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— 188 —

M. Labarre, M. Potvin ou quelque autre de
ses amis, eussent bien certainement été écou-
tés avec intérêt en cette circonstance. Nous
avons remarqué quelques lacunes dans l'œu-
vre photographiée de Wiertz. IL "y manque le
Grand de la terre, la Liseuse de romans, le
Soufflet d'une dame belge, Napoléon aux enfers,
les Sensations d'une tête coupée, etc. C'est, nous
dit-on, d'après le désir exprès du gouverne-
ment que ces œuvres n'ont point été repro-
duites. On lésa jugées dignes, cependant,
d'être exposées, et, dès lors, leur omission de
l'œuvre photographiée nous semble assez dif-
ficile à justifier.

Le gouvernement vient de faire l'acquisi-
tion de la belle copie que M. Louis Dubois
a faite des Syndics de Rembrandt et dont nous
nous sommes récemment occupé. Indépen-
damment de cet achat, la Direction des Beaux-
Arts a commandé à M. Dubois une grande
copie de la Bonde de nuit. Nous félicitons à
la fois le gouvernement et M. Dubois en cette
circonstance. Le talent de l'artiste, nous l'a-
vons dit déjà, s'adapte parfaitement aux re-
productions du vigoureux maître hollandais
et le choix du copiste pour l'œuvre à repro-
duire, nous semble très-heureux. Voilà donc
une voie nouvelle qui s'offre devant nos jeu-
nes artistes; ceux-ci ne seront point fâchés, en
bien des circonstances, de pouvoir utiliser un
séjour à l'étranger par la copie de quelque
œuvre de maître pour Sa galerie de l'Etat. Le
tout sera de bien choisir et de trouver tou-
jours, comme disent les Anglais,Theright man
in the right place. La ville de Bruxelles a, dit-
on, trouvé celui-là dans la personne de M. Fer-
dinand Pauwels, qui sera, selon toutes les
probabilités, chargé de la décoration de la
salle gothique de l'hôtel-de-ville. La régence
veut rendre cette salle imposantedigne du bel
édifice communal de la capitale. Des travaux
grandioses s'exécutent en ce moment, et nous
avons appris que les boiseries de la salle
gothique coûteront, à elles seules, plusieurs
centaines de mille francs.

Le musée a fait encore de nouvelles et in-
téressantes acquisitions. Un Hondekoeter de
bonne qualité, puis un Jean Weeninx et un
Wynants, de première qualité. En attendant
que l'arrangement de la galerie permette de
donnerà ces œuvres une place définitive, elles
sont exposées, en compagnie du nouveau Te-
niers, dans un salon à part. Nous aurons l'oc-
casion de revenir sur ces œuvres, dont le
manque d'espace nous force à renvoyer à
plus tard l'analyse.

Dans un récent article sur la bibliothèque
artistique du musée de l'Industrie, nous
avons blâmé la direction de cet établisse-
ment de n'ouvrir sa bibliothèque qu'une quin-
zaine d'heures par semaine. Nous apprenons

que, sous peu, la bibliothèque sera ouverte
tous les jours delà semaine, dimanche com-
pris. Ce sont au moins là les rumeurs qui cir-
culent dans le monde artistique.

La dernière cession du conseil de perfection-
nement de l'enseignement des arts du dessin
paraît avoir été assez orageuse et l'on attri-
bue au président du conseil l'intention de se
démettre des fonctions dont l'investit un ar-
rêté ministériel. H. H.

Nous extrayons du Bulletin des commissions
d'art et d'archéologie l'article intéressant de
M. Rousseau sur Pedro Campana, article dont
nous avons parlé dans notre dernier numéro.
Ce travail avait appelé notre infatigable ar-
chiviste, M. Alphonse Wauters, dont M. Rous-
seau du reste avait éveillé l'attention; il s'est
mis à l'œuvre et est parvenu à réunir assez
de renseignements sur Campana, pour en
faire l'objet d'une notice qu'il a lue lors de la
dernière séance de la classe des Beaux-Arts
de l'académie royale. M. Jean Rousseau a été
le premier à nous révéler la valeur artistique
de l'artiste bruxellois; M. Wauters aura eu
le mérite d'ajouter quelques faits à celte
appréciation par des renseignements positifs
que l'avenir, il faut l'espérer, complétera.

Un peintre flamand à Séville.

Après Madrid, e'est Séville qui est la capi-
tale artistique de l'Espagne; c'est aussi une
des villes espagnoles les plus importantes à
visiter pour l'histoire de l'art flamand. Non
qu'elle regorge de tableaux appartenant à
notre école; à peine si l'on en découvre trois
ou quatre au Musée de Séville (î), entre autres
un très-remarquable Jugement dernier de
Martin de Vos, peuplé d'une multitude de fi-
gures. Mais Séville nous révèle deux maîtres
flamands complètement inconnus parmi nous :
Pedro Campana, l'élève de Michel-Ange, et
un peintre que la critique espagnole désigne
sous le nom ou plutôt sous le sobriquet de
Frutet.

La concision forcée de ce simple aperçu ne
me permet pas de m'arrêter à Frutet, peintre

(i) Au moment de notre passage à Séville, on procé-
dait à un nouveau classement des tableaux; un grand
nombre étaient remisés dans les ateliers du restaurateur;
il devenait donc difficile de s'assurer des richesses réelles
du Musée, malgré les facilités qu'avait bien voulu nous
donner, pour nos perquisitions, le savant conservateur
de cette superbe collection, Don Joaquin Becqucr. Mais
c'est M. Becqucr lui-même qui nous a appris que le
Musée de Séville ne possédait, en fait de Flamands, que
les quelques peintures énumérées ci-dessus. M. Becqucr
s'occupe d'ailleurs, comme M. de Madrazo , de refondre
entièrement son catalogue. I! soumettra chacunede attri-
butions anciennes à une scrupuleuse vérification. Nous
posséderons donc sous peu, grâce aux recherches de
cet artiste distingué, un relevé authentique et com-
plet des richesses de l'art flamand à Séville. (i. R.)

de second ordre. Il me suffira de répéter,
d'après Palomino et Cean Bermudez, que
Frutet passe pour avoir étudié son art en
Italie, à l'école de Raphaël, et que sa pein-
ture, dans un genre plus austère, rappelle
d'assez près celle de Michel Coxie. On en re-
trouve aujourd'hui les plus beaux échantil-
lons au Musée de Séville et dans la galerie
du palais de San-Telmo, résidence du duc de"
Montpensier.

Quant à Pedro Campana, c'est un maître
de premier ordre et qui devra occuper une
grande place dans l'histoire de l'art flamand,
où jusqu'ici il n'est pas même nommé.

Campana était pourtant né à Bruxelles, en
1503, et c'est à Bruxelles qu'il est retourné
mourir en 1580, précédé d'unetelleréputation
qu'on fit placer, après sa mort, son portrait
à l'hôtel de ville (i). Dans l'opinion de la cri-
tique espagnole, Pedro Campana serait même
un ancêtre de Philippe Champagne auquel il
est singulièrement supérieur. Il serait inté-
ressant de vérifier cette assertion, et je la
signale à l'attention des savants archivistes
qui ont écrit l'Histoire de Bruxelles.

Au dire de Bermudez, — qui ne fait que
copier ici les historiens contemporains de
Campana, — lè maître flamand de Séville
excella dans le portrait comme dans l'his-
toire. Je n'ai pas vu ses portraits, mais les
tableaux que Séville a gardés de lui sont
nombreux et la liste que donne au complet
le Diccionario historico en est longue.

Église paroissiale de Triana (un des fau-
bourgs de Séville). Quinze tableaux dans le
retablo mayor, relatifs à la vie de sainte Anne,
patronne de l'église, et à celle de la Vierge.
Très-important. Nous en reparlerons.

Cathédrale de Séville. — Les peintures du
retable delà chapelledeZ Marisca/, par laquelle
on va à la salle capitulaire. La plus importante
decescompositions apoursujetlaPwn'^ca^'on
de la Vierge. Plus haut est la résurrection du
Seigneur et, au-dessus, un Christ en croix
avec la Vierge et saint Jean. A droite et à
gauche du sujet principal, apparaissent les
figures de plusieurs saints, entre autres saint
Georges à cheval, saint Dominique, saint
Ildefonse et saint François. Dans le milieu du
soubassement est figuré le Christ au milieu
des docteurs; les deux côtés sont occupés par
cinq portraits représentant la fondation de
cette chapelle: « Don Pedro caballero Maris-
cal et sa famille. »

Église paroissiale de Saint-Isidore. — Saint
Paul, premier ermite et saint Antoine, abbé.
Cette peinture, dont les personnages sont de

(t) La chidud de Bruxelas coloco su retrato en las casas
consistoriaies para mentoria de su mérita y luibilidad.
(Bermudez.)
 
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