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Journal des beaux-arts et de la littérature — 22.1880

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https://doi.org/10.11588/diglit.18917#0074
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du XVIIIe siècle, Tribolleurs ou Tribouleurs
Le Compte Rensing de messire Albert van
Veen — de la famille d'Otto Vcenius — (du
27 avril 170 au 18 avril 1716) porte cette
mention :

« 1716. 19 février. Payé à Jean Wespin,
tribolleur, trois florins et quinze sols pour
avoir « tribollé ». Le tribolleur du Sablon
pouvait se faire remplacer par sa femme en
cas de maladie ou d'absence; car on trouve
parfois : « payé à la femme du tribolleur. »

FERDINAND STAS. Nous possédons de ce
claveciniste bruxellois un cahier de musique
orné d'un superbe titre gravé à l'eau-forte,
d'une heureuse composition, dans le style des
encadrements de J. F. de Neufforge. La bor-
dure ovale est incrustée de croix « lorraines »
et timbrée des armoiries du prince Charles de
Lorraine. Le titre porte : « Trois sonates
» pour clavecin ou le forte-piano avec accom-
» pagnement d'un violon et violoncelle, dé-
» diées à S A. R. Mgr le duc Charles de
» Lorraine et de Baar etc. etc etc. Compo-
» sées par Ferdinand Staes, œuvre premier.
» Gravées à Bruxelles par MM. Van Ypen
» et Pris et se trouve chez eux rue de la
» Magdalaine 1770. Prix fi 4. 4.» La «lettre»
de ce titre est très habilement faite.

(d) Maîtres de danse {Maîtres de ballets).

srs de Nys vis à vis la rue du Lombard.

DROGENS, renommé pour les contre-
dances (sic) marché-aux-Charbons.

VAN DER LlNDEN, Grep-straet, (rue de

la Fourche).

JOUARDIN, rue des Boiteux,

BIGOT, rue de VAttaque (rue d'Assaut).
DROGENS, renommé pour les contredan-
ses; cette réclame est unique dans le Guide
fidèle. Il nous est tombé dernièrement entre
les mains un joli album de contredanses
(1785-86) avec l'indication des figures : Le
Panthéon du sr Feret, La Féodor par le sr
Ficher, La Contre épreuve par Pichon, fils,
La saint Eloy par M. le Normand, etc., etc.

Le n° 9 du catalogue des livres de musique
qui se vendaient à Londres chez Francis Vail-
lant, marchand libraire dans le Strand. (Am-
stelodami apud Stephanum Roger 1701) ;
nous donne la preuve que ces sortes de
danses jouissaient déjà d'une grande vogue au
début du XVIIIesiècle. Nous y rencontrons ces
suites de : « Pièces à Vanglaise et à ^italienne
pour les flustes, les haut bois et les violons.»

—■ Le premier livre de toutes les contre-
dances angloises, gravé : Fl. i,io

— Le second id., gravé. Fl. 1,10

— Ces livres joints au Recueil des nou-
velles contredances angloises, contiennent
toutes les contredances imprimées en Angle-
terre .

— Nouvelles contredances angloises ,
gravé. Fl. 1,10

—Le4elivredecontredancesangl. Fl. 0,11

— Contredances de différentes nations de
l'Europe le dessus et la basse gr. Fl. 2,00

— Onde en nieiaveHollandse boerenlieties
en Contredansen. Fl. 1,10

L'Académie de musique fut installée en
1756 au local de la petite boucherie, marché
de Bavière, lequel fut à cette occasion res-
tauré et embelli d'une façade timbrée des
armoiries impériales avec cette inscription :
Sale (sic) du concert bourgeois érigée sous
la protection de S. A. R. le duc Charles de
Lorraine et de Baar.

La noblesse et la bourgeoisie y assistaient
indistinctement aux concerts « qui se don-

naient dans le carême.» En 1822 la société
des Beaux-Arts reprit ce local et le fit agran-
dir. La salle du Concert noble, bâtie par
L. de Wez en 1779, et l'un des premiers
essais de style dit Louis XVI existe encore,
rue Ducale, non loin de la rue de l'Orangerie,
mais elle est condamnée à disparaître dans
l'agrandissement projeté des ministères. Ce
fut l'Electeur de Bavière, Maximilien-Em-
manuel, qui fit élever en 1700 par Franquart
et décorer par Paul de Bombardi, sur la
Place de la Monnaie, le premier théâtre pu-
blic qui subsista jusqu'en 1817. Il n'y avait
auparavant à Bruxelles que la salle d'Opéra
construite en i65o dans l'enceinte delà Cour
des Bailles par Léon van Heil d'après l'ordre
de l'archiduc Léopold d'Autriche

On sait que cet archiduc Léopold—dont
Teniers fut le conservateur de la Galerie de
tableaux — quitta Bruxelles dans un état
d'insolvabilité scandaleuse. Les Relations
véritables nous apprennent que cet oubli de
la Cour de payer ses dettes ou de désintéres-
ser ses créanciers, valut au sujet de la con-
struction de ce théâtre un gros procès à l'ar-
chitecte van Heil (1).

En i665 le Gouverneur général voulant
fêter l'arrivée de la reine Christine de Suède,
y fit représenter un ballet de Balthazarini in-
titulé Circé. On donnait donc des opéras et
des ballets à la Cour de Bruxelles avant que
ce genre de spectacle, d'origine italienne, eut
été introduit à Paris par le cardinal Mazarin.
Le chevalier Nicolas Servandoni qui vint à
Bruxelles à la suite de Louis XV en 1746,
peignit pour le théâtre public des décorations
dont les contemporains font les plus grands
éloges. Son fils naturel Servandoni d'Han-
netaire, qui avait acheté la seigneurie de
Haeren près Vilvorde de la famille van
Langendonck, devint plus tard directeur de
ce théâtre.

Piquante remarque à faire sur la frivolité
de l'esprit du siècle de la poudre et des
talons rouges ; dans la liste de Moris, les
maîtres de danse occupent un rang hiérar-
chique supérieur aux banquiers, aux cour-
tiers, aux fabicants de dentelles, aux tapis-
siers de Haute-lisse, aux peintres et aux
sculpteurs !

(e) Tourneurs d Instruments musicales (sic)
et joli tés.

Srs M. SNOECK Luthier de la Cour, près de

\St-Géty.

G. A. ROTTENBURGH, r. de VHôpital.
J. H. ROTTENBURGH, près de Sl-Jean.
WlLLEMS, près de Bon-Secours (2^.
BAUWENS, rue de ïEvêché.
BOON, au Plattensteen (rue de la Pierre

[unie].

Nous renvoyons à ce sujet au travail si in-

(1) Nous trouvons dans le supplément au 11» XLV
de la Galette van Gend du 4 juin 1787 l'annonce sui-
vante : a A vendre à la chambre d'Uccle à Bruxelles
» le Grand Théâtre de la même ville, avec le grand
» corps de logis, la maison du Caffé (sic) et le Cabaret,
» le tout dans la même façade, rendant actuellement
» ensemble en louage 7400 florins par an.»

(2) Il y avait, de temps immémorial, à Bruxelles un
de ces hôpitaux dits de Saint-Jacques — on y logeait
les pèlerins de passage allant à Compostelle en Galice
— lequel possédait une petite chapelle dédiée à N. D.
de Bon Secours. En 1664 on y substitua un charmant
édifice en forme de dôme bâti sur les plans de Jean
Cortvriend dont les dessins furent préférés à ceux de
Léon van Heil, l'architecte de la cour. Fortement en-
dommagée par le bombardement en 1695, l'église
aujourd'hui paroissiale de Bon-Secours a été restaurée
ces. derniers temps ; on la découvre du Boulevard
Anspach.

téressant et si foncièrement érudit de M. le
chevalier de Burbure : Recherches sur les
facteurs de clavecins et les luthiers d'An-
vers du XVIe au XIXe siècle. Les Liggeren
nous apprennent aussi qus le 28 mars iSSj-
58 dix facteurs de clavecins furent reçus à la
Gilde de Saint-Luc.

Au XVIe et au XVIIe siècle, la profession de
luthier comportait aussi la connaissance de
la peinture et de la sculpture. Gosen Karest,
inscrit en 1529, est qualifié : schilder en kla-
vecimbelmaker (peintre et fabricant de clave-
cins). Le luthier s'appelait Vedelaer.

Dans la législation des prérogatives et des
attributions spéciales des métiers, le facteur
possédait le droit desculpteret depeindre(rfe
Clavecordemaker snyt en scildert) tous les
instruments qu'il fabriquait. Au XVIIIe siècle,
la profession de sellier — appelés plus tard
carossiers ou menuisiers en voitures — com-
portait forcément, sinon l'exercice, au moins
la connaissance approfondie de la sculpture
et de la peinture pour élever ces somptueuses
berlines sculptées, dorées et peintes, qui fi-
rent la réputation de la carrosserie bruxelloise
jusqu'au mesquin et maladroit édit, porté
sous Marie-Thérèse. Nous indiquerons plus
loin ses conséquences funestes pour l'art des
menuisiers, sculpteurs, doreurs et peintres
en carosses.

Ces émules de Rukers, ancêtres du fa-
meux luthier bruxellois devenu célèbre à
Paris et dans le monde musical entier, Adol-
phe Sax, serviront de transition pour arriver
aux industriels d'art car, au XVIIIe siècle, on
entendait par « jolités » les menus chef-d'œu-
vres du ressort de la marqueterie, de l'incrus-
tation et de la tabletterie.

L'art du tourneur enfantait des prodiges,
témoin ces fuseaux délicats, ces colonettes én
« quenouilles » évidées et torsées à jour, sou-
tenant des menus arcs d'ivoire « chevauchés » ;
graciles contextures de ces étagères de nacre
et de bois des îles que la vogue des chinoise-
ries et l'engouement pour les figurines de
Tournay ou de Meissen imposait aux collec-
tionneurs. Au milieu du XVIIIe siècle, ces
« jolités » du tour semblaient indispensables
à tout intérieur noble ou bourgeois dont les
propriétaires se targuaient d'élégance.

POST SCRIPTUM.

Avant de passer aux arts industriels, consi-
gnons ici certaines notes complémentaires et
quelques éclaircissements que nous avons pu
recueillir depuis la rédaction de notre ma-
nuscrit.

Nous devons à l'obligeance de M. le baron
A. de Hody, Directeur au Ministère de la
Justice, communication d'une édit. de 1760
du Guide Fidèle, «à Bruxelles chez J. Moris,
etc., se trouve chez J. Ermens, imprimeur-
libraire, marché aux Charbons. » La note des
adresses n'y figure pas encore. Nous avons
trouvé dans les Almanach de la Cour de
Bruxelles, contemporains, la liste des digni-
taires — toutefois sans indication de domi-
cile —■ ainsi que des individus occupant des
charges auliques. Notre recueil est de 1761,
Moris a-t-il complété ses catégories les an-
nées suivantes ? nous prions nos lecteurs et
nos amis de nous renseigner à l'occasion. Le
précieux volume communiqué par M. le
baron de Hody est surtout intéressant par
les découpures et les notes pleines d'érudition
qui y sont jointes, nous ne pouvons résister,
en ce temps ou le trajet de Bruxelles à An-
vers s'exécute en cinquante minutes, par
 
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