime aux artistes nationaux de la Russie et
on ne sera pas étonné de voir peut-être un
jour un maître sortir de cette école encore
au berceau.

. La Suède et la Norvège ne forment qu'un
seul et même pays au pointdevuede l'art com me
au point de vue politique. Le catalogue, dans sa
rage de divisions multipliées, les sépare; il a
tort à tous égards. Leurs artistes s'inspirent
aux mêmes sources et offrent, par l'exécution
comme par le choix des sujets, la plus grande
analogie. Un certain nombre de paysagistes,
quelques peintres de marines, et beaucoup
d'interprètes des scènes familières de la vie
nationale, dans des intérieurs étranges, avec
des costume pittoresques, tels sont les prin-
cipales directions de celte école septentriona-
le. Elle ne manque pas d'ailleurs de vitalité.
Le souverain donne par ses exemples autant
que par ses encouragements, une impulsion
féconde à l'art patriotique. Sa Majesté Char-
les XV, roi de Suède et de Norvège, a même
exposé plusieurs paysages dont l'un appar-
tient à l'Empereur des Français. Nous cite-
rons parmi les paysagistes, MM. fierg, Wahl-
berg , Hanseu et Gude. Ce dernier artiste,
connu certainement de nos lecteurs, peint
aussi des marines remarquables; M. Rennet-
ter, en ce genre, peut seul lui disputer la palme.

Toutefois c'est surtout parmi les scènes de
genre que se distingue l'art suédois et nor-
végien. Un artiste de premier ordre, M. Tide-
mand, reçut en 18oo déjà la consécration de
la renommée qu'il s>est acquise parmi ies
nations du nord. Le Combat singulier de Van-
cien temps est assurément le meilleur envoi
de l'école; nous n'avons pu parvenir à trouver

les. Les scènes laponnes de M. Hoeckert ont
aussi leurs qualités. M. Fagerlin est peut-être
cependant le plus redoutable rival que puisse
craindre la réputation de M. Tidemand. La
finesse des intentions, la grâce des types hol-
landais, choisis par M. Fagerlin, une certaine
harmonie de couleur, douce et claire, enfin
les principales qualités qu'on peut demander
à un peintre de genre sont ici réunies pour
former un ensemble très séduisant. Citons en-
core la Salle d'attente de M. Deunker, le Trio
musical de M"0 Bocrjcsson, les étranges et
très originales batailles dans le désert de

soutiennent ici leur réputation , M. Gisbert
surtout par quatre tableaux encore incomplets
peut-être, mais assurément pleins de qualités,
un bon nombre d'artistes espagnols joignent
à des dons naturels, beaucoup de travail et de
sérieux efforts. Isabelle la Catholique dictant
son testament, de M. Rosalcs, est une peinture
large, habile, bien qu'un peu lourde. Nous
ne manquons pas de noms à citer. En pre-
mière ligne nous mettrons le Sermon à la Cha-
pelle Sixtine, de M. Palmaroli; c'est toujours
le même sujet traité par M. Ingres et par tant
d'autres; mais agrandi, compliqué d'un plus
grand nombre de personnages. Assurément
M. Palmaroli s'est fort bien tiré des difficultés
de son entreprise et il soutiendrait la compa-
raison avec n'importe qui, non pas peut-être
sans quelque désavantage , mais sans trop
d'infériorité. Les trois tableaux de genre de
M.Léon y Escesura ont de la distinction et de

M. Ankarkrona, les plaisirs champêtres de M. | la finesse; certaine petite fille avec sa chèvre,

Malstrom et les arrogants d'un peintre d'ani-
maux , M. Dahl.

L'école Danoise semble auprès des Suédois
et des Norvégiens, bien pâle et bien stérile.
Quelques tableaux passables, des études as-
sez estimables de MM. Jacobsen, Jérichau,
Kjeldrup, Olrik et Socrensen, sont les seules
œuvres que nous puissions citer. M. Bissen
cherche à faire revivre l'art qui a illustré
Thorwaldsen ; il lutte en vain contre la déca-
dence et l'indifférence de ses compatriotes. Le
nom le plus populaire parmi les artistes du
Danemark est celui de M. Froelich. Tout le
monde connaît ses ravissantes illustrations;
elle l'ont rendu célèbre mieux que l'eussent
fait des œuvres bien plus prétentieuses. Le
Danemark possède un autre graveur de talent,
M. Ballin.

Quatre portraits, voilà tout ce que la Grèce
a pu produire pour l'exposition universelle.
Encore ce sont de ces portraits modestes,
timides, qui n'aiment pas qu'on parle d'eux.

Si la prospérité des beaux-arts 'était tou-
jours en rapport direct avec l'état de la civi-
lisation , nulle école en Europe ne devrait
être inférieure à l'école Espagnole. Le Portu-
gal, au contraire, porterait dans un épanou-
issement artistique les fruits de sa régénéra-
tion intellectuelle et politique. Et voilà que
pour déjouer tous les systèmes, c'est le Por-
tugal qui semble tombé aussi bas que possible
et n'a presque pas un artiste chez qui on
puisse découvrir quelque mérite, tandis que
l'Espagne, se souvenant de ses glorieuses
traditions, s'efforce de prouver qu'elle n'a pas
trop dégénéré depuis le XVIIe siècle. Je ne
sais même si l'ensemble de la salle espagnole
ne satisfait pas plus que l'exposition italienne.
Sans parler de M. Gisbert et de M. Ruiperez,
déjà connus par les Salons de Paris et qui

non mentionnée au catalogue, portant le nom
de M. Agraso, se fait remarquer par la viva-
cité de la couleur, la fermeté de la touche et
la vérité de l'effet. Mais passons rapidement
en donnant au moins une mention aux deux
Chejs de M. Casado del Alisal, une grande
scène historique sur laquelle le catalogue de-
vrait bien nous donner quelques explications;
à une excellente esquisse de M. Domingo y
Marques, à la scène tirée de Daphnis etChloé,
par M. Hiraldez Acosta, à deux bonnes toiles
de M. Gonzalvo : un intérieur d'église et une
grande salle de palais, réunissant les mem-
bres d'un tribunal souverain; au Tasse se
retirant au couvent de San-Onofrio par M. Mau-
reta, à la mort de Thurruca de M. Sans, enfin
à l'exposition du corps de Bealrix Cenci par M.
Vallès. Par cette énumération, toute aride
qu'elle est, vous voyez que l'Espagne a con-
servé la préoccupation des scènes historiques.
Plusieurs de celles que nous avons citées ré-
vèlent un talent remarquable; quelques ar-
tistes même se risquent aux proportions de la
grandeur naturelle, et assurément, si la plus
haute médaille accordée à l'Ecole, est échue
à M. Rosales, le jury a dû regretter de ne
pouvoir mettre sur la même ligne d'autres
artistes du même pays.

J. J. Guffrey.

(La suite prochainement).

Une œuvre d'orfèvrerie.

Une correspondance française adressée au
journal la Patrie, parle dans les termes sui-
vants d'une œuvre d'un de nos compatriotes :

Paris.

« On remarque beaucoup à l'exposition une
œuvre d'orfèvrerie due à un des vôtres. Cette
œuvre est un vase ; l'auteur en est M. Bourdon-
 
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